Une véritable vogue du « modèle danois » s'est ainsi emparée des pays européens et notamment de la France, le chômage ayant été et restant la bête noire de la politique française : Comment le Danemark parvient-il à concilier la flexibilité des contrats sur le marché du travail, la facilité d'embaucher et de licencier avec la sécurité salariale ? pourquoi n'y a-t-il pas dans ce pays de « précarité de l'emploi» ? Face aux succès du « modèle danois », nombreux sont ceux, politiques ou économistes, qui suggèrent d'imiter le Danemark, en telle ou telle de ses caractéristiques. Mais le « modèle danois » est-il véritablement applicable en France ? n'y a-t-il pas des limites à l'exportation de ce modèle, tenant tant à la configuration du système économique et social français qu'aux fondements de ce « modèle danois » dans son contexte même ? L'analyse préalable des mécanismes centraux du modèle montrera la difficulté de son exportation dans un pays tel que la France, ce qui appellera à relativiser son appellation de « modèle » pour en extraire les enseignements les plus pertinents pour notre pays.
[...] Vue de France, une telle fluidité du marché du travail peut paraître inconciliable avec un syndicalisme puissant, représentant plus de 80% des salariés actifs au Danemark. Comment faire accepté aux intéressés cette réallocation permanente et l'incertitude qui lui est associée ? pourquoi le turn- over[2] danois n'est-il pas source de précarité ? Sécurité : Malgré la flexibilité du système danois, les salariés considèrent que la sécurité de l'emploi est très élevée. En fait, la générosité de l'indemnisation du chômage fait perdre au chômeur l'incertitude de son revenu qui est garanti. Au Danemark, l'éventail des salaires et des revenus est nettement réduit. [...]
[...] La France pourrait-elle en faire autant ? II. Si la réussite du modèle Danois peut attirer une France en crise, de nombreuses barrières apparaissent quant à l'exportation du modèle. Des situations trop différentes pour être conciliables ? Au-delà des chiffres, il apparaît que de nombreuse différences semblent éloigner voire opposer les systèmes et les instituions des deux pays, rendant difficile l'exportation du modèle danois en France : La flexibilité n'a pas cour en France : En France il se pratique plutôt le renforcement de la protection des postes de travail. [...]
[...] L'OCDE est un organisme de concertation sur les politiques économiques et sociales des pays membres. Son orientation est assez nettement libérale. A intervalles réguliers, le secrétariat de l'OCDE procède à une évaluation de la situation conjoncturelle de chaque pays et avance un certain nombre de propositions en vue d'améliorer la situation. Pays membres : tous les pays européens capitalistes, les Etats-Unis, le Canada, le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, le Mexique (en 1994), la République tchèque (1995), la Hongrie, la Pologne et la Corée du Sud (en 1996), la Slovaquie (en 2000). [...]
[...] Mais le plus dur pour l'Etat reste de transformer la psychologie des français et la tâche ne sera pas aisée, car comme l'exprime R. Boyer, si l'économie fournit un diagnostic, la politique de réforme institutionnelle demeure un art d'exécution spécialement difficile Bibliographie Etudes économiques de l'OCDE, Danemark, Economie, éd. de l'OCDE, Paris, juillet 2003 BARBIER, Jean-Claude, Apprendre du Danemark ? Réflexions sur le "miracle" danois, Esprit, juillet 2005, pp. 54-65. BOYER Robert, La Flexicurité danoise, quels enseignements pour la France éd. Rue d'Ulm, coll. [...]
[...] Après une période initiale d'1 an le chômeur est tenu d'accepter un emploi, même s'il ne correspond pas à sa fonction antérieure et s'il implique une baisse du revenu. La durée maximale pendant laquelle une personne peut bénéficier des allocations de chômage a été réduite à 4 ans mais les personnes en fin d'indemnisation ont droit à un système d'aide sociale géré par les communes. Pour recouvrer son droit à l'indemnité il faut travailler au moins 26 semaines. ( C'est la conjonction de ces trois dispositifs qui assure la viabilité de la configuration danoise et qui codifie un compromis entre employeurs, salariés et Etat : flexibilité dans la gestion des emplois pour les uns, sécurité des salaires pour les autres, et l'assurance chômage étant gérées par les syndicalistes et l'organisation patronale, mais leur ressource étant issues du budget public, ce compromis est validé par l'intervention de l'Etat (cf. [...]
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