La Conférence Islamique, de son nom complet l'Organisation de la Conférence Islamique, fut fondée en 1969 et regroupe aujourd'hui 57 Etats membres ainsi que 20 Etats ou organisation observatrices qui se regroupent à Jeddah (Arabie Saoudite), le siège de l'organisation.
Le nom lui-même de l'organisation faisant référence à une religion, l'OCI tend à être classifié comme un acteur religieux au sein des relations internationales. Or, et ainsi que l'indique ne serait ce que la localisation du siège (Jeddah, lieu « séculier », et non la Mecque), l'Organisation ne revendique pas de but religieux précis.
L'OCI semble en effet être un « Objet Clairement Non Identifié » en matière de relations internationales, dont il importe de clarifier le statut, les objectifs et l'efficacité.
[...] Sa mise en place fut décidée dés 1981 notamment dans le cadre d'une tentative de médiation pour mettre fin à la guerre Iran/Irak. Cependant, le Statut de la Cour ne fut adopté qu'en 1987, c'est-à-dire à la fin de la guerre et elle n'est toujours pas opérante en raison de désaccords profonds entre les Etats-membres qui pour certains refusent que la Shariah constitue la référence légale de la Cour. L'OCI a donc du se contenter d'un rôle de tribune pour des Etats musulmans souvent isolés sur la scène internationale. L'OLP a ainsi souvent dénoncé les actions israéliennes à la tribune de l'OCI. [...]
[...] Cette naissance difficile explique la complexité d'une Organisation au fonctionnement malaisé. Ses différents organes sont décrits en annexe et soulignent l'éclatement d'une organisation aux structures divisées. L'annexe ne décrit que le Secrétariat Général malheureusement, mais il faut rappeler qu'il existe également une Cour de Justice islamique, la Conférence des Rois et Chefs d'Etats et enfin celle des Ministres des Affaires Etrangères. Le processus de décision est ainsi englué dans les désaccords entre Etats, et le centre de la prise de décision se situe quelque part entre le Secrétariat Général, la Conférence islamique des Chefs d'Etats et des Rois et la Conférence islamique des Ministres des Affaires Etrangères. [...]
[...] L'OCI est un acteur religieux des Relations Internationales qui a du mal à s'assumer comme tel, de par une charte séculière, une absence de légitimité religieuse et politique et la diversité des objectifs qu'elle n'a pas les moyens de remplir. Son statut est lui-même problématique, puisqu'au delà d'une organisation interne dont l'accouchement a été difficile, l'OCI n'est ni véritablement une organisation régionale ni une organisation internationale poursuivant un but précis et universel (telle l'OMC). [...]
[...] L'OCI est une organisation fondée sur des bases incertaines et des objectifs assez insaisissables. On peut donc se demander quelle en a été l'efficacité. II) La diversité voire le manque de cohérence des objectifs entraîne une paralysie de l'Organisation L'OCI possède un statut original voire hybride et un fonctionnement éclaté qui n'ont pas permis une cohésion suffisante entre les membres Historiquement l'OCI a eu du mal à émerger en tant qu'organisation internationale permanente. La Conférence Islamique a été créée à l'issue du sommet de Rabat en 1969 mais n'était qu'un forum de Rois et Chefs d'Etats qui devait se réunir tous les 3 ans d'où son nom Conférence L'OCI telle que nous la connaissons actuellement n'est apparue qu'au cours de la décennie suivante, avec la mise en place en 1970 du Secrétariat Général permanent, et surtout en 1971 avec l'adoption de la Charte qui a donc non pas précédé mais suivi la création de l'Organisation. [...]
[...] Plus important encore, ce sont les représentants des Etats et non des représentants religieux qui siégent au sein des différents organes de l'OCI. Les Etats sont l'unité de base de l'organisation, qui dans sa Charte rappelle ainsi que le respect de la souveraineté et de l'indépendance de tous les Etats membres est un principe incontournable de l'OCI. L'OCI voit ainsi un certain nombre de chefs d'Etat et de gouvernements chrétiens siéger, à l'exemple du président libanais. De même, un certain nombre d'Etats dont la majorité de la population n'est pas musulmane se sont vu reconnaître le statut de membre à part entière à l'exemple du Guyana ou de la Cote d'Ivoire. [...]
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