Muhammad Yunus constitue une des grandes figures du développement économique et social du tournant vers le 21ème siècle. Initiateur du microcrédit pour lequel il a obtenu le prix Nobel de la paix en 2006, aussi appelé le « banquier des pauvres », Muhammad Yunus nous livre dans son dernier ouvrage Vers un nouveau capitalisme sa vision d'un système économique mondial rénové, reposant sur un nouveau type d'entreprenariat : le social business. Il s'agit d'une forme d'activité économique qui permet de concilier l'efficacité du marché et l'innovation sociale. Les idées de Yunus ont un écho particulier auprès des nouvelles générations arrivant dans le monde du travail, éduquées au souci du développement durable. En proposant des solutions pour un capitalisme rénové, Yunus ouvre la voie vers ce que sera l'entreprenariat de demain. En des temps de crise financière, de réchauffement climatique et de persistance de la pauvreté dans le monde, les idées quelque peu dogmatiques que l'on a reçu sur la façon dont doit fonctionner l'économie ne peuvent être que profondément remises en question (...)
Sommaire
Introduction
I) Qui est Muhammed Yunus ?
II) La préconisation d'un entrepreneuriat de type nouveau : le social business
A. Les défaillances du système actuel
B. Définition d'un social business
C. Avantages d'un social business par rapport aux autres institutions à but social
D. Quels soutiens aux social business ?
E. Un modèle hybride est-il concevable ?
III) L'exemple de Grameen Danone
A. Les débuts d'un partenariat original
B. La conceptualisation du projet
C. Fonctionnement et structure de Grameen Danone
Conclusion
[...] De plus, les dirigeants de telles structures ne savent plus à terme quel objectif est prioritaire et devant qui ils sont le plus responsables. Sur quelle base seront-ils le plus jugés ? Doivent-ils rendre des comptes en priorité aux investisseurs et aux actionnaires qui eux ont pour seul objectif de faire du profit, ou sont-ils avant tout responsable devant ceux visés par les objectifs sociaux ? De plus, mesurer la réalisation d'un objectif social est plus complexe, alors qu'il existe des indicateurs financiers pour pouvoir rendre compte de l'état précis et immédiat du profit. [...]
[...] Le social-business se finance auprès d'investisseurs. Il ne s'agit pas d'investisseurs qui cherchent à faire du profit, mais plutôt de personnes qui sont sensibles à certains problèmes sociaux et veulent mettre une certaine somme au service des objectifs sociaux d'un social-business. Des millions de personnes font des dons chaque année à des associations et organisations caritatives ; les social- business feraient appel à ces mêmes personnes, sauf que pour celui qui investit dans un social-business, son apport initial finit par lui être restitué. [...]
[...] L'introduction des social- business sur un marché boursier qui leur sera propre leur permettra de lever des capitaux. Partout dans le monde, et particulièrement dans les pays riches, les jeunes gens trouveront le concept de social-business très attrayant, car il leur permettra de relever un défi en utilisant leur talent créatif. Les jeunes d'aujourd'hui sont nombreux à se sentir frustrés parce que le capitalisme actuel ne leur offre pas de défi enthousiasmant. Le socialisme leur avait donné un rêve pour lequel ils pouvaient se battre. [...]
[...] À ce moment-là, sa lutte pour créer des institutions visant à fournir du microcrédit aux pauvres commença. Après plusieurs années de consultation avec des représentants des banques commerciales et d'expérimentation des moyens pour faire fonctionner ce nouveau concept de microcrédit, Yunus et ses étudiants réussirent finalement à ouvrir la Grameen Bank. Ils ont continué à perfectionner leur méthode et à élargir leurs compétences en créant des services de télécommunication (Grameen Telecom), une industrie de fabrication et d'exportation des textiles (Grameen Uddog), le financement des services de la santé et plusieurs autres services tous au bénéfice des pauvres au Bangladesh. [...]
[...] En particulier, il convient de s'interroger sur l'intégration des social-business dans le marché actuel. Bien qu'il insiste sur le fait que les social-business sont directement en concurrence avec des entreprises classiques, Yunus envisage parallèlement la possibilité d'une politique financière favorisant les social-business. Il soutient que ce secteur pourrait certes prospérer sans une telle politique, mais il croit néanmoins en son utilité dans l'établissement initial des social- business. En outre, en ce qui concerne les social-business qui visent à fournir des biens et des services aux pauvres et aux défavorisés, il est difficile d'imaginer comment on peut s'assurer que ces produits iront aux consommateurs prévus s'ils sont mis en concurrence avec les produits des entreprises classiques. [...]
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