Nicolas Hulot, urgence écologique, problématiques économiques, départ anticipé, ministre français, lobbys, gouvernement divisé, changement climatique, politique publique, action collective
Personne ne savait que Nicolas Hulot, le ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, était sur le point de démissionner lorsqu'il a participé en août 2018 à une interview à la radio. Tout au long de la discussion en direct, centrée sur les échecs de son gouvernement face au changement climatique, il est devenu évident que Hulot était parvenu à une décision. En effet, après avoir déclaré : « Je ne peux plus me mentir » et répondu aux questions des journalistes de cette manière : « je ne veux pas que ma présence au gouvernement donne l'illusion que nous sommes confrontés à de tels enjeux », l'ancien ministre explique comment il s'est senti « seul » dans un cabinet qui ne parvenait à faire que des « pas infimes » et insuffisants pour faire face aux défis environnementaux, notamment concernant les enjeux liés à la réglementation du glyphosate et de la présence des lobbys au sein des réunions de travail du ministre. Or, comme le remarque Harold Laswell : une politique publique est une action collective déterminée engageant un gouvernement.
[...] Et nous essayons obstinément de faire revivre un modèle économique à l'origine de tout ce gâchis. ». Dès lors, sa démission s'exprime comme une façon pour l'ancien ministre d'agir et de sensibiliser à la fois le monde politique mais également les citoyens, notamment les plus démunis : premiers touchés en cas de mauvais politiques publiques telle que présenté par V.Dubois dans La vie au guichet, publié en 1999. Ce cri politique ne concerne pas uniquement pas les personnes agissant au sein de l'appareil étatique et les membres du gouvernement. [...]
[...] Une question cruciale est par ailleurs posée au ministre "est-ce que vous allez continuer à faire la politique Monsieur Hulot" ? L'ancien y répond de manière pragmatique et rend compte de cette possibilité, cet espoir à sensibiliser les français autours d'une adéquation entre la mise en place de politiques publiques viables et le respect de l'environnement même s'il a conscience de "casser" la dynamique. L'ancien ministre conclu en rappelant que "c'est l'avenir de nos propres gamins qui est en cause" : montrant par de simples mots commet les politiques publiques doivent s'inscrire dans une transition plus soutenue à l'égard de l'écologie et de la préservation de l'environnement contre le modèle élitiste présent, avançant par "petit pas" et allant à l'encontre de l'urgence de la situation. [...]
[...] Ainis, Nicolas Hulot fait références aux arbitrages menés par les gouvernements comme le présentent Thomas dye, Yves Mény et Claude Thoenig Dès lors, ni le président, Emmanuel Macron, ni le premier ministre, Édouard Philippe, n'avaient été informés de la décision de Hulot avant que cela se produise. Le gouvernement français a été complètement surpris: Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'égalité femmes-hommes au sein du gouvernement, a été interviewée par une autre station de radio quand elle a entendu la nouvelle et a demandé au présentateur s'il plaisantait dans la mesure où M. Nicolas Hulot avait été l'un des ministres les plus populaires d'Emmanuel Macron. [...]
[...] En effet : marge d'une réaction du porte-parole du gouvernement d'alors, Monsieur Benjamin Griveaux, Nicolas Hulot rend compte de la situation et l'extrême urgence que doit prendre en compte le gouvernement dans la tenue de ses objectifs au regard des évènements climatiques : "Vous croyez que l'état de la planète s'accommode des petits pas ? ( . ) on est dans une situation qui nous dépasse". Dès lors, l'ancien ministre dénonce les moyens mis en œuvre par le gouvernement qui sembleraient s'inscrire dans une inadéquation avec la situation. [...]
[...] Lorsque Hulot a demandé au président pourquoi le lobbyiste était là, Macron a apparemment répondu qu'il « ne savait pas comment il était entré ». Dès lors, on peut comprendre le départ de Monsieur Nicolas Hulot comme une opposition à la politique proposée par le président de la République ainsi que l'influence des lobbyistes. Au-delà de cette présence des lobbies, c'est le manque de puissance du ministre qui s'ajoute à cela et lui empêche de pouvoir travailler correctement au même titre que ce qui peut être révélé au sein des travaux de Hilgartner et Bosk. [...]
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