La Somalie, pays situé dans la Corne de l'Afrique, compte aujourd'hui un peu plus de neuf millions d'habitants. Depuis la sécheresse exceptionnelle qui a sévi durant l'été 2011, le territoire fait face à une crise humanitaire sans précédent. Ce sont aujourd'hui quatre millions de personnes qui sont touchées par la famine et 450 000 autres qui sont menacées de mort si aucune solution efficiente n'est rapidement mise en place. Bien que la réaction de la communauté internationale ait été immédiate, seule la moitié de l'aide demandée par la République somalienne a pu être versée ; et les interventions sur le terrain ont été et sont toujours limitées. L'absence de liberté de déplacement sur le territoire, l'incapacité d'évaluer la nature et l'ampleur des besoins sur le terrain tout comme l'impossibilité de dialoguer avec les populations sans contrôles des forces locales en place ; sont les principales causes de cette intervention limitée. Cette crise « non maîtrisée » est le reflet de la faiblesse du pouvoir central somalien, fragilisé au Sud par des insurgés islamistes, qui contrôlent notamment les six provinces du sud du pays, et au Nord par des groupuscules ayant une autorité de facto à des niveaux régionaux.
[...] Le pays est actuellement divisé en différentes zones contrôlées par des seigneurs de guerre qui s'opposent. Ce sont des groupes islamistes ayant fait leur apparition au début des années 1990, qui se sont rassemblés au sein de l'Union des tribunaux islamiques (UTI). Formée d'anciens chefs militaires, constamment en désaccord, cette Union s'oppose au gouvernement somalien, et bénéficie de soutien auprès de la population somalienne, en raison de leur efficacité dans le maintien de l'ordre. En effet, Jean- Bernard Véron, responsable de la cellule de prévention des crises et de sortie de conflit à l'Agence Française de Développement, affirme que ces Tribunaux ont largement contribué à une certaine pacification du territoire avant 2006, date à laquelle les violences ont reprises en grande partie suite aux suspicions de terrorisme islamisme des États-Unis et de l'Éthiopie envers lesdits Tribunaux Dans les faits, le GFT est dans l'incapacité d'exercer le plein contrôle du territoire et fait face à des tensions internes contre son autorité. [...]
[...] C'est ainsi que le Fond pour la paix, Fund For Peace (FFP) classe depuis plusieurs années la Somalie comme le pire de tous les Etats du monde soit le 1er au rang des Failed States avec un score de 113,4 sur 120 points possibles. En définitive, l'Etat en Somalie est donc presque parfaitement failli. Bibliographie : - MENKHAUS Ken, “Governance without Government in Somalia : Spoilers, State Building, and the Politics of Coping”; International Security, Volume 31, Number 3 (Winter 2006/7), pp. 74-106 - VERON Jean-Bernard, La Somalie : cas d'école des États dits faillis ; Politique étrangère, 2011/1 Printemps, p. 45-57. [...]
[...] Enfin, la Somalie reste la principale source d'instabilité dans la corne d'Afrique, tant en termes de piraterie que de terrorisme sans que les autorités en place puissent intervenir de manière efficiente. Avec l'insécurité ambiante sur terre comme en mer, le travail des organisations humanitaires reste affecté, malgré qu'un appelait été lancé pour qu'une action urgente soit entreprise afin de combattre les actes de piraterie au large de la côte somalienne. Dans ces conditions, peut-on vraiment parler d'un Etat en Somalie ? [...]
[...] DOI : 10.3917 /pe - FUNDFORPEACE.ORG, Somalia Profile - http://www.fundforpeace.org - UNHCR, Somali Transitional Charter. [...]
[...] En outre, la souveraineté incontestée du gouvernement de transition, la République de Somalie, se caractérise notamment par l'unité de sa population. Une seule religion domine, la religion musulmane sunnite. Le somali reste aussi le seul dialecte usité (bien que quelques variations de vocabulaires soient notées selon les différentes régions). La Somalie apparaît alors bien comme une organisation politique et juridique, représentant une communauté de citoyens unie par une langue et une religion unique. Elle est délimitée par des frontières territoriales à l'intérieur desquelles ses lois s'appliquent et est constituée d'institutions par lesquelles elle exerce autorité et pouvoir ; la légitimité de cette autorité repose sur la souveraineté. [...]
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