Selon la théorie néoclassique, la "main invisible" du marché produirait le résultat économique optimal, c'est-à-dire qu'elle conduirait au résultat le plus efficace. Rappelons que Pareto a défini l'efficacité de la façon suivante: "une économie produit de façon efficace quand elle ne peut accroître le bien-être d'un individu sans dégrader le sort d'un autre." Le modèle néoclassique repose donc sur un hypothèse forte, selon laquelle les décisions des agents économiques individuels n'auraient pas d'effet sur les autres agents: il n'existerait pas d'interdépendance entre les agents économiques et leur utilité individuelle. Or, dans la réalité, il existe des interdépendances directes entre l'utilité des individus: si dans un restaurant un voisin de table fume un cigare de très mauvaise qualité, sa consommation de cigare a une influence négative sur mon utilité; si mon voisin d'appartement décide de faire de sa terrasse un joli jardin fleuri, sa décision aura une influence positive sur mon utilité; dans les deux cas, je n'ai rien demandé, je n'ai rien payé, mais mon utilité est modifiée. Ces interdépendances directes entre les agents sont appelées des effets externes, ou des externalités. Il existe en effet un effet externe dès que la décision d'un individu modifie directement le niveau de satisfaction d'au moins un autre individu, en dehors du processus de marché. Une externalité est donc externe au marché parce qu'elle entraîne une transaction économique sans paiement économique: en fait, elle n'a pas de prix. Et c'est justement de là que part le problème des externalités: elles entraînent des coûts ou des bénéfices involontaires à des tiers, mais il n'existe pas de "récompense" ou de "sanction" pour ceux qui sont à l'origine d'un effet externe. Le coût social de l'externalité n'est pas pris en compte. Selon la théorie néoclassique, cette situation "injuste" se traduit par l'inefficacité du marché, au sens de Pareto.
Y-a-t-il un moyen de rendre justice via le marché? Y-a-t-il un moyen de prendre en compte les externalités sur le marché, de les internaliser? Qui se substitue à la "main invisible" incapable en pratique de conduire à l'efficacité? Et comment? 1- Pour tendre vers une allocation optimale au sens de Pareto, on peut tenter de résoudre le problème en supprimant l'externalité, soit en tenant compte de son coup social, soit en lui donnant un prix 2- Mais les externalités soulèvent aussi la question du rôle de l'Etat, qui par son intervention dans la vie économique, peut mettre en place des mesures pour "rendre justice" à ceux qui sont négativement sanctionnés par la production d'externalités, comme à ceux qui produisent, pour le bien de tous, des externalités positives.
[...] Bibliographie COMBE Emmanuel. Précis d'économie, coll. Major P.U.F., 7ème édition GENEREUX Jacques. Économie politique. T3 : Macroéconomie, Hachette Sup., 4ème édition GUERRIEN Bernard. Dictionnaire d'analyse économique, La Découverte SAMUELSON Paul Anthony, NORDHAUS William. Économie, Economica, 18ème édition STIGLITZ Joseph Eugene. Principes d'économie moderne, De Boeck Universités, 2ème édition, 2000. [...]
[...] Or, souvent, ce n'est pas possible. En effet, dans le cas de l'environnement, une réduction de la pollution concerne davantage les générations futures que la population présente. - enfin, même si la négociation est possible, elle n'a pas lieu nécessairement. L'internalisation d'une externalité par la définition d'un droit de propriété peut-être plus ou moins efficace dans certains cas, surtout quand elle donne lieu à une négociation entre deux partis limités, comme deux individus; mais le plus souvent, ce n'est pas efficace. [...]
[...] La détention d'un droit de propriété sur l'air pur permet alors à celui qui le détient d'échanger son air pur contre de l'argent. La négociation entre les deux individus devient alors possible, ainsi que le processus d'échange. En définissant clairement un droit de propriété, on a établi un marché pour l'externalité. A partir du moment où l'externalité peut être échangée, elle n'existe plus comme externalité, elle est internalisée. les limites d'un tel raisonnement Ce raisonnement fonctionne très bien dans le cas de ces deux individus, mais à une échelle plus grande, il est moins pertinent. [...]
[...] Pour prendre en compte le coût ou bénéfice social des externalités, il faut les internaliser. L'internalisation des externalités amène à considérer la question du rôle de l'Etat dans l'économie: que doit-il faire pour rendre justice? Il a plusieurs solutions, de la réglementation à la taxation. La difficulté vient du fait qu'il faut arbitrer parmi les différents choix possibles d'intervention, pour trouver le plus efficace; mais aussi de la "globalité", de la dimension "internationale" de certaines externalités négatives comme la pollution, qu'un Etat ne peut gérer seul. [...]
[...] Une externalité est donc externe au marché parce qu'elle entraîne une transaction économique sans paiement économique: en fait, elle n'a pas de prix. Et c'est justement de là que part le problème des externalités: elles entraînent des coûts ou des bénéfices involontaires à des tiers, mais il n'existe pas de "récompense" ou de "sanction" pour ceux qui sont à l'origine d'un effet externe. Le coût social de l'externalité n'est pas pris en compte. Selon la théorie néoclassique, cette situation "injuste" se traduit par l'inefficacité du marché, au sens de Pareto. [...]
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