Les Etats « faillis » : des zones grises sous influence

Résumé du document

La combinaison de deux évènements historiques : la chute du mur de Berlin en 1989 et l'effondrement des régimes communistes dans l'ex-bloc soviétique ont été à l'origine de plusieurs évènements : l'ouverture des frontières, l'évolution d'économies ex-socialiste vers l'économie de marché, une plus grande liberté de mouvement pour les populations et les capitaux, la multiplication des contacts avec les pays riches, l'intégration d'ex-pays socialistes dans l'UE… Ils se sont d'ailleurs combinés avec des situations nationales, locales parfois très difficiles à gérer en particulier dans les Balkans, le Caucase l'Albanie, la Bulgarie, ou l'ex-Yougoslavie… Des organisations du crime ont pu profiter de la désorganisation et de la faiblesse des États. Depuis quelques années, la criminalité organisée touche progressivement les pays d'Europe occidentale.

Extraits

[...] Au cours de l'insurrection de 1997, la population et les organisateurs du crime ont non seulement pillé les casernes, mais aussi les laboratoires de recherche militaires : des armes chimiques et des produits radioactifs ont disparu. Le trafic n'a pas forcément pour objet la fabrication d'armes nucléaires. Ce qui préoccupe les services de sécurité, c'est la capacité des réseaux terroristes à utiliser ces produits pour contaminer des sources d'approvisionnement de ressources rares. Conclusion : Le cas de l'Albanie pose le problème d'Etats profonds et fragiles comme la Bulgarie, la Roumanie, la Moldavie, la Macédoine ou la Serbie. Ces pays connaissent un grand banditisme très puissant et très actif, qui a une capacité de déploiement international. [...]

[...] Les Etats faillis : des zones grises sous influence La combinaison de deux évènements historiques : la chute du mur de Berlin en 1989 et l'effondrement des régimes communistes dans l'ex-bloc soviétique ont été à l'origine de plusieurs évènements : l'ouverture des frontières, l'évolution d'économies ex-socialiste vers l'économie de marché, une plus grande liberté de mouvement pour les populations et les capitaux, la multiplication des contacts avec les pays riches, l'intégration d'ex-pays socialistes dans l'UE Ils se sont d'ailleurs combiné avec des situations nationales, locaux parfois très difficiles à gérer en particulier dans les Balkans, le Caucase l'Albanie, la Bulgarie, ou l'ex-Yougoslavie Des organisations du crime ont pu profiter de la désorganisation et de la faiblesse des États. Depuis quelques années, la criminalité organisée touche progressivement les pays d'Europe occidentale. L'Albanie est une véritable source de crime organisé. Quelle était la caractéristique du régime albanais dans l'ex régime soviétique ? Cet Etat était dans une situation de quasi-autarcie. Cette situation génère le départ massif d'albanais en route vers l'Union Européenne. Ces Albanais espèrent arriver à s'installer en Grèce, en Italie, ou en Allemagne. Les conflits dans l'ex Yougoslavie ont des conséquences sur notre sécurité. [...]

[...] Ils ont organisé un trafic de femmes presque à l'échelle industrielle. A l'origine, des camps de soumissions ont été créés en Albanie où les femmes enlevées étaient violées collectivement, soumises à la drogue et vendues. Leur prix moyen varie entre 1500 et 3000€ par fille, le prix pouvait monter jusqu'à 10 000€. Elles doivent rapporter en moyenne par jour. Pour les trafiquants cela représente un chiffre d'affaires de 10 par jour pour un trafic de 20 femmes travaillant 7 jours sur 7. [...]

[...] Le trafic d'enfants et d'organes Il existe depuis les années 1990 des rumeurs persistantes de trafic dans ce secteur. De nombreux enfants ont été adoptés en dehors de tout contrôle, ils ont été parfois kidnappés ou alors vendus par leurs propres parents à des trafiquants. Ceci a été confirmé par un rapport de mai 2004. C'est un rapport secret transmis par l'ambassade de Grèce à Tirana à la police grecque qui a été rendu public par un quotidien et il fait état de l'existence d'un trafic d'organe entre l'Albanie, la Grèce et l'Italie. [...]

[...] Autre exemple, à Milan, les albanais ont pris le contrôle du trafic et de la distribution d'héroïne, et ils ont conclu d'autres alliances avec d'autres mafias comme la mafia égyptienne (liée à une minorité ethnique) ou la mafia nigériane : des tâches subalternes leur sont confiées. L'Albanie : illustration du rôle d'Etats en décomposition dans l'expansion de criminalité transfrontalière L'état de fragilité dans lequel se trouve l'Albanie aujourd'hui a permis à des groupes de criminels locaux d'organiser sans obstacle leur trafic. Dans ce pays, l'inexistence d'un véritable Etat de droit illustré par le fait que les parrains de la pègre du crime albanais sont très proches des politiciens locaux, des groupes actifs et mobiles agissent. Cela constitue une véritable menace pour l'UE. [...]