C'est l'ordonnance du 21 Avril 1944 qui a accordé le droit de vote aux femmes en France, qu'elles ont alors exercé pour la première fois le 20 avril 1945 lors des élections municipales. Ce droit de vote a été accordé particulièrement tardivement en France, les réticences étant grandes, mêmes à l'époque où il a été voté. Un des arguments était alors qu'il était inutile de le leur donner puisqu'elles allaient voter exactement comme leur mari, ne changeant donc en rien les résultats électoraux. Cependant, 65 ans après leur premier vote, il est incontestable que les femmes ont acquis une grande autonomie vis-à-vis de leur mari, et ce aussi concernant leur comportement électoral (...)
[...] Concernant l'orientation des votes, on note une accélération de l'évolution entamée dans les années 1970. Lors des législatives de juin des électrices accordent leur voix à des candidats de gauche. Les élections législatives de 1986 marquent un tournant puisque pour la première fois, il n'y a plus de différence entre les deux sexes dans le vote à gauche. En 1988, au premier tour de l'élection présidentielle, le gender gap a alors basculé: 51% des femmes et 47% des hommes se prononcent pour les candidats de gauche. [...]
[...] Le vote féminin n'est pas un vote féministe: Il ne faut cependant pas associer le vote féminin, c'est-à-dire propre aux femmes, ou plus précisément concernant les tendances générales propres aux femmes, à un vote dit féministe. En effet, les femmes n'adhèrent pas forcément au mouvement du féminisme, du moins leur vote n'est pas orienté en fonction de cela. En 2007, par exemple, la candidate du Parti socialiste aux élections présidentielles, Ségolène Royal, n'a pas bénéficié du vote des femmes les autres variables ayant pris le dessus sur celle du sexe. [...]
[...] Ainsi, la différence observable aujourd'hui est celle que la sociologie américaine appelle le gender generation gap: chez les jeunes, les femmes sont plus à gauche que les hommes. Et chez les personnes âgées, c'est l'inverse, les femmes sont plus à droite. En effet, Ségolène Royal a totalisé 60% de ce que l'on peut appeler le vote jeune au second tour de la présidentielle de 2007, et 69% des jeunes femmes. Au contraire des femmes de 60 ans et plus ont voté pour Nicolas Sarkozy à ce scrutin là. [...]
[...] Peut-on parler d'un vote féminin en France? C'est l'ordonnance du 21 Avril 1944 qui a accordé le droit de vote aux femmes en France, qu'elles ont alors exercé pour la première fois le 20 avril 1945 lors des élections municipales. Ce droit de vote a été accordé particulièrement tardivement en France, les réticences étant grandes, mêmes à l'époque où il a été voté. Un des arguments était alors qu'il était inutile de le leur donner puisqu'elles allaient voter exactement comme leur mari, ne changeant donc en rien les résultats électoraux. [...]
[...] Ainsi, si seules les Françaises avaient voté lors de l'élection présidentielle de 2002, Jean Marie Lepen aurait été éliminé au premier tour du scrutin alors qu'au contraire il serait arrivé devant Jacques Chirac si seuls les hommes avaient voté Un rejet massif de l'homme et de ses idées: Les femmes montrent un rejet massif du leader, Jean Marie Lepen, qu'elle juge peu estimable et de son parti. Son programme déplaît aux électrices: 70% d'entre elles sont en désaccord avec les idées qu'il défend. Elles désapprouvent en particulier ses prises de position sur l'immigration, sur la défense des valeurs traditionnelles et sur la critique de la classe politique. Elles perçoivent l'homme comme menaçant l'ordre démocratique. Les femmes sont nombreuses à considérer le FN comme répulsif. [...]
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