Mobilisation, manifestation, Sakineh, Iran, féminisme, peine de mort, science politique, sociologie, enquête, lapidation, sharia, coran, islamisme, actualité, action collective, lettres publiques, Carla Bruni, Mina Ahadi
Le 3 novembre 2010, la communauté internationale avait les yeux rivés sur l'Iran. En effet, les médias ont fait circuler, la veille, les paroles inquiètes de Mina Ahadi ; inquiétude générée par une lettre provenant du tribunal et envoyée à la prison de Tabriz, en Iran, concernant le cas de Sakineh Mohammadi-Ashtini, une femme de 43 ans condamnée, depuis 2006, à la lapidation.
Si cette rumeur inquiète autant la communauté internationale, c'est que cette dernière s'est largement engagée pour défendre et soutenir les droits humains de cette Iranienne. En effet, depuis le printemps 2010, de nombreuses actions collectives ont été créées pour affirmer le soutien à Sakineh, et la colère contre le gouvernement iranien. Mais ces revendications et ce type de mobilisations amènent de nombreuses problématiques, de nombreuses interrogations.
[...] Et puis prendre part à une manifestation, ce n'est pas si évident pour beaucoup de gens, même s'ils soutiennent la cause, c'est perçu comme un véritable engagement politique. Beaucoup de gens à qui on a distribué des tracts pour Sakineh nous disaient qu'on avait raison de faire ça, qu'ils adhéraient à notre combat, mais ce n'est pas pour autant qu'on les a retrouvés en manif après ! Victor Camélio : Pourquoi ne pas organiser de mobilisations contre la peine de mort aux États-Unis ou en Chine ? [...]
[...] (Spontanément il nous parle de la mobilisation du 28 août.) Et pour Sakineh, la première fois que je suis descendu dans la rue, c'était le 28 août j'ai appelé tout le monde pour les prévenir. Mélanie Rostaing : C'est vous qui avez organisé la mobilisation ici ? Yadi : Oui c'est moi qui ai contacté toutes les organisations qui sont venues nous rejoindre. Mélanie Rostaing : Et il y avait du monde ? Yadi : Oui, presque 200 personnes ! [...]
[...] Par contre, le sort réservé à Sakineh Mohammadi Ashtiani ne me paraît pas compatible avec les usages et les principes du monde contemporain. L'humanité travaille, depuis son origine, à se dégager de ses comportements primitifs et cruels. La civilisation, dans toutes les cultures, vise à aboutir au rejet des pratiques attentatoires à la dignité de l'être humain. La lapidation est une de ces pratiques. La peine que l'on se propose d'infliger à Sakineh nous fait revenir aux âges obscurs de l'humanité. Je pense que la grande culture perse qui a contribué à élever la civilisation humaine mérite mieux que cela. [...]
[...] C'est, lui qui est à l'origine au niveau local, de l'organisation de la manifestation. Membre du Parti Communiste Ouvrier Iranien, réfugié politique en France, il est en contact régulier avec le Comité international contre la Lapidation, et est donc directement renseigné sur les cas d'exécutions en Iran. C'est grâce au Comité qu'il a donc, avant la mobilisation internationale autour de Sakineh, pris connaissance de son exécution. À la suite de l'appel 100 villes contre la lapidation il s'est occupé d'organiser la manifestation à Lyon. [...]
[...] Je pense inviter Mina Ahadi prochainement à Lyon pour faire une conférence. J'ai demandé à Michèle Picard de nous trouver une salle et une date. Je me fous que ce soit une Mairie PCF, je trouve que leur geste était très joli, très humain. Je me fous de ce qu'ils cherchent, du but des gens, pour moi c'est un appel humain. Mélanie Rostaing : Vous avez prévu d'autres actions prochainement pour Sakineh ? Yadi : Dans la rue non, pour le moment non. [...]
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