Née sur les ruines des nombreuses tentatives de réforme du secteur public opérées dans les sociétés occidentales, comme aux Etats-Unis (PPBS : Planning Programming Budgeting System) ou en France (échec du modèle RCB : Rationalisation des choix budgétaires), dans les années 1960 (Amar, Berthier, 2006), et favorisée par les changements constatés dans le système économique international depuis deux décennies et l'accroissement des demandes envers les systèmes politiques nationaux (Aucoin, 1990), la théorie du Nouveau Management Public apparaît être représentative du mouvement de modernisation et de rationalisation que connaissent, dans une grande proportion, les sociétés mondiales.
Ce processus, maintenant séculaire, a pourtant connu une forte accélération au cours des dernières décennies, et a été étroitement associé au développement de l'idéologie néolibérale et de la logique économique marchande. À cet égard, il ne serait pas anodin de noter que les premiers pays à appliquer les formules du Nouveau Management Public, dans sa phase naissante, dans les années 1980, sont également les chantres du triomphe de l'idéologie néolibérale en politique (Angleterre de Tchatcher, États – Unis de Reagan) (Bezes, 2005).
Dans ce travail, il est question d'étudier les nombreuses implications et conséquences du Nouveau Management public, qui s'est voulu un instrument efficace et, de fait, révolutionnaire, pour le contrôle administratif. On constatera ainsi que, suscitant enthousiasme et perspectives intéressantes de par ses principes, il n'en a pas moins révélé des paradoxes et des limites. Ceci sera abordé dans la seconde partie. Tout d'abord, dans une première partie, on présentera les fondements de la théorie du Nouveau Management Public.
[...] production politique de l'indifférence dans le Nouveau Management Public”, in Anthropologie et Sociétés, Vol.27, no3, pp. 47-71. G. Hofstede (1998). The Poverty of Management Control Philosophy in A. J. Bery et al (dir). Management Control Theory, pp.231-241. [...]
[...] La dynamique de contrôle est de type bottom up (p.84) car, ce sont les citoyens, en dernier ressort, qui vont juger de l'efficacité et de la performance d'une administration ou d'un service public. Pour conclure cette section, force est de noter que le contrôle contenu dans l'action de la main invisible du marché opère à plusieurs niveaux et revêt plusieurs dimensions (Top-Down, auto, Bottom-Up). C'est cette variabilité et cette interpénétrabilité qui le rendent diffus À présent, il convient d'examiner les limites du contrôle impliqué par l'application managériale du Nouveau Management Public. [...]
[...] La forte connexité du Nouveau Management Public, du moins dans sa conception, avec la logique marchande laissait présumer de son orientation. En effet, il est acquis que ses principes ont été inspirés essentiellement du secteur privé. Les objectifs visés par cette évolution s'intègrent parfaitement dans le champ lexical stratégique du management des entreprises privées qui gravite autour des notions de performance, efficience, efficacité, compétitivité Dans le domaine public, cette nouvelle théorie constitue avant tout une philosophie de l'État et du secteur public, qui redéfinit le rôle de l'État, bouleverse ses rapports avec les citoyens, redéfinit le sens même de la citoyenneté en lui ajoutant une dimension consumériste (dans son premier sens de consommateur). [...]
[...] Le principe de décentralisation s'inscrit en droite ligne de cette tendance. En effet, le principe de décentralisation est central pour une déconcentration du pouvoir dans le sens où il met l'emphase sur le besoin des administrateurs de ligne de prendre des initiatives afin d'atteindre les résultats escomptés (ibid.). Le fait que la sensibilité envers les besoins des citoyens/consommateurs soit une caractéristique majeure de cette théorie accroit l'utilité de confier plus de pouvoir et plus de discrétion aux administrateurs de bas qui sont en contact plus direct et plus régulier avec ces derniers. [...]
[...] Le renouveau du contrôle des bureaucraties- L'impact du New Public Management in Informations sociales, No pp.26-37. On se limitera dans ce travail à l'aspect logique économique et managérial car le Nouveau Management Public est réputé constituer un ensemble hétéroclite recoupant plusieurs courants doctrinaires (Bezes, p.27), et donc à son influence par les techniques importées du secteur privé. C'est le lieu de relativiser la pertinence et l'effectivité de la logique de compétition et de sanction sous-tendant le Nouveau Management Public, et introduite dans les administrations publiques, celle ci existent depuis fort longtemps entre les structures privées et les structures publiques. [...]
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