Les Roms au sein de l'Union Européenne sont estimés entre 10 et 12 millions. Ils forment « l'une des minorités ethniques les plus victimes d'agressions à caractère raciste et de discrimination » . Un grand nombre d'entre eux vivent dans des communautés durement touchées par la pauvreté, le chômage et l'analphabétisme. Ils se heurtent à une discrimination profondément enracinée, en particulier en ce qui concerne le logement, l'éducation et la protection sociale. Cette étude a pour objet les politiques publiques d'accueil des Roms à partir des exemples de Rennes et de Milan.
Nous partageons l'idée de Charles RAGIN selon laquelle « la connaissance produite par la comparaison fournit la clef de la compréhension, de l'explication et de l'interprétation ». L'enjeu de la comparaison est de pouvoir mettre en évidence des divergences et des régularités, de les développer pour pouvoir élaborer une théorie plus générale. Il s'agit mettre à jour les spécificités territoriales qui exercent une influence dans l'émergence de politique d'accueil des Roms, tout en soulignant les variations locales d'interprétation du « problème » posé par l'accueil de ces populations.
[...] Tentons d'en comprendre les raisons. Le premier courant des problèmes n'a pas réussi à émerger à Milan comme à Rennes, malgré l'éclairage supplémentaire des médias saisis du problème et soulignant l'insalubrité et les conditions d'hygiène déplorables de la rue Barzaghi. Cette absence de formalisation des problèmes peut s'expliquer par la capacité d'action précaire et incertaine des Roms milanais qui ne sont pas parvenus, comme dans le cas rennais, à se faire représenter sur la scène institutionnelle par une association légitime. [...]
[...] Cependant, on remarque que les Roms ne parviennent pas à jouer pleinement leur rôle d'acteurs du conflit, notamment parce qu'ils ne sont pas représentatifs. Ce manque de représentativité, que VITALE impute à la fois à un manque de connaissance de cette population (aucun comptage n'a été réalisé et la connaissance de leurs droits réels est très faible) et à l'absence d'institutions dans lesquelles ils peuvent évoluer, empêche la participation directe des Roms à la définition de la politique[6] La solution politique ou l'échec de la traduction : La commune de Milan, mobilisée sur le sujet de l'accueil des Roms, veut faire preuve de fermeté. [...]
[...] Cette loi a été modifiée par la loi nº2000-614 du 5 juillet 2000, dite loi BESSON nº2, qui instaure les schémas départementaux pour l'accueil des gens du voyage[8]. Ces schémas visent à coordonner l'action des communes en matière de mise à disposition d'aires d'accueil en fonction des besoins recensés au niveau départemental. La loi fixe également un certain nombre d'exigences en matière de qualité des aires d'accueil. Enfin, la loi nº2003-239 du 18 mars 2003 relative à la sécurité intérieure[9], renforce les mesures répressives encourues par les gens du voyage s'installant sur des terrains non destinés à cet effet. [...]
[...] Nelly CABELDUC, agent de développement d'Ulysse 35, nous a précisé que l'association devrait voir une partie de ses compétences transférées à un groupement d'intérêt public courant 2009. L'agglomération rennaise n'a toutefois rien confirmé. Dans l'absence d'informations précises et fiables, nous nous contenterons d'analyser la situation actuelle. Notons toutefois que ce changement risque de bouleverser le jeu des acteurs tel qu'il se présente actuellement. Source : Plan Local de l'Habitat de Rennes Métropole. Patrick LE GALES, Le Retour des villes européenne, Presses de Sciences Po, Paris p : 306 Source : entretien téléphonique avec Nelly CABELDUC, agent de développement, association Ulysse 35. [...]
[...] Dans le cas de l'accueil des gens du voyage, cette construction est particulièrement visible, puisque c'est l'association Ulysse 35 et le district (puis communauté d'agglomération de Rennes) qui ont coconstruit cette politique. Il est intéressant de noter que les gens du voyage n'ont pas été invités à prendre directement part à la définition du problème et de la solution politique apportée. L'association Ulysse 35 joue le rôle de représentante des gens du voyage alors que ces rapports avec ceux-ci semblent relever davantage de la prestation de services (cours d'alphabétisation, défense des droits élémentaires Il est symptomatique à cet égard que le site de l'association Ulysse 35 ne présente pas les populations avec lesquelles elle travaille. [...]
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