L'Etat est défini comme l'autorité souveraine s'exerçant sur l'ensemble d'un peuple et d'un territoire déterminés. La nation est un groupe humain généralement assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun.
Lorsque ces deux éléments coïncident, on a coutume de parler d'Etat Nation. Un État Nation sera donc à la fois défini par un peuple, une langue, une culture, un territoire, et une autorité souveraine.
Or, la formulation du sujet, Etats et Nations en Amérique du Sud, sous-entend assez clairement que dans ce sous continent, les notions de nation et d'Etat ne se recoupent pas nécessairement. Nous allons voir quels sont les facteurs qui font que l'adéquation des Etats et des Nations est contestable et contestée en Amérique du Sud. Et nous allons voir que le problème réside principalement dans le statut des indigènes dans ces pays.
[...] Evolutions constitutionnelles et juridiques du statut des indiens. La montée des mouvements indigènes a été corrélative en Amérique du Sud d'une prise en compte juridique croissante des indigènes dans le droit des différents États. Aujourd'hui, la plupart des États ont modifié leur constitution et se reconnaissent désormais comme des nations pluriethniques et multiculturelles : Brésil : Colombie : Paraguay : Pérou : Bolivie : Equateur : Vénézuela. En outre, ces modifications constitutionnelles s'accompagnent généralement d'un ensemble de droits collectifs nouveaux. [...]
[...] Politique internationale Printemps 2006 PREVÔT SCHAPIRA, Marie-France, RIVIERE D'ARC, Hélène (dir.). Les territoires de l'Etat nation en Amérique latine. Paris : IHEAL Editions p. [...]
[...] L'illettrisme était encore extrêmement développé, ce qui écartait la majorité des populations indigènes de la vie démocratique. Par exemple, le droit de vote aux illettrés n'a été accordé qu'en 1979 en Equateur et en 1988 au Brésil. Ainsi, les illettrés, et donc une majorité des indigènes, étaient avant ces dates d'emblée écartés de la vie nationale. L'assimilationisme national-populiste Le XXe siècle jusqu'aux années 70 n'a pas changé les données du problème. Les États ont certes changé de nature, avec le national populisme, devenant des États autoritaires avec beaucoup plus de moyens d'actions qu'autrefois. [...]
[...] Elles ne représentent que 0,2 à de la population brésilienne mais elles jouent un rôle politique croissant au Brésil. Un dernier exemple frappant est celui de la Bolivie. Le 18 déc 2005 Evo Morales a été élu président de la République au premier tour à près 54% des voix, avec un recul historique de l'abstention. Il est le premier président du continent directement issu d'un mouvement indien et a été élu précisément en tant que représentant de ce mouvement. Ici, on assiste peut- être à une redéfinition de la nation bolivienne, allant dans le sens d'une nation indigène . [...]
[...] Les revendications indigènes : vers des nations de nations ? le réveil des indiens Depuis les années 70, un grand nombre de facteurs, qui vont de la crise de l'Etat autoritaire aux changements de position de l'Eglise catholique, en passant par le développement de l'éducation, la crise de l'hacienda et l'ouverture des marchés, ont contribué à la montée d'une identité indigène. Le mouvement a débuté dans les régions amazoniennes de l'Équateur où les Shuars, en réaction à la poussée de la colonisation, se sont organisés de manière à mieux contrôler leur territoire et leur survie économique en articulation avec le marché national. [...]
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