Theodore Herzl, de son nom hébreu Benjamin Ze'ev (2 mai 1860 à Budapest - 3 juillet 1904 à Edlach), est un journaliste et écrivain juif autrichien. Fondateur du mouvement sioniste au Congrès de Bâle en 1897, il est l'auteur de Der Judenstaat (« L'État des Juifs ») en 1896. Tant penseur qu'organisateur du mouvement sioniste, ce leader charismatique, assimilationniste d'éducation, pris tardivement conscience du poids de l'antisémitisme dans l'Europe moderne de la fin du XIXe siècle.
Après un long itinéraire vers le sionisme et une prise de conscience radicale en 1894-1895, il voyagea dans toute l'Europe pour porter son projet d'État juif en Palestine, cherchant à se faire reconnaître des grandes puissances européennes et à donner des apparences para-étatiques au mouvement. Nous verrons ici les raisons de sa découverte du sionisme, le contenu de son projet doctrinaire et politique, l'évolution de sa pensée et la portée de son action en faveur de l'Etat juif.
[...] Une première découverte de l'antisémitisme Ce n'est que tard que Herzl s'est senti concerné par le problème juif. Herzl le dit lui-même : Rien ne me préparait à ma mission. Mais la pression croissante de l'antisémitisme m'a contraint à me saisir du problème Né dans la communauté juive de Budapest (appelée Judapest il est élevé par des parents juifs et assimilationnistes, pratiquant un judaïsme progressiste (l'assimilation étant un processus au cours duquel le juif renonce à un ou plusieurs éléments de son identité juive, notamment dans des perspectives d'ascension sociale et d'intégration). [...]
[...] Malgré un processus en apparence laborieux, Herzl place le sionisme parmi les nationalismes majeurs et le met au cœur de l'échiquier politique mondial. La création d'Israël en 1948 sera une victoire posthume. Conclusion L'apport de Herzl ne se situe pas tant au niveau des idées d'autres les avaient eues avant lui que dans sa capacité d'organisation. Il se révèle alors homme d'action, soucieux du moindre détail. ( ) Herzl n'est pas un grand théoricien, encore moins un philosophe amateur d'idées abstraites (BOYER (Alain), Theodore Herzl, éd. [...]
[...] Albin Michel) Il devient en 1891 le correspondant à Paris du Neue Freie Presse, quotidien libéral influent de Vienne. C'est pendant ce séjour à Paris en tant que journaliste qu'il fait face directement au problème de l'antisémitisme, très présent dans la capitale française. Il considère dans un premier temps le problème juif comme une question sociale, espérant une voie de sortie de l'antisémitisme dans la tolérance et le respect mutuel au sein de la société, notamment entre chrétiens et juifs. Ce processus de découverte de l'antisémitisme est accéléré par l'affaire Dreyfus et l'amène à penser son inéluctabilité. [...]
[...] Le sionisme de Herzl est ainsi avant tout politique : bien loin d'être imprégné d'une nostalgie pour la Palestine et d'une pensée judaïque, religieuse et messianique, Herzl voulait d'abord offrir les conditions d'existence et le cadre institutionnel pour une nation juive, fonder un Etat : l'Etat juif. A Bâle, j'ai fondé l'Etat juif . Dans cinq ans peut-être, dans cinquante ans sûrement, tout le monde en conviendra Bibliographie - BOYER (Alain), Theodore Herzl, éd. Albin Michel - BENSOUSSAN (Georges), Une histoire intellectuelle et politique du sionisme, Fayard - LAQUEUR (Walter), Histoire du sionisme, Gallimard, 1994. [...]
[...] L'agrandissement du mouvement rassemble de plus en plus une diversité de vues et d'opinions, et Herzl, qui a du mal à maintenir les masses, à surveiller les fondations du sionisme politique, et à faire adopter son avis, est souvent critiqué, traité d'aventurier politique Face à l'émotion provoquée par les terribles pogroms de Kichinev, les Britanniques lui proposent de créer une région autonome juive dans la région d'El-Arish, au nord du Sinaï en territoire égyptien, puis en Ouganda, dans les colonies britanniques. Herzl considère la question, face à l'urgence de la situation juive notamment en Russie, et propose le projet au congrès sioniste de 1903, en tant que solution temporaire, en attendant de trouver mieux, et qui n'affecte pas les objectifs finaux du sionisme ni la destination finale : Israël. Cela provoque un tollé, et menace presque de provoquer une scission du mouvement sioniste. [...]
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