Enjeu électoral.Manipulation et strtégie politique. Election et politisation. Vote et démocratie
A travers l'instauration des élections au suffrage universel masculin direct en 1848, Alain Garrigou tend à démontrer en quoi les procédures du vote légitiment elles les acteurs qui en usent en faisant croire aux dominés qu'ils obéissent à des règles plutôt qu' à des dominants.
[...] Le texte est novateur, intéressant et néanmoins subversif : à travers la genèse d'un régime politique, né de la transformation du citoyen en électeur, Alain Garrigou met en lumière les enjeux « cachés » de ce régime qui se dit démocratique : ainsi donc, à l'heure où les principaux moraux semblent se perdre dans les méandres et les malversations, ou le suffrage universel n'a plus d'universel que le nom, et ou le pouvoir corrompt l'honnêteté des éligibles qui abusent en son nom de la crédulité des électeurs, peut-être s'achemine-t-on vers un nouveau chapitre électoral Faut-il faire y voir une première approche à la question de notre TD : Comment les constitutions et les institutions politiques qui en découlent légitiment-t-elles les acteurs qui en usent en faisant croire aux dominés qu'ils obéissent à des règles plutôt qu'à des dominants ? » Olivier Nay (dir.), Lexique de science politique. Vie et institutions politiques, Paris, Dalloz Philippe Ardent et Bertrand Mathieu, Institutions politiques et droit constitutionnel (20e édition), Paris L.G.D.J, 2008. [...]
[...] Limousi Ambre TD constitutions et institutions politiques comparées de Georges Meyer du mardi 10h-12h. Fiche de lecture séance 3 : votes et modes de scrutin. Alain Garrigou, Le vote et la vertu .Comment les français sont devenus électeurs Paris, Presses de la FNSP P.7-19 Alain Garrigou tend à démontrer comment le suffrage universel, en transformant le citoyen en électeur, fait-il de la France une démocratie, dont les limites apparaissent néanmoins à travers les enjeux cachés de la lutte des éligibles pour le pouvoir. [...]
[...] Et, en quoi le vote constitue-t-il le fondement de la démocratie, qui ne peut donc exister sans lui ? Il s'agit tout d'abord de mettre en lumière les processus sociaux qui ont conduit à une ritualisation du phénomène électoral français à travers une banalisation du vote : ainsi, la scène électorale est ancrée dans les mœurs ; le simple fait d'avoir le droit de voter conduit naturellement à l'exercice dudit droit sans plus de considération pour les différents enjeux de la réalité politique qu'il implique. [...]
[...] Artifice aussi que celui qui tendait à vouloir rendre les institutions invisibles : l'institution électorale ne fonctionnant pas en dehors des actions qui visent ou qui contribuent à faire voter, l'abstentionnisme qui en menace les fondements même est craint et rendu coupable, les électeurs encouragés à se manifester par la sacralisation du vote tout en prenant garde qu'ils « ne soient pas également convaincus et capables pour ne pas reconnaitre immédiatement leurs intérêts. » Séduits par les promesses électorales, les électeurs « achètent » la politique qui leur est proposée: « Qu'était-il légitime d'offrir pour obtenir les votes ? Qu'était-il légitime d'exiger pour donner son vote ? [...]
[...] Il existe certes des droits naturels, indissociables de la notion d'humanité, mais le vote répond à une forme intérieure de consensus qui introduit un ordre au sein d'un « état sauvage »dominé par les rapports de force : la multitude incontrôlable, et anarchique s'organise alors en entité collective et forme le corps électoral. Cela suppose toutefois une véritable artificialisation de la citoyenneté : « En s'adressant aux électeurs comme si ils étaient conformes à leur modèle ( ) en interprétant leurs voix comme des jugements politiques, on les invite à devenir ce qu'ils sont censés être. [...]
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