Washington, Hollywood, histoire d'une alliance, Amérique, industrie cinématographique, politique américaine
Hollywood, dans le monde entier, c'est avant tout le cinéma. C'est en 1910 qu'est tourné le premier film jamais réalisé à Hollywood In Old California. Or, on aurait tendance à penser que l'imbrication du domaine politique avec l'industrie cinématographique d'Hollywood était un fait récent. Mais en réalité cette alliance date de l'émergence d'Hollywood, l'histoire et le temps n'ayant fait que cristalliser des relations déjà existantes pour faire du septième art une arme incontournable de l'hégémonie politique de l'Amérique sur la scène internationale. C'est avec l'émergence du concept de soft power théorisé par Joseph Nye que Washington s'est chargé de faire d'Hollywood un véritable vecteur de son pouvoir. Dès 1915, l'armée de terre aida à la réalisation du film, Naissance d'une Nation de D.W. Griffith afin d'utiliser le cinéma pour revaloriser l'image de l'armée. D'ailleurs, les temps de guerre sont souvent des temps de grande collaboration entre Hollywood et la politique. L'effort de guerre est donc un des premiers lieux de coopération entre Hollywood et Washington et donnera lieu à de grands films tels que la bataille de Midway 1942, Pearl Harbor en 1943 et 2001, mais également Le Dictateur de Charlie Chaplin en 1940 ainsi qu'à de très nombreux cartoons et documentaires de guerre. On observe donc une véritable collaboration entre politique et cinéma pendant la guerre.
[...] Mais dès l'offensive du Têt, Hollywood se voit forcé de se ranger du côté de l'opinion publique te s'ensuit une dénonciation de la violence faite aux vietnamiens et e l'illégitimité de la guerre du Vietnam. C'est dans le contexte de fin de la guerre du Vietnam en 1975 que Francis Ford Coppola R2ALISE Apocalypse Now, une peinture de la guerre du vietnam comme une expérience collective du mal au nom de la grande stratgéie de la lutte contre le communisme. [...]
[...] Ce qui intéresse Hollywood, c'est le résultat financier. Si j'avais un conseil à donner aux spectateurs, qui sont les consommateurs de ces produits, ce serait de prendre conscience, quand ils regardent ces films, que ce sont des films de propagande gouvernementale. B. Autour du 11 septembre L'épisode des attentats du 11 septembre créa d'un côté une véritable scission entre Hollywood et Washington en raison de la difficulté pour de soutenir la vision simpliste du problème en jeu, le terrorisme, et de l'autre côté, un repli sur soi de Hollywood sur le patriotisme, une augmentation du nombre de film de guerre. [...]
[...] Il faut mettre à jour un point central de cet essai à propos d'Hollywood : le cinéma de sécurité nationale est traversé par les trois grands mythes fondateurs des états unis et ce depuis ses débuts. On trouve premièrement le mythe de la destinée manifeste : les U.S.A. ont une mission civilisatrice il faut exporter la démocratie, et l'étendre le plus possible : on voit ici l'amérique illuminé les indiens de la lumière de la civilisation. On trouve également le mythe de la cité sur la colline issus des premiers colons américains, ces derniers étant persuadés de bâtir une Nouvelle Jérusalem et cela rendant sacrilège toute attaque contre l'Amérique. [...]
[...] Hollywood-Washington. Je t'aime, moi non plus : focalisation sur les événements marquants de la relation entre l'industrie cinématographique américaine et sa politique. Les relations entre politique et cinéma aux Etats-unis n'ont pas toujours été au beau fixe et nous verrons dans cette seconde partie, dans quelle mesure le maccarthysme, la guerre du Vietnam, les années 80 et le 11 septembre 2001 marqueront également de véritables tournants dans l'histoire de l'alliance Washington/Pentagon et Hollywood. A. Le Maccarthysme, sa chasse aux sorcières et ses listes noires : le grand divorce d'Hollywood avec les instances politiques américaines. [...]
[...] Le film top gun renouvellera les relations entre politique militaire et cinéma puisque dès lors le Pentagone fournira des moyens énormes militaires au producteur qui leur fourniront les meilleurs scénarios cad, ceux qui donneront la meilleure image de l'armée américaine. L'exemple de Philip Strub est le plus éloquent : Philip Strub est chargé de sélectionner les films qui recevront une aide du Pentagone. Son autorisation donne accès à la totalité des équipements de l'armée, en l'échange de laquelle il exige un droit de regard sur les scénarios Il explique que son analyse des scénario consiste à : réduire au minimum tout ce qui peut porter atteinte à l'image de l'armée.» Car le cinéma et la télévision sont les médias influençant le plus l'opinion publique : on peut se demander le nombre de soldats s'étant engagés dans l'armée grâce à Hollywood. [...]
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