Denis Cogneau, directeur de recherche à l'IRD (Institut de Recherche pour le Développement), est enseignant à l'EHESS axe ses thèmes de recherche sur les inégalités, la justice sociale, l'éducation et la santé. Il nous offre ici une vision schématique de la situation africaine du point de vue des inégalités, et leurs origines historiques (...). L'Afrique combine des inégalités internationales et intranationales dues en partie à son histoire coloniale qui a renforcé les inégalités préexistantes (entre les régions côtières et le reste du territoire). Il existait donc déjà des inégalités avant que les colonisateurs n'arrivent, ils n'ont fait que les accentuer. La métropole, afin d'assurer son assise sur le territoire colonisé et sa population, s'est appuyée sur les élites locales. Le territoire étant vaste, il ne pouvait contrôler tout le territoire et avait besoin d'un appui local. Les élites africaines sont donc aussi responsables que les puissances coloniales de l'exploitation des ressources africaines. Elles sont rentrées dans le jeu des occidentaux qui prétextant le lourd fardeau de l'homme blanc ayant une mission civilisatrice ont manigancé le pillage de l'Afrique. Denis Cogneau reste relativement neutre dans son œuvre, il fait part de chiffres, sans réellement s'indigner des réelles conséquences que la colonisation a entraîné. Même si cela permet d'éviter d'influencer le lecteur en ne présentant que de simples tableaux chiffrés ou constatations historiques, quand les preuves s'avèrent tellement probantes, il est légitime de prendre un minimum position.
[...] Il existait donc déjà des inégalités avant que les colonisateurs n'arrivent, ils n'ont fait que les accentuer. La métropole, afin d'assurer son assise sur le territoire colonisé et sa population, s'est appuyée sur les élites locales. Le territoire étant vaste, il ne pouvait contrôler tout le territoire et avait besoin d'un appui local. Les élites africaines sont donc aussi responsables que les puissances coloniales de l'exploitation des ressources africaines. Elles sont rentrées dans le jeu des Occidentaux qui prétextant le lourd fardeau de l'homme blanc ayant une mission civilisatrice ont manigancé le pillage de l'Afrique. [...]
[...] Une nouvelle exploitation des ressources naturelles et financières frôle le néocolonialisme puisque les états africains s'endettent de plus en plus vis- à-vis de leurs anciennes métropoles. Dans les années 90, les régimes autocratiques laissent place aux régimes démocratiques plus ou moins transparents. Mais tous les pays ne sont pas entrés aussi rapidement dans ces deux processus d'ajustement économique et de démocratisation politique. Au Ghana, et Ouganda, se remarque une persistance des rigidités sociales caractérisée par la reproduction des positions paternelles). [...]
[...] La loyauté (achetée) de ces chefs permettait de ne pas placer trop de forces militaires pour contrôler l'ample territoire. Une décentralisation de l'autorité entre métropole et élites africaines fut nécessaire afin de contrôler les vastes territoires colonisés. Nous sommes ici en présence d'une première source d'inégalité puisque les colonisateurs ont choisi de transférer leur autorité aux chefs locaux en les tenant comme supérieur. Prenons l'exemple du Rwanda que l'auteur n'a pas évoqué (prenant plutôt comme source d'analyse le Ghana ou la Côte d'Ivoire), les Belges ont décidé d'octroyer le pouvoir aux Tutsi puisqu'ils étaient plus aptes selon eux à gérer l'administration du pouvoir (compétences vérifiées avant la colonisation). [...]
[...] Observons maintenant l'exemple du Ghana où le Nord a été considéré comme un réservoir de main-d'œuvre par les colonisateurs reproduisant le comportement du royaume Asante qui y prélevait ses esclaves avant la colonisation. Les colonisateurs n'ont pas cherché à rétablir la situation, ils ont profité des inégalités pré existantes pour les exploiter à leurs profits. Une fois de plus, l'auteur ne souligne que très peu le comportement profiteur des colonisateurs qui se vantaient d'être les promoteurs d'une mission civilisatrice alors qu'ils ne faisaient que perpétuer des comportements profiteurs. On retrouve aussi le même processus en Ouganda où le Sud a été favorisé. [...]
[...] A Madagascar, la fluidité sociale était déjà faible par l'existence de castes, la situation a peu évolué, ce qui amoindrit les efforts démocratiques. La colonisation n'a pas entraîné les mêmes conséquences dans tous les pays, une région a souvent plus profité qu'une autre des investissements de la métropole. Ainsi, les hiérarchies scolaires et statuaires apportées par le colonisateur ont souvent redoublé et renforcé les hiérarchies antérieures. Les démocraties africaines actuelles essayent tant bien que mal aujourd'hui de sortir de ce système inégalitaire, mais il est difficile de détrôner des élites installées depuis des décennies (et en outre souvent soutenues par les puissances occidentales). [...]
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