Le droit pour tout citoyen de participer indistinctement à la vie politique n'a pas été spontanément reconnu. A l'instar de la démocratie, la citoyenneté politique remplit, en effet, depuis l'Antiquité gréco-romaine, une double fonction d'inclusion et d'exclusion des individus et l'on constate sans peine que le peuple est longtemps resté « introuvable » comme l'ont montré les travaux de Pierre Rosanvallon. L'apport de la Révolution Française est, sur ce point relativement ambigu. La promotion du citoyen « régénéré » (L'homme régénéré, Ozouf) et de l'homme nouveau s'est accompagnée de la distinction entre le citoyen actif et le citoyen passif qui consacrait une conception élitiste de la citoyenneté politique.
Pourtant, une République n'est vraiment démocratique que lorsqu'elle permet une participation effective des citoyens à la vie politique. Depuis peu, succède au temps de la vie politique des exclus, le phénomène inverse consistant à étendre le droit de suffrage à des catégories d'individus qui en étaient traditionnellement privés pour des raisons subjectives ou irrationnelles.
Peut-on aujourd'hui considérer le vote comme un droit universel, un droit pour tous ? Pour répondre à cette question, il convient dans un premier temps d'analyser le temps des exclus de la vie politique : qui étaient-ils ? (I) Quelles étaient les justifications d'une telle mise au banc de la citoyenneté politique ? (II) Puis de voir l'évolution du droit de suffrage : l'extension contemporaine du droit à l'électorat. (III)
[...] Aujourd'hui la machine qui permet l'extension du droit à l'électorat ne semble pas s'être arrêtée. A. une évolution vers l'universalité et l'égalité Tous les pays ont connu depuis le XIXe siècle une évolution qui va dans le même sens et que l'on peut résumer en deux mots : universalité et égalité. Universalité Primitivement réservé à un petit nombre de privilégiés, le suffrage n'est plus aujourd'hui subordonné à des conditions de revenu, d'instruction ou de sexe, mais seulement à des conditions d'âge et de nationalité. [...]
[...] Les citoyens quant à eux recherchent une citoyenneté plus active, plus approfondie. Ils revendiquent un rôle plus direct dans la prise de décision politique, mais aussi l'acquisition de nouveaux droits. Enfin, l'élargissement du cercle des détenteurs de la citoyenneté constitue une autre interrogation en perpétuel débat : c'est la question de la reconnaissance du droit de vote aux étrangers. Bibliographie -PERROT, Michelle, "les femmes et la citoyenneté en France. Histoire d'une exclusion" in Les femmes ou les silences de l'histoire, Paris, Flammarion -ROSANVALLON, Pierre, "l'individu autonome" in Le sacre du citoyen. [...]
[...] Dans une société de corps, la distinction de l'être humain et du sujet politique ne se pose pas. La participation indirecte de tous est en effet assurée par le corps, dont chacun en membre. Avec la société d'individus, il y a une place pour chacun ; or ce qui doit présider à la volonté des citoyens c'est la raison. Un problème se pose : il s'agit de concilier le nombre et la raison, puisque 75% du peuple ne parle même pas français et qu'il faut légitimer le pouvoir. [...]
[...] Rosanvallon) que les hommes doivent protéger. Les femmes sont effectivement soumises à l'autorité du mari, chef de famille, telles des mineures. La femme, qu'elle se plaise, qu'elle se taise et qu'elle reste à la maison (Pie ce genre de citation souligne bien la manière dont sont considérées les femmes : des ménagères incapables d'un avis propre. Ce facteur est le deuxième argument majeur de l'exclusion des femmes de la sphère politique et il n'est pas sans importance. En effet, après la Révolution française c'est la notion d'autonomie de la volonté qui sert à définir et construire les sujets juridiques efficaces. [...]
[...] Fixé à 25 ans par la première Constitution française (1791), il a été rehaussé à 30 ans en 1815 avant d'être abaissé à 25 ans en 1830, puis 21 ans en 1848. Il faudra attendre 1974 pour que la majorité électorale soit fixée à 18 ans comme dans la plupart des démocraties occidentales. La détention de toutes ses capacités mentales En deuxième lieu, la notion de citoyen fou est inconcevable dans la mesure où la participation à la vie politique suppose que l'individu soit conscient de la signification et des conséquences de l'acte de voter. L'incapacité électorale frappe donc les personnes atteintes d'un handicap mental. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture