L'émergence ou la construction d'une identité particulière se fait toujours dans un contexte de concurrence, de conflit. Nous avons appris avec Freud que le petit garçon ou la petite fille prend conscience de son identité ou de sa spécificité de garçon ou de fille dans son rapport avec son entourage et dans l'opposition œdipienne avec le parent de l'autre sexe. Le processus de construction identitaire commence donc par la réalisation de sa spécificité corporelle et de ses caractéristiques physiologiques propres. L'extériorisation, l'objectivité des attributs identitaires ou leur extériorité constitue donc une étape cruciale dans la constitution de l'identité d'un individu.
Plus tard, pour s'imposer en tant que individualité et sujet distinct des autres, il/elle devra se démarquer des différentes identités dominantes des groupes auxquels il appartient, afin de se composer une identité propre. Pour être, il faut d'abord paraître, et, donc, apparaître. L'extériorité est le premier degré de la connaissance objective.
[...] Une concession s'impose. Nous la trouvons avec Laplantine qui reconnaît que l'identité n'est après tout qu'un principe classificatoire, un opérateur catégoriel et générique (Ibid.) et aussi avec Sophie Duchesne et Vanessa Scherrer (2002) pour qui l'identité est le principe organisateur des identifications propre à chaque individu A présent que nous avons trouvé une brèche au concept d'identité, essayons d'y engouffrer celui de politique[4]. L'identité politique La définition du concept d'identité politique relève d'une tâche toute aussi fastidieuse que celle de l'identité. [...]
[...] A la pluralité des situations possibles d'observation de l'opposition correspond en général une pratique unie du parti au pouvoir. Cette cohésion d'action repose sur le simple fait que, dans le champ politique il occupe la position privilégiée de dominant. Il symbolise l'enjeu qui donne tout son sens au jeu politique. Le parti au pouvoir, c'est justement celui qui a le Pouvoir, ferment de toutes les entreprises politiques. Le parti au pouvoir, c'est celui qui gouverne c'est- à-dire qui détient la capacité légitime d'imposer son ordre. [...]
[...] Sa mise en débats constitue une ressource politique inépuisable du fait même de la composition humaine et sociale du Cameroun. Si la question de la reconnaissance politique du caractère ethnorégional de la configuration sociale du pays a déjà trouvé une voie de sortie à travers la constitution, il n'en demeure pas moins que le problème ethnorégional demeure un sceptre qui menace chaque fois d'envahir l'espace des préoccupations politiques nationales et partisanes. Les partis politiques, notamment, qui ont des visées électorales doivent éviter de trop flirter avec la revendication ethnorégionale dans leur processus d'objectivation. [...]
[...] L'idée de l'opposition devient donc indépendante de la réalité des opposants. Toutefois, dans la praxis politique, l'idée de l'opposition ou l'opposition comme idée doit se concrétiser et s'incarner dans des institutions vivantes pour devenir réelle. La diversité des situations (localisation géographique, ressources, conceptions de l'action ) de réception entraîne une diversité d'objectivations. D'où l'éparpillement à travers la multiplication des partis politiques et autres mouvements. Ainsi, à l'habitus fondateur et propre à la catégorie générale opposant, s'adjoignent d'autres habitus résultant eux de l'évolution historique, de l'intériorisation plus ou moins poussée de l'habitus général spécifique au parti[6]. [...]
[...] Ce renversement de situation a modifié la façon d'être et de paraître du parti au pouvoir et l'a amené de fait à changer son discours et sa stratégie politiques. En outre, si on quitte la sphère institutionnelle pour se porter vers le niveau individuel, le malaise causé par la mutation de la charge identitaire du parti au pouvoir est encore plus perceptible. Malaise accentué par la séparation peu nette entre le parti au pouvoir et l'administration publique ou l'Etat. Que signifie aujourd'hui être membre du parti au pouvoir ? Est-ce un acte d'engagement politique et partisan simple ? [...]
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