Ce document est une analyse en sociologie politique ayant pour objet d'étude « la construction étatique et la construction nationale ».
Il s'agit d'un document clair, exhaustif et très bien structuré.
[...] Linz (J. J.) [1997], « State Building and Nation Building », European Review traduction française dans Pôle Sud Linz (J. J.) & Stepan « Stateness, Nationalism and Democratization », in Linz (J. J.) & Stepan eds, Problems of Democratic Transition and Democratic Consolidations : Southern Europe, South America and Post-Communist Europe, Blatimore, Johns Hopkins University Press. Linz (J. Stepan & Yadav « Nation-State or State-Nation. Comparative Reflections on Indian Democracy », in Migdal (J. [...]
[...] Cette prudence analytique se retrouve sous la plume de l'auteur lorsqu'il aborde la spécification du processus de construction nationale. La principale différence entre les deux processus tient aux spécificités de la « Nation » : appartenant « à la sphère des valeurs », elle apparaît à l'auteur comme incapable de se doter par elle-même des institutions et des ressources nécessaires à sa plénitude : « seul l'État-nation ou un État soutenant les aspirations d'une nation sont à même d'imposer une conduite et des ressources permettant d'atteindre les objectifs nationaux » (Linz [1997], 11). [...]
[...] L'auteur observe plus loin que les « Etats ouest-européens ont ( ) le berceau d'un processus lent, généralisé et imprévu de construction nationale » (Linz [1997] souligné par nous). [iii] Ainsi, pour Linz, comme pour Gellner, « la nation résulte du développement d'une culture. Toute identité nationale se basant sur elle est donc une création toute aussi artificielle que l'État » (Linz [1997], 12). De manière liminaire, il établit un constat sans appel dans son article de 1993 : « le succès total de ce double processus [de construction étatique et nationale] a été très exceptionnel. [...]
[...] Dans leurs travaux, Linz et Stepan considèrent qu'un État multinational n'est viable que s'il fait l'objet d'un transfert minimal d'allégeance de la part de ceux qui s'y identifient de manière complémentaire avec d'autres sources d'identifications (nationales, culturelles, religieuses). Voir ici Linz, Stepan & Yadav sq. [vii] Dans leur texte, les auteurs prennent soin toutefois de distinguer la « Nation-état » du « multinationnalisme pure ou extrême » i.e. d'une configuration politique où les clivages socio-culturels territorialisés et leur instrumentalisation à des fins nationalistes rendent impossible l'émergence d'un minimum de vouloir-vivre collectif (« we-feeling ») nécessaire à la pérennité d'un État multinational (Linz, Stepan & Yadav 9). [...]
[...] On peut probablement compter les vrais États-nations sur les doigts des deux mains. Peu d'États peuvent être considérés comme de véritables Etats-nations, la plupart étant, selon, les cas soi multinationaux, soit basés sur une nation dominante » (Linz [1997], 5). On trouvera sous la plume d'Alfred Stepan des perspectives analytiques convergentes (Stephan sq). Dans son article de 1993, au moment où l'Europe connaît une véritable effervescence nationaliste, Linz note que « ces efforts [de construction nationale] de l'État moderne sont, pour nous aujourd'hui, loin d'être admirables, et représentent un coût que nous sommes nombreux à refuser de payer » et émet de sérieux doutes sur « leur faisabilité dans le contexte contemporain » (Linz [1997], 19). [...]
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