« Mon chemin se confond avec ma vie, mais ma vie ne se confond plus avec l'utopie de ma jeunesse. L'utopie est une drogue comme une autre : il faut discerner la dose qui aide à vivre de celle qui tue ». Le livre de Pierre Daix J'ai crû au matin est paru en 1976. Sans aucun doute, il est le livre du discernement. Ce livre n'est pas l'histoire de sa vie ni même son autobiographie politique. Vingt ans après le XX ème Congrès du parti communiste soviétique, il a voulu reconstruire l'itinéraire au cours duquel il est devenu stalinien et à partir de là, raconter les accumulations de soupçons qui lui ont révélé qu'il avait perverti son idéal. Ce livre part donc de son constat d'échec
[...] Contrairement à J.P Sartres, Daix n'est pas un cynique, il n'a pas accepté tous les moyens possibles y compris les pires pour concrétiser une certaine finalité de l'histoire. Quand la réalité n'a plus correspondu à l'utopie, Pierre Daix a compris son échec. En guise de conclusion, on pourrait appliquer dette phrase de Saul Bellow au cas de Pierre Daix il a investi des trésors d'intelligence au service de l'ignorance, car son besoin d'illusions était profond Bibliographie Pierre, Daix ; J'ai crû au matin. Laffont :1996. [...]
[...] C'est le récit d'un transfuge de la bureaucratie soviétique installé en Amérique. Ce livre donne lieu à un interminable procès de l'auteur contre les Lettres françaises. Lors de ce procès, Daix explique que les camps soviétiques dont parle Kravchenko ne sont que des camps de rééducation, qu'ils n'ont rien à voir avec les camps de concentration. Encore plus révélateur est le procès de David Rousset. Le 12 novembre 1949, David Rousset publie dans le Figaro littéraire un appel aux anciens déportés des camps nazis et à leurs organisations. [...]
[...] La vérité progresse bel et bien. Du coups, l'accusé était bel et bien Staline Cependant, il demeure convaincu que si le PC soviétique s'est écarté du communisme, le PCF quant à lui peut se réformer et qu'il reste la seule force politique qui vaille en France Les désillusions envers le PCF : Le déclencheur est la crise interventionniste en Hongrie. Il doute des capacités de réformation du Parti pour dépasser le stalinisme. Il ne veut plus cacher les crimes de Staline, faut que Billancourt sache la vérité Il admet alors que le stalinisme n'est pas accidentel. [...]
[...] Contre ceux qui répondent maintenant on ne pouvait pas savoir il affirme que si, justement, on pouvait savoir si on le voulait. Encore fallait-il le vouloir. Pierre Daix écrit l'aveuglement ne va jamais sans complicité . J'ai aussi servi les mensonges dont j'ai été victime, même si je n'ai pu les propager que parce que j'y croyais Il invoque une dimension non négligeable : la croyance. Les dirigeants au pouvoir ne pouvaient leurs mentir. Et de toute façon, s'ils le faisaient, c'était pour la bonne cause. [...]
[...] L'accès à la mémoire d'un autre soi-même de Pierre Daix Introduction Mon chemin se confond avec ma vie, mais ma vie ne se confond plus avec l'utopie de ma jeunesse. L'utopie est une drogue comme une autre : il faut discerner la dose qui aide à vivre de celle qui tue Le livre de Pierre Daix J'ai crû au matin est paru en 1976. Sans aucun doute, il est le livre du discernement. Ce livre n'est pas l'histoire de sa vie ni même son autobiographie politique. [...]
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