L'idée d'une crise du rapport des français à la politique n'est pas nouvelle et à chaque issue d'élection les médias s'en emparent. Le bilan qui, au premier abord peut paraître négatif, pose des interrogations plus profondes. La présidentielle de 2002 a été un révélateur parmi d'autres de cet état de fait : au frisson démocratique a succédé une mobilisation massive qui n'a pourtant pas perduré dans le temps.
Les effets de ce malaise démocratique français sont bien connus et surtout très facilement observables en ce qui concerne la participation politique. On peut par exemple parler de l'essoufflement de la participation électorale, de l'accentuation des votes protestataires ou encore de la perte d'influence des organisations traditionnelles et des acteurs politiques.
[...] Dès lors, il est difficile à l'Etat- Nation de rayonner comme par le passé. De plus, l'Etat-Nation à la française s'est progressivement structuré autour d'une forme concrète d'Etat-Providence qui depuis maintenant une trentaine d'années marque le pas. Si dans les premiers temps les prérogatives de l'Etat-Providence se sont élargies pour tenter de contrer les effets du malaise économique et social, il semble enfermé à l'heure actuelle dans des contraintes qui le dépassent. Ainsi, l'Etat-Nation se dilue progressivement, entraînant avec lui la notion de citoyenneté. [...]
[...] Les Français boudent les urnes, se détournent des organisations partisanes, se méfient de la classe politique en général. La participation politique traditionnelle est donc en perte de vitesse Pour autant, cet état de fait pose des questions plus profondes et c'est le système politique français dans son ensemble qui s'en trouve bouleversé. Il convient donc de questionner notre modèle politique La participation politique traditionnelle en perte de vitesse Depuis une trentaine d'années, la participation politique dite traditionnelle connaît une réelle baisse de régime. [...]
[...] La hausse de la participation à des actes collectifs de ce type est mise au jour par différentes enquêtes. Ainsi, Pierre Bréchon dans La participation politique : crise et/ou renouvellement nous donne quelques indications chiffrées. En des personnes interrogées déclaraient avoir déjà signé une pétition contre en 1981. De plus de ces mêmes personnes disaient en 1999 avoir déjà participé à une manifestation autorisée alors qu'en 1981 ils n'étaient que On remarque aussi un effet d'âge dans la participation à des actes protestataires : les jeunes générations entrent plus en contact avec des formes d'action protestataires. [...]
[...] Résultat, un taux de syndicalisation divisé presque par 5 entre 1945 et 2005. Aujourd'hui seulement des salariés français sont syndiqués, ce qui est le taux le plus bas des pays industrialisés. Pour exemple, la CGT, première force syndicale du pays, a perdu 4.5 millions d'adhérents depuis le début des Trente Glorieuses et ne compte plus que fidèles. L'engagement politique est donc bien en totale perte de vitesse. Les questionnements de notre modèle Le fonctionnement des institutions politiques françaises a changé du fait de bouleversements sociaux et politiques. [...]
[...] A l'inverse, des auteurs comme Bourdieu et Gaxie soulignent plutôt un manque préjudiciable à la démocratie. Pour eux, les notions d'engagement et de participation politiques ne seraient que des idéologies au service de la domination des dirigeants sur les citoyens. Il existerait donc un véritable fossé entre gouvernants et gouvernés. L'engagement politique serait déterminé par des facteurs culturels. On est donc bien loin aujourd'hui d'une conception classique de la citoyenneté dans laquelle l'individu serait considéré comme un animal politique Outre le débat sur la notion, il est clair que les repères citoyens traditionnels ont évolué. [...]
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