Le XVIIIe siècle a accouché d'une pensée nouvelle, dont les bases étaient jetées par des auteurs tels que Machiavel, Hobbes ou encore Locke. Celle-ci se voulait centrée autour de la raison et du libre arbitre tout en redessinant un homme nouveau s'émancipant du joug religieux. À ce titre, nous ne pouvons que rappeler ces quelques lignes du philosophe allemand des Lumières, Emmanuel Kant, nous résumant les idées de l'époque dans un des textes fondateurs de la pensée de ce siècle au nom évocateur, Qu'est-ce que les Lumières? : « Les lumières, c'est la sortie de l'homme hors de l'état de tutelle dont il est lui-même responsable. L'État de tutelle est l'incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d'un autre. »
L'avènement et la dilatation de la démocratie tout au long du XXe siècle ont modifié le paysage politique. En effet, en redistribuant le pouvoir aux mains du peuple, la démocratie s'est formalisée par un acte désormais acquis et connu de tous, le vote.
Le lien est dorénavant établi : en occident, dans les mêmes pays touchés par le mouvement des Lumières on rapproche les termes de rationalité et de vote. Ainsi, le mouvement intellectuel du XVIIIe siècle trouve une continuité et une application au sein de la démocratie.
[...] Le premier de ces points correspond au mythe de l'électeur rationnel. En effet, un certain nombre d'auteurs tendent à penser que l'individu est rationnel. En d'autres termes, les choix des individus en société sont analysés comme étant pensés et réfléchis. De manière résumée et schématisée, l'électeur rationnel est un électeur informé, intéressé, compétent, capable d'évaluer des enjeux d'une élection et de produire un jugement cohérent et stable. Aussi, il s'agit d'un individu capable d'évaluer les programmes et les performances antérieures des candidats. [...]
[...] Ainsi, le vote des individus est conditionné par une succession de facteurs. Ces derniers sont des repères pour la grande majorité de la population. Pour illustrer notre propos, il est essentiel d'étayer nos arguments de données sociologiques. C'est ce que l'on nomme la sociologie électorale. Le sociologue français Pierre Bourdieu a mis sur pied un graphique exprimant la position social et le vote qui en découlerait 6. Au sein de cette étude nous observons un graphique estimant le capital économique d'une part et le capital culturel d'autre part. [...]
[...] Les institutions ont véhiculé le vote, si bien qu'elles ont fait du vote la condition 5 Anthony Downs, An Economic Theory of Democracy (New York: Harper Collins Publishers, 1965) du progrès moral. Le vote apparait alors comme un acte civique. Mise à part la Belgique, peu de pays démocratiques infligent une contravention à leurs citoyens pour motif de ne pas aller voter. Dans cette lignée, l'abstention va à l'encontre de la démocratie. Le deuxième point de notre analyse sur la question de la rationalité du vote : une question largement débattue nous emmène sur le sujet de l'irrationalité des citoyens. [...]
[...] Le vote étant un acte profondément humain littéralement, c'est à dire réalisé par l'Homme et pour celui-ci, il ne fait nulle guère de doute que des éléments tels que l'émotion ou bien encore la pulsion, interagissent lors de l'exercice civique Bibliographie Berelson, Bernard R., Paul F. Lazarsfeld et William N. McPhee Voting. Chicago: University of Chicago Press. Bourdieu, Pierre Raisons pratiques. Sur la théorie de l'action. Paris: Seuil. Buchanan, James M. et Gordon Tullock The Calculus of Consent: Logical foundations for constitutional democracy. Dearborn: University of Michigan Press. [...]
[...] Downs, Anthony An Economic Theory of Democracy. New York: Harper Collins Publishers. Gaxie, Daniel Explication du vote. Paris: Presses de Sciences Po. Lehingue, Patrick. Le vote. En ligne. http://www.universalis.fr/encyclopedie/NT01761/ VOTE_ET_ELECTION.htm# (page consultée le 16 décembre 2009). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture