De la modernisation de la France des privilèges sous le Second Empire vers une régression politique à l’autoritarisme

Résumé du document

« La démocratie sans la liberté » est une formule qui semble parfaitement résumer l'état politique et social du Second Empire. Cet empire a pourtant été créé dans une parfaite légalité avant d'être dévoyé du chemin démocratique par Louis-Napoléon Bonaparte, devenu à cette occasion Napoléon III. Il comporte cependant jusqu'au bout des éléments qui lui confèrent une apparence de démocratie dans ses principes formels, mais sans une liberté et un respect des principes démocratiques dans le fond et les idées directrices de cet empire. En effet, la démocratie dans sa définition première est une forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir appartient au peuple, et désigne également l'État ainsi gouverné.

Extraits

[...] Suite à ce plébiscite, le Second Empire sera officiellement proclamé le 2 décembre 1848. C'est ainsi que Louis-Napoléon Bonaparte devient officiellement le souverain des Français et prend le nom de Napoléon III. Cette justification de son coup d'État lui permet de faire taire les protestations sur le rétablissement de l'Empire, car il maintient l'apparence d'un empereur des Français soutenus par ceux-ci. Il l'était en effet par la majorité au début de son règne. On peut ainsi dire que malgré le contexte de répression envers les opposants à son coup d'État, Louis- Napoléon Bonaparte en étant élu président, puis en devenant Napoléon III, a tout fait pour conserver une apparence de démocratie, voire une extension de celle-ci dans les mesures formelles par le suffrage universel masculin. [...]

[...] Ensuite, Napoléon III va au cours de son règne entreprendre une forte ouverture vers le monde du prolétariat. Sa politique sociale se développe notamment aux alentours de 1862, et plus tard. À partir de cette date, le régime est en train de se libéraliser et l'opposition de se manifester fortement, comme nous le verrons plus tard. Il est donc à noter que ces mesures qui sont une main tendue aux ouvriers ont certainement comme objectif de les rallier à l'Empire en cette période où Napoléon III en aurait le plus besoin. [...]

[...] De la modernisation de la France des privilèges sous le Second Empire vers une régression politique à l'autoritarisme La démocratie sans la liberté est une formule qui semble parfaitement résumer l'état politique et social du Second Empire. Cet empire a pourtant été créé dans une parfaite légalité avant d'être dévoyé du chemin démocratique par Louis-Napoléon Bonaparte, devenu à cette occasion Napoléon III. Il comporte cependant jusqu'au bout des éléments qui lui confèrent une apparence de démocratie dans ses principes formels, mais sans une liberté et un respect des principes démocratiques dans le fond et les idées directrices de cet empire. [...]

[...] Une autre liberté fortement atteinte au début du Second Empire va être celle du Parlement. Cela est particulièrement visible dans le contenu de la Constitution de 1852. Elle stipule que le président élu pour 10 ans est seul responsable devant le peuple qu'il peut consulter directement à sa guise, ce qui annonce un régime plébiscitaire et non parlementaire. Le président est également seul responsable de la promulgation des lois, et ses ministres ne doivent rendre de compte qu'à lui-même. On maintient un semblant de représentativité du peuple, car les parlementaires sont élus au suffrage universel masculin, mais ils n'ont quasiment aucun pouvoir. [...]

[...] Malgré ces hauts et ces bas, on remarque toutefois sous le Second Empire une certaine prospérité. Ainsi, la liberté a été compromise sous ce Second Empire, mais cette compromission n'a pas été linéaire et une nette amélioration et libéralisation a été constatée à partir de 1862 sous l'effet de l'opposition et grâce à la recherche de soutien de l'Empereur parmi les classes populaires. C'est par cette voie que le semblant de démocratie en vigueur au début du règne de Napoléon III est devenu de plus en plus consistant et réel au fur et à mesure que la liberté, finalement indispensable à une véritable démocratie, a repris partiellement ses droits. [...]