Le lobbying : l'exemple de General Motors et de la voiture électrique

Résumé du document

Le lobbying peut être défini comme « des actions d'influence et de pression menées par un lobby pour défendre ses intérêts face à des institutions ou individus pouvant prendre des décisions qui pourraient les affecter ». Il s'agit, selon Gilles Lamarque, de la mise en œuvre d'une revendication auprès des pouvoirs publics tendant à influencer, directement ou indirectement, la prise de décision. Il prône souvent le court terme plutôt que le long terme pour acquérir des intérêts économiques immédiats.

D'ailleurs, le cas de l'industrie automobile en est un bon exemple. C'est pourquoi nous avons décidé de baser notre exposé sur le reportage réalisé par Chris Paine en juillet 2006, intitulé « Qui a tué la voiture électrique ?» Ce cas précis illustre les différentes actions des lobbyistes pour défendre leurs intérêts, leur influence sur des décisions capitales et sur le pouvoir législatif, et les conséquences et effets néfastes qu'elles peuvent engendrer, au point de faire chavirer l'ex-numéro un mondial de l'industrie automobile : General Motors.
Même si ce n'est pas la première fois que la voiture électrique a été tuée, le cas General Motors a suscité bien des réactions et le questionnement de tous. En effet, il y a cent ans, il y avait plus de voitures électriques sur la route que de voitures à essence. Or, c'est cette dernière qui finit par l'emporter, le prix du brut étant très bon marché à l'époque. A la fin des années 90, c'est le programme électrique de General Motors qui sera rapidement retiré de la vente. Comment un programme des plus innovants, proposé par le numéro un mondial de l'automobile, et répondant aux exigences environnementales les plus strictes, peut-il être mis à mal en 4 ans ?

Extraits

[...] GM est donc un acteur majeur du secteur de l'automobile de par son volume des ventes. Cependant, GM semble affaibli ces dernières années. Mis à part les difficultés liées à la crise notamment avec des problèmes de pertes nettes, de rentabilité, de baisse de CA et de parts de marché, c'est les choix incompréhensibles qu'ils ont faits : abandon de l'EV1, nouvelles gammes de 4x4, etc. qui semblent les avoir menés dans le gouffre. Le cas General Motors 1 Qu'est-ce que l'EV1 ? [...]

[...] En 1990, GM se lance dans le révolutionnaire concept Impact : la première voiture électrique. Ce programme appelé l'EV1 sera développé en deuxième partie, car il sera victime de lobbying. Fin des années 90, GM change de stratégie et de cible : il se concentre sur la vente de Light Trucks fourgonnettes ou camionnettes, et utilitaires sport. En 1996, naît la marque chinoise Wuling, spécialisée dans les camions et vans. En 1998, GM rachète à AM General la marque Hummer et va commercialiser les programmes H2 et H3 (cf. [...]

[...] Même si ce n'est pas la première fois que la voiture électrique a été tuée, le cas General Motors a suscité bien des réactions et le questionnement de tous. En effet, il y a cent ans, il y avait plus de voitures électriques sur la route que de voitures à essence. Or, c'est cette dernière qui finit par l'emporter, le prix du brut étant très bon marché à l'époque. A la fin des années 90, c'est le programme électrique de General Motors qui sera rapidement retiré de la vente. [...]

[...] Outre le rôle primordial joué par le gouvernement dans l'abandon du projet sur les voitures électriques au profit des véhicules à hydrogène, la CARB n'est pas innocente. En effet, le président de la CARB de 1999 à 2004, Allan C. Lloyd, est intervenu dans ce choix. Quatre mois avant la réunion du CARB qui tua la voiture électrique Allan C. Lloyd devient aussi le président du California Fuel Cell Partnership c'est-à-dire le président du projet des piles à combustible en d'autres termes le projet concernant les voitures à hydrogène. Il annula alors la loi zéro émission en invoquant comme excuse qu'elle n'était pas réalisable. [...]

[...] Il s'est donc allié à la cause des constructeurs. - Les constructeurs se plaignaient que la loi était trop contraignante. Ils ont alors négocié avec l'Etat. Le compromis trouvé a été que les constructeurs automobiles devraient construire en fonction de la demande. Ainsi, s'ils ne voulaient pas construire de voitures électriques, ils devaient prouver qu'il n'y avait pas de demande. - En même temps, différentes actions sont menées pour discréditer la voiture créée par GM (on verra dans la troisième partie comment ils s'y prenaient). [...]