Nouvelle gouvernance, démocratie, antidémocratique, État, sciences politiques
Concept tout d'abord apparu au sein de l'entreprise, la « gouvernance » est aujourd'hui un terme de plus en plus utilisé dans différents domaines, notamment au niveau politique pour designer une approche plus participative dans la gestion des politiques publiques. Signe d'une transition normative, l'importance mise sur la gouvernance est motivée à la fois par la sollicitation de participation de la part du corps citoyen ainsi que d'une offre venant des pouvoirs publics voulant rendre leurs décisions plus légitimes.
[...] C'est notamment le cas de certaines ONG ou encore d'entreprises cherchant à mettre en avant leur responsabilité sociale. Une nouvelle façon de penser l'Etat et la gestion publique– pour la « gouvernance démocratique » La gouvernance instille un nouveau fonctionnement de l'Etat. Tout d'abord, le rapport entre la société et l'Etat se veut être moins hiérarchique ou paternaliste. Les décisions des politiques publiques naissent d'un échange d'information et de négociation entre les parties prenantes et non plus seulement au sein de l'Etat. [...]
[...] Le concept est ainsi basé sur le modèle délibératif, dans lequel, selon J. Habermas la communication se fait « d'un côté, sous la forme institutionnalisée de délibérations menées dans les corps parlementaires et, de l'autre, dans le réseau des communications des espaces publics politiques». Les nouvelles normes de gouvernances sont considérées comme des outils de participation aux décisions, de contrôle démocratique et de création d'une responsabilité collective. La considération principale est que l'élargissement en dehors de la sphère de l'Etat de la régulation politique et du débat constitue un élargissement et un renforcement de la démocratie Souvent suivi du terme « démocratique », la gouvernance l'est-elle réellement? [...]
[...] Les procédures participatives en France peuvent être des enquêtes publiques ou études d'impacts, la mise en place de comités éthiques, de débats publics, de conférences citoyennes (tel que ca été le cas pour les OGM), villes à budget participatif, actions de proximité. Ces mécanismes créent une nouvelle dynamique entre les décisions publiques, l'expertise technique et la démocratie. La gouvernance, en améliorant la participation lors de la planification et de la gestion des politiques publiques nationales, permet : De renforcer la capacité de contrôle collectif de la société civile sur les décisions de leurs élus. Une meilleure identification des problématiques et de fait des réponses mieux adaptées. [...]
[...] La nouvelle gouvernance est elle antidémocratique ? « L'époque postmoderne est-elle aussi celle de la post-démocratie ? Avec un glissement imperceptible, une nouvelle forme de l'administration des hommes s'apprête-t-elle au tournant du XXe et du XXIe siècle à se substituer à la démocratie au nom de la démocratie elle-même ? ». Ahmet Insel Concept tout d'abord apparu au sein de l'entreprise, la « gouvernance » est aujourd'hui un terme de plus en plus utilisé dans différents domaines, notamment au niveau politique pour designer une approche plus participative dans la gestion des politiques publiques. [...]
[...] Néanmoins, alors que ce système décisionnel semble adhéré à l'idéal participatif de la démocratique, la gouvernance remet en cause certains fondements de la démocratie participative. La gouvernance, un modèle remettant en cause certains fondements de la démocratie representative Les nouveaux acteurs de la démocratie, la remise en cause du système représentatif Alors que Voltaire écrivait dans le Dictionnaire philosophique portatif que « les lois ont été établies dans presque tous les États par l'intérêt du législateur, par le besoin du moment, par l'ignorance, par la superstition : on les a faites à mesure, au hasard », le système de gouvernance ne semble lui non plus pas capable de répondre à cette critique du système représentatif. [...]
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