La guerre franco-prussienne marque une date charnière dans l'histoire du XIXème parce qu'elle réveille chez les peuples européens des sentiments nationalistes au moment même où l'espace mondial commence à être entièrement partagé entre les grandes puissances. On assiste en effet à une seconde vague de conquêtes qui semble concorder avec cette nécessité de trouver un lieu d'affirmation des fiertés nationales. A la fin du siècle, la domination du monde est devenue le grand enjeu de pouvoir entre les Etats. Dès lors, la colonisation ne serait-t-elle pas l'expression d'un nationalisme ?
La colonisation, c'est l'occupation et l'exploitation de territoires par un pays étranger dont ils dépendent. Si les cités de l'Antiquité la pratiquait déjà, le vaste mouvement du XIXème par les Etats occidentaux se distingue par ses justifications, son contexte, son ampleur et ses conséquences particulières. L'historien Raoul Girardet définit le nationalisme comme «le souci prioritaire de conserver l'indépendance, de maintenir l'intégrité de la souveraineté et d'affirmer la grandeur de l'État-nation ».. Si il en effet toujours question de ces trois aspects, il apparait cependant clairement qu'il existe des nationalismes, selon si on parle d'aspiration à l'indépendance (nationalisme d'existence) ou d'un Etat nation déjà existant de longue date mais qui cherche à assurer sa souveraineté à l'intérieur comme à l'extérieur (nationalisme de puissance). De ce sentiment d'exaltation nationale, il n'y a qu'un pas vers la conviction de constituer le modèle universalisable à exporter, « la frontière avec la tentation d'expansion physique apparaît alors ténue » (encyclopédie Encarta).
Mais en fait, dans quelle mesure la montée de la pression entre Etats européens les a-t-elle conduit à conquérir, occuper, exploiter le reste du monde ??
La nécessité d'affirmer son identité toujours un peu plus peut effectivement conduire à une volonté d'agrandir ses frontières, de tirer profit des nouveaux espaces et de les faire siens.
Les tensions entre puissances européennes (I), l'unité des citoyens pour la préservation de leurs intérêts communs (II), l'usage des idées nationalistes des gouvernements (III) s'expriment toutes par le choix de la colonisation.
[...] Mais pour maintenir la paix signée à Francfort, les volontés de puissance devront se manifester en dehors du sol européen. En effet, l'Europe est alors découpée en nations qui sont concurrentes dans de nombreux domaines, notamment économiques, mais aussi territoriales, et ce nationalisme exacerbé semble dans ces conditions tourner un peu à vide. Après la guerre, il ne peut s'exprimer à l'échelle continentale mais chacun veut prouver qu'il est capable de remporter une victoire sur le plan mondial C'est l'avènement du nationalisme de puissance, on peut commencer à parler d'impérialisme, et même d'impérialisme guerrier. [...]
[...] La colonisation est-elle l'expression d'un nationalisme ? La guerre franco-prussienne marque une date charnière dans l'histoire du XIXème parce qu'elle réveille chez les peuples européens des sentiments nationalistes au moment même où l'espace mondial commence à être entièrement partagé entre les grandes puissances. On assiste en effet à une seconde vague de conquêtes qui semble concorder avec cette nécessité de trouver un lieu d'affirmation des fiertés nationales. A la fin du siècle, la domination du monde est devenue le grand enjeu de pouvoir entre les Etats. [...]
[...] En effet, en s'assurant une bonne place sur la scène économique, on crée un nouveau marché au sein de l'économie nationale protégée. Le nationalisme de puissance ne fait pas réponse qu'à des besoins économiques mais aussi sociaux, parce que l'industrialisation a bouleversé les repères traditionnels de petites communautés pour passer à l'unité nationale qu'il s'agit pour les Etats de consolider par de là les divisions sociales, etc. un instrument de mobilisation nationale La colonisation joue un rôle fondamental de continuité de l'union nationale autour de la grandeur des territoires qui constitue un orgueil national. [...]
[...] Le nationalisme de puissance passe par la recherche d'importantes sources de profit pour les Etats colonisateurs : les pays colonisés fournissent des ressources naturelles, un marché potentiel et une population dont on peut exploiter le travail, au nom de l'intérêt national. II/ Un outil politique au service des intérêts nationaux La colonisation constitue un moyen important de maintenir l'unité nationale par un système économique et de société avantageux. un espace économique d'intérêt national Les premiers colons sont des aventurieux, les seconds des entrepreneurs ambitieux. [...]
[...] On en arrive au point où un simple petit réadaptation par H. Spencer de l'oeuvre de Darwin sur l'inégalité des espèces crée une forme de racisme scientifique, permettant de parler de race germanique, de race anglo-saxonne, etc . qui seraient supérieures et dont le devoir serait de diffuser ces valeurs dans le monde, comme des guides civilisateurs Des hommes politiques tels Disraeli, Churchill et Chamberlain justifie par ce discours leur impérialisme. imposer le modèle national Renan écrit ceci« La Nature a engendré une race de travailleurs : la race chinoise, qui manie avec merveille dextérité et absence de sens de l'honneur [ ] Une race de maîtres et de soldats : la race européenne. [...]
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