L'article 3 de notre Constitution dit que « la souveraineté nationale appartient au peuple français ». Cette affirmation semble pourtant contradictoire à la lecture des définitions, et soulever un questionnement plus profond.
Dans une démocratie, le pouvoir est théoriquement détenu par le peuple constitué en tant que corps politique, la nation. C'est ce que l'on nomme « souveraineté populaire ».
Cette définition, héritée de la démocratie antique directe, est remise en question par la démocratie représentative moderne héritée elle des idées de Locke et de Montesquieu sur la séparation des pouvoirs dans un système de représentation.
La souveraineté n'appartient plus au peuple en tant que telle, mais à la nation comme entité abstraite, unique et indivisible comme le souligne Robert Dahl. L'exercice du pouvoir est déféré à des représentants élus du peuple et de la nation, c'est la « souveraineté nationale ».
[...] Elle est en effet utilisée pour légitimer les actions des dirigeants ou favoriser la décision (ou comme l'a rappelé Lucks, la non-décision Max Weber ajoute à ce propos de faire bien attention à la tentation plébiscitaire dans une optique de légitimation à tout prix. ( Mais l'arrivée du suffrage universel a vite été suivie de celle des médias, des sondages d'opinion et de la propagande politique. Ce qui revient finalement à se pencher sur l'instrumentalisation de cette opinion publique dans un but de fausse légitimation du pouvoir issu de la souveraineté nationale. Cette réflexion sur la manipulation de l'opinion rejoint en effet la thèse ancienne de la confiscation du pouvoir par les classes dirigeantes, malgré et peut-être à cause du suffrage universel. [...]
[...] Y a-t-il une place pour un intermédiaire entre souveraineté nationale et souveraineté populaire ? L ‘article 3 de notre Constitution dit que la souveraineté nationale appartient au peuple français Cette affirmation semble pourtant contradictoire à la lecture des définitions, et soulever un questionnement plus profond. Dans une démocratie, le pouvoir est théoriquement détenu par le peuple constitué en tant que corps politique, la nation. C'est ce que l'on nomme souveraineté populaire Cette définition, héritée de la démocratie antique directe, est remise en question par la démocratie représentative moderne héritée elle des idées de Locke et Montesquieu sur la séparation des pouvoirs dans un système de représentation. [...]
[...] Les élites politiques se trouvent sur un pied d'égalité avec les autres élites du pays, et c'est par leur action conjointe que de bonnes décisions peuvent être prises dans le respect à la fois du bien commun et des intérêts individuels. La compétence est donc ici le critère de légitimation de cette forme de souveraineté populaire, de participation directe à la décision politique. Dans une société polyarchique parfaite en théorie, les ressources qui servent le pouvoir sont une force à prendre pleinement en considération et non un obstacle au pouvoir légitime de représentants élus. [...]
[...] Et s'il est manifeste qu'il existe une place pour un intermédiaire, quel qu'il soit, le problème frontal des fondements de la légitimité en politique semble inévitablement se poser. Mais ce qu'on appelle finalement problème n'est peut-être en fait qu'une des conditions d'existence de la démocratie, qui appelle au débat et à la délibération en continu aussi bien sûr son mode de fonctionnement comme sur ses évolutions possibles. [...]
[...] Transition : il y a une véritable place pour cet intermédiaire aujourd'hui, et cela découle de l'évolution de la tension politique entre souveraineté nationale et populaire. Mais quelle légitimité pour les acteurs qui entendent jouer ce rôle ? II. Mais chaque acteur doit pouvoir justifier d'une légitimité incontestée pour rester en démocratie Les forces politiques sont plus profondes que ce que le système laisse apparent : c'est là qu'intervient le problème de la légitimité en politique (Il y a aujourd'hui des moyens de se faire entendre en politique en restant dans le cadre juridique de la souveraineté nationale : le vote, le système des partis, groupes d'intérêts et collectifs, nouveaux acteurs etc. [...]
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