La question irlandaise est un problème séculaire des relations entre l'Irlande et la Grande-Bretagne. Elle est antérieure à la naissance du nationalisme irlandais et à la formation de la nation irlandaise. Elle oscille entre la tension latente et le conflit ouvert, selon les époques, le contexte et les acteurs. Elle a survécu à la création de l'État Irlandais en 1921.
Le nationalisme est un mouvement fondé par la prise de conscience, par une communauté, de ses raisons de faits et de droit de former une nation. Le nationalisme irlandais apparaît au cours du XVIIIe siècle, sous l'impulsion de la minorité protestante. Mais c'est au début du XIXe qu'il prend véritablement forme, s'inscrivant ainsi dans le « mouvement des nationalités » européen. Quand l'oppresseur pratique une religion différente de celle de la nationalité soumise, religion et nationalisme tendent à se confondre. Le catholicisme va ainsi devenir pour l'Irlande le symbole de sa singularité nationale et un vecteur de la résistance contre l'Angleterre.
On peut dès lors se demander dans quelle mesure l'identité religieuse a servi de « porte-drapeau » aux revendications politiques, culturelles et sociales irlandaises.
[...] La colonisation anglaise sur l'Irlande se manifeste également sur le plan commercial avec le vote par le Parlement de Londres de lois restrictives. L'Irlande ne peut exporter vers l'Angleterre ses produits agricoles pour ne pas concurrencer l'élevage britannique. Le commerce de l'Irlande est particulièrement restreint. Les industries ne doivent exporter que vers l'Angleterre tout en payant des droits d'accès très élevés. Ces mesures touchent les catholiques, mais aussi les protestants d'Ulster. Humiliations politiques Les Irlandais (catholiques comme protestants) sont relégués à un statut de seconde zone mais l'humiliation est encore plus forte pour les catholiques. [...]
[...] Cela sera repris à la fin du XIXe par le mouvement Fenian. Si la Grande Famine a ralenti le nationalisme, cette haine n'est seulement qu'assoupie. La revendication irlandaise renaît dans les années 1850. En effet, les problèmes de terre et d'identité nationale se poursuivent, malgré l'affaiblissement du contentieux religieux en 1869 (Gladstone prend la décision de la séparation de l'Église d'Irlande et de l'État). On peut en conclure que la question irlandaise ne peut se résumer à un nationalisme religieux. [...]
[...] Il jette pour l'Irlande les bases d'une nation catholique, seulement catholique. À la fin des années 1840, les Jeunes Irlandais tentent de réunir nationalisme protestant et catholique autour d'une même cause, mais cette tentative se solde par un échec. III. L'échec d'une tentative d'unification Naissance de la Jeune Irlande Elle s'oppose au sectarisme de la Vieille Irlande de O'Connell. C'est un regroupement d'intellectuels romantiques et révolutionnaires influencés par les mouvements nationalistes libéraux du continent. Ils s'efforcent de dépasser les clivages religieux, car ceux-ci limitent la portée du nationalisme irlandais et font le jeu des Anglais. [...]
[...] Les Irlandais étant privés de droits politiques, la religion devient leur seul moyen d'expression. Le clergé catholique joue un rôle important au sein du nationalisme irlandais, car il permet de structurer le mouvement et de réunir la population autour d'une même cause. Si des concessions sont faites par les Britanniques à la fin du XVIIIe siècle et plus encore au cours du XIXe, ces dernières arrivent trop tard, la question irlandaise étant déjà profondément ancrée sur l'île, se doublant d'un clivage entre deux communautés, protestante et catholique. [...]
[...] L'influence de la Révolution française Le mouvement révolutionnaire républicain, l'Assocation des Irlandais unis, fondés à Belfast en 1791 par Theobald Wolfe Tone, importe de France l'idée d'indépendance républicaine. Son ambition est d'arracher à l'Angleterre la sécession de l'Irlande par la rébellion armée, avec l'appui de la France. L'insurrection éclate le 24 mai 1798, mais elle est tout de suite réprimée et elle est quasiment terminée lorsque la flotte française débarque un millier d'hommes le 22 août 1798. La conséquence de l'échec de cette rébellion est le renforcement de la tutelle britannique qui marque la volonté du gouvernement anglais d'imposer l'Union entre les deux pays. [...]
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