On peut y répondre d'abord en constatant que l'on vote parce que c'est le comportement civique qui fonde notre régime politique, mais que le récent essor de l'abstention tend vers sa remise en cause ; ce qui permettra ensuite de constater le combat contre l'abstention, mais aussi la gravité d'un phénomène qui attaque peut-être le régime lui-même...
[...] Ce sont les questions qui se posent. On peut y répondre d'abord en constatant que l'on vote parce que c'est le comportement civique qui fonde notre régime politique, mais que le récent essor de l'abstention tend vers sa remise en cause ; ce qui permettra ensuite de constater le combat contre l'abstention, mais aussi la gravité d'un phénomène qui attaque peut-être le régime lui-même. I Si voter correspond au comportement civique fondamental au sein des démocraties libérales, le récent essor de l'abstention tend vers sa remise en cause. [...]
[...] Notons ici qu'en France on evalue à 15% la part de population non-inscrite en âge et en qualité de voter. Sur certains scrutins, les chiffres explosent : 68,5% d'abstention en Irlande pour le referendum sur le traité de Nice en France pour le referendum sur le quinquennat. L'abstention est devenue une donnée commentée, crainte. Quel est son sens ? L'abstention est-elle tout simplement le résultat d'un manque d'intérêt, ou d'un choix volontaire, comme l'est par exemple le vote blanc ? [...]
[...] En tous cas, si l'on considère le vote du représentant comme la pierre angulaire de notre démocratie représentative, remettre en cause ce vote, c'est risquer que l'édifice ne s'effondre, c'est remettre en cause le régime lui-même, incapable de permettre au citoyen une participation qui lui convient. Bibliographie Pierre Rosanvallon, Le sacre du citoyen, Gallimard Le peuple introuvable, Gallimard La démocratie inachevée, Gallimard MA Matard-Bonucci (dir.), La démocratie au XXème siècle, Atlande Alain Garrigou, Histoire sociale du suffrage universel en France. [...]
[...] Alors, dans cette optique, pourquoi pas ne pas voter tout le temps, puisque ne pas voter ne signifie pas refuser la citoyenneté au sein de la démocratie. II Si l'abstention est bien combattue au nom de la sauvegarde de la démocratie, son existence impose une réflexion sur le régime même. La lutte contre l'abstention Le problème semble pourtant plus complexe. Il est tentant de constater une mutation dans les comportements citoyens, et d'y constater un renouveau de la démocratie participative, mais ce serait dévaloriser le vote, qui dans nos régimes est toujours à la base de l'exercice de la souveraineté. [...]
[...] Cela est historiquement approximatif. Lors des révolutions du XIXème siècle, on est mort sur les barricades pour une certaine idée de la démocratie, dont un pré-requis était le suffrage universel. Mais l'idée démocratique de l'époque contenait un désir de participation au pouvoir du citoyen qui n'était pas réductible au vote du choix de représentants ; il est même fort à parier que les militants en question auraient rejeté notre modèle représentatif libéral, car, sur le modèle de Rousseau, ils méprisaient la représentation, que Rousseau qualifiait de lâcheté des modernes. [...]
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