Depuis quatre ans, l'investissement des entreprises a stagné. Les années 2000-2001 ont ainsi interrompu quatre années de fortes reprises durant lesquelles les dépenses avaient crû de presque 9 % par an. Peut – on espérer un dégel des investissements en 2008 ? Pour répondre à cette question il nous faut examiner dans quelle mesure les déterminants permettant la reprise de la décision d'investir sont perceptibles tout en en tentant de les nuancer.
[...] Cependant il convient de nuancer ce propos dans la mesure où les chefs d'entreprise anticipent certes une reprise, mais une reprise plutôt molle et le faible pouvoir d'achat des ménages laissent à penser que les consommateurs devraient rester précautionneux. Par ailleurs, même si la reprise économique intervenait rapidement, cela ne correspondrait pas à une reprise immédiate des investissements car le dégel des dépenses d'investissement dépend également du niveau d'utilisation des capacités de production. En effet, la décision d'investir de la part des entreprises est précédée d'un recensement de leurs capacités de production inutilisées jusque là. Ainsi, la hausse du taux d'utilisation des capacités de production précède souvent une période où le taux d'investissement devrait augmenter. [...]
[...] Ainsi, alors que l'exigence de rentabilité se présente de plus en plus comme une variable majeure de l'investissement, on peut penser que la baisse du taux d'intérêt directeur par la BCE (confirmée cette semaine par Mr Trichet) soit susceptible de provoquer le décision d'investir en permettant la poursuite de la légère diminution des taux d'intérêt débiteurs consentis par les banques depuis l'été 2002. Par conséquent, il est difficile d'apporter une prévision claire sur le dégel de l'investissement pour l'année prochaine. L'analyse des déterminants de l'investissement, tels qu'ils se présentent aujourd'hui nous conduit à dresser un constat en demi-teinte en ce qui concerne une éventuelle reprise en 2008. [...]
[...] L'endettement se maintient également sur des niveaux importants. Ainsi, la santé financière des entreprises pourrait freiner un redressement de l'investissement productif à court terme dans la mesure où l'endettement des entreprises à atteint le niveau record de de la valeur ajoutée et le taux d'autofinancement des entreprises ne se relève que difficilement. Les entreprises sont soucieuses de limiter voir de réduire leur endettement pour préserver leur solidité financière. On note depuis 2002, un ralentissement de l'endettement ainsi qu'une augmentation du taux d'autofinancement. [...]
[...] De plus les conditions de crédits se sont améliorées en 2003 (la détente des taux réels se trouve à nouveau encouragé par la baisse des taux directeurs de la BCE en mars 2002). Cependant, il convient là encore de rester prudent dans la mesure où le désendettement des entreprises n'implique pas nécessairement une reprise de l'investissement. L'entreprise peut dégager des capacités de financement et peut choisir de favoriser l'investissement financier dont la rentabilité immédiate peut être supérieure à celle de l'investissement productif. Les taux d'intérêt relativement faibles permettent d'envisager une reprise de l'investissement. [...]
[...] L‘effet accélérateur montre une antériorité des fluctuations de l'investissement par rapport à celles de la demande. Les carnets de commandes sont donc déterminants pour la mise en oeuvre de projets d'équipement. Dès lors, la reprise des investissements en 2008 dépend de la levée des principaux freins de la demande, permettant ainsi de redonner confiance aux entreprises. En effet, la confiance des chefs d'entreprises (qui varie selon leur anticipation de la demande) est essentielle dans la reprise de l'investissement, rendant du même coup les prévisions relatives aux comportements d'investissement des entreprises difficiles à élaborer. [...]
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