Aucun président américain depuis 1945 n'a échappé aux conditions dans lesquelles il a été élu, aux thématiques de sa campagne, à la nature de l'opposition qu'il a eue à vaincre, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de son parti, ou encore à sa marge de victoire dans les suffrages populaires mais aussi dans le nombre d'Etats, et donc de Grands Electeurs qu'il a remporté. La comparaison entre Gerald Ford – qui n'a jamais été choisi par l'électorat national, même pas à la vice-présidence- et Ronald Reagan, très confortablement élu qui plus est face à un président sortant illustre l'importance de l'élection. En outre, le président ne dispose que de très peu de moyens pour reconstituer son capital politique pendant la courte durée de son mandat. Par ailleurs le président est très exposé médiatiquement (à l'inverse des parlementaires) ce qui l'oblige à s'affranchir des thèmes de sa campagne.
[...] Reprenons avec cette idée l'histoire des présidences successives depuis 1969 : R. Nixon se présente en rupture avec la coalition du New Deal qui dure depuis 40 ans et aussi contre la Grande Société de Johnson. Il va réorganiser son administration pour contrôler l'information et le Congrès qui lui est opposé. Celui-ci va réagir mais avec un temps de retard qui lui sera fatal. On voit déjà l'avantage de l'initiative du président face au législatif. En outre, les Américains veulent une présidence forte. Après le Watergate, G. [...]
[...] En moyenne, sur une durée de deux mandats, un président nomme un tiers de la Cour Suprême. Il arrive que la Haute Cour ait à juger des affaires dans lesquelles le président ou l'Etat fédéral sont concernés. Dans ce cas, le jugement de la Cour Suprême dépend essentiellement de son bon sens politique, l'« équilibrage des intérêts - entre la préservation de l'institution présidentielle et le respect de la loi - prévaut, comme ce fut le cas pour l'affaire du Watergate. [...]
[...] Ce fût le cas avec la nomination de Thurgood Marshal, par L. Johnson en 1967, qui fut le premier juge noir à accéder à la Cour Suprême. Le président nomme également les juges des cours fédérales de première instance et des cours d'appel, propres à chaque Etat. Le président possède donc le pouvoir de l'initiative en matière de nomination des juges, mais son acceptation n'est pas pour autant acquise, puisque le sénat peut la refuser ou la repousser à une date ultérieure. [...]
[...] Le problème des Républicains est celui des Démocrates des années 1950 : le Sud ne pèse pas assez pour lui assurer une majorité au Congrès. Le président s'appuie sur un contrôle de l'information et des pouvoirs croissants de l'Executive Office of the President. Il veut restaurer une présidence Reagan comme on le voit avec la politique extérieure, et se poser comme seul ordre légitime alors que le système de partage des pouvoirs est encore là. Tant que la culture des droits individuels l'emportera sur la tentation théocratique, l'Empereur restera républicain. [...]
[...] Analyse de l'essai "L'empereur de la Maison-Blanche" de Vincent Michelot Vincent Michelot, un spécialiste de la Cour suprême, offre ici un ouvrage d'analyse politique et constitutionnelle. Il s'intéresse tout particulièrement à la présidence des Etats-Unis et aux rapports de pouvoir ou de force entre le Président et le Congrès. Le couronnement : L'élection fait-elle la présidence ? Aucun président américain depuis 1945 n'a échappé aux conditions dans lesquelles il a été élu, aux thématiques de sa campagne, à la nature de l'opposition qu'il a eue à vaincre, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de son parti, ou encore à sa marge de victoire dans les suffrages populaires mais aussi dans le nombre d'Etats, et donc de grands électeurs qu'il a emportés. [...]
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