19 Juin 2006 : Constitution formelle de l'APPO avec les syndicats, les organisations sociales, les organismes civils, les groupes politiques, étudiants, communautés, individus… L'APPO va peu à peu basculer d'organisme de soutien aux instituteurs à une assemblée des quartiers, des villages.
L'offensive de l'APPO : vacance forcée du pouvoir (administratif, législatif et judiciaire) et organisation en commission de l'APPO (hygiène, sécurité, presse, finance…), prise de la radiotélévision locale puis de toutes les radios commerciales suite à un attentat des paramilitaires contre la télé, constitution d'APPO(s) dans tout l'Etat d'Oaxaca : les quartiers, communes, chefs-lieux d'Oaxaca forment des assemblées, destitution des présidents municipaux officiels remplacés par des conseils désignés par la population.
[...] Destitution des présidents municipaux officiels remplacés par des conseils désignés par la population o 21 Août : Convoi de la mort. A l'appel de l'APPO (via les radios) la population élève des barricades dans toute la ville pour bloquer le convoi. o 21 Septembre : départ d'une marche sur Mexico pour sensibiliser la population du pays. Réaction du gouvernement : du 30 septembre au 29 Octobre o 30 Septembre : La marine, l'armée se postent aux portes de la ville. [...]
[...] Les touristes avaient déserté la ville entraînant de fait une baisse d'activité à ce niveau mais le reste à continuer de fonctionner normalement (marchés, magasins, transport public ) Suite au congrès constitutif de l'APPO furent désignés les membres du conseil exécutif de l'APPO, avec pour règle : o Pas moins de 30% de femmes o Total de 260 membres répartis en 23 commissions. o Chaque région nomme 10 conseillés à l'exception de la vallée centrale (Oaxaca) 20 délégués. o Des représentants des différents secteurs de la société : peuples indigènes, groupes issus des barricades, associations de femmes, étudiants, intellectuels, religieux o Le congrès a ensuite constitué un conseil de l'Etat d'Oaxaca élu pour deux ans. o Tous ces membres sont nommés pour deux ans, ils sont bénévoles et à tout moment révocables par la base. [...]
[...] Deux tendances se sont pourtant opposées au sein de l'APPO : celle qui cherche à entrer dans le jeu politique des partis et des élections et celle qui voit dans l'assemblée communautaire inspirée des traditions villageoises, la base d'une organisation politique horizontale de la société[1] Georges LAPIERRE, La commune d'Oaxaca, Rue des Cascades, Paris 2008, p.45 J'aime à croire que les gens ont un instinct de liberté, qu'ils veulent réellement régir leurs affaires, qu'ils refusent d'être bousculés, commandés oppressés, etc., et qu'ils aspirent à des activités qui aient un sens, comme un travail constructif sur lequel ils aient prise, éventuellement collectivement. Il m'est impossible de prouver qu'il en est bien ainsi. C'est pourtant mon plus sincère espoir, l'espoir que si les structures sociales changent suffisamment ces dimensions de la nature humaine se révèleront Noam Chomsky Oral : Sociologie des rapports d'autorités et des institutions M. [...]
[...] Cela a eu pour conséquence d'accentuer la fracture entre pouvoir politique et population. Organisation de l'APPO prise de décision et mouvement social Au début la population est sous-représentée au sein de l'APPO. L'APPO n'a pour but que de soutenir la section 22 du syndicat des travailleurs de l'éducation. Elle s'apparentait plus à une coalition de groupes politiques et d'acteurs sociaux divers (syndicats, associations indiennes, étudiants ) articulée autour d'un comité provisoire de 30 personnes. Les enseignants y jouent un rôle particulièrement prégnant. [...]
[...] Ulises Ruiz est l'héritier de grandes familles caciques. Le monde indien est très largement majoritaire dans l'Etat ethnies et une vingtaine de langues. Les conflits sont une constante de la relation entre les Indiens et le gouverneur au point que celui-ci la qualifie de guerre de basse intensité dans laquelle lui et son gouvernement n'hésitent pas d'user de son lot d'assassinats, d'exactions, atteintes aux droits humains Le pouvoir y est donc vu comme une force extrêmement coercitive dirigée contre la société et visant le démantèlement de toute vie sociale autonome. [...]
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