1888, Jack l'Eventreur et les fantasmes victoriens, fut écrit par Roland Marx et fut pour la première fois publié en 1987. Grand historien français, Roland Marx est né en 1933, et décède en 2000. En tant qu'éminent spécialiste de l'histoire de la Grande Bretagne moderne, il enseigna à la Sorbonne. Il est l'auteur d'un grand nombre de livres sur l'histoire et la société anglaise.
L'ouvrage qui nous intéresse est l'un d'eux. En effet, Marx s'intéresse ici à la société britannique sous l'ère victorienne. Il va axer sa réflexion sur un fait divers connu de tous, à savoir la série de meurtres sordides commis par un individu répondant au pseudonyme de Jack l'Eventreur. Ces évènements et surtout les échos qui en retentiront lui serviront de base indispensable pour comprendre les mœurs et les croyances des sujets de la grande reine Victoria. Ainsi, l'effroi qui se fit facilement ressentir dans le grand Londres de l'époque à la fin de l'année 1888 se relie aisément à l'immense tension mentale et morale que crée le système puritain de l'époque.
[...] Ainsi la peur du rouge faisait largement parti de la propagande conservatrice, par exemple. Quel héritage fantasmatique a-t-on conservé aujourd'hui ? Sommes nous encore des victoriens ? S'interroge l'auteur. Au vu des innombrables ressources de nos imaginations, masquées par nos artifices de refoulement, ainsi qu'au nombre croissant des ouvrages consacrés à l'Eventreur, on pourrait le croire Cet ouvrage est un réel chef d'œuvre, aussi passionnant que complet. Il dévoile sans fausse pudeur cette atmosphère poignante de la fin du siècle victorien, en fournissant au lecteur nombre de précisions. [...]
[...] Puis nous verrons que malgré ces nombreuses vertus, de grandes menaces menacent peu à peu la société. C'est alors que ces menaces se transforment en angoisses, et ce sont ces mêmes angoisses qui serviront des fantasmes toujours grandissants autour de Jack l'Eventreur, ce que nous verrons dans une toute dernière partie. A la fin du XIXème siècle, et plus précisément en 1888, sévit à Londres Jack the Ripper Jack l'Eventreur. La première singularité de ce criminel est qu'à ce jour, sont identité n'a jamais été découverte, ce qui a laissé la place à un grand nombre d'hypothèses toutes plus farfelues les unes que les autres. [...]
[...] L'absence d'hygiène dans les hôpitaux a favorisé la propagation de maux pourtant maîtrisables. Dans les années 1870, Chamberlain lance le socialisme municipal, qui entraîne des progrès notables. Pourtant, cela ne suffit pas, car la mortalité s'explique par bien d'autres choses, par des maladies bien plus graves. Il en est ainsi de la typhoïde, de la dysenterie, de la scarlatine, de la coqueluche, des oreillons, et de la tuberculose pulmonaire. De plus la maladie est discriminatoire, car bien plus présente dans la classe ouvrière. [...]
[...] Plusieurs hommes furent ainsi accusés des années 1910 à 1965. Mais à travers ces accusations, c'est la montée de l'antisémitisme qui se révèle plutôt que de véritables preuves. Mais d'autres hommes subirent ces calomnies, jamais pour des preuves solides, mais plutôt par des suppositions et des raisonnements sur la personnalité des suspects. Même la famille royale fut accusée, en la personne du duc de Clarence, accusation qui fit grand bruit dans les années 1970. En effet celui-ci, mort très jeune, de problèmes mentaux provoqués par la syphilis. [...]
[...] Le rêve de la sécurité par la violence policière est en fait une impasse. Ainsi, dans ce contexte d'insécurité patent, une course au salut s'engage. C'est l'âge d'or des loisirs, music hall, spectacles sportifs, jeux de hasard, qui voient se mêler prolétaires et aristocrates. La révolte crainte cède alors la place à la jouissance, aux distractions neuves, et aux espérances folles. On voit aujourd'hui que toutes ces craintes se sont avérées injustifiées en Angleterre. Les paniques des victoriens relevaient-elles du fantasme ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture