On distingue plusieurs classes principalement en fonction du statut, du secteur d'activité économique, de la place dans la hiérarchie. Les catégories, selon l'INSEE, sont les indépendants (parmi lesquelles les artisans, commerçants, propriétaires), les agriculteurs, les cadres et professions intellectuelles supérieures, les professions intermédiaires, les employés, les ouvriers, les retraités. Les chômeurs sont classés dans la classe de leur dernier emploi. La division de la population en classes permettait d'associer ainsi des comportements électoraux à des sections de la population en fonction de la profession. On a donc longtemps parlé d'un « vote de classe » comme bon indicateur des comportements électoraux. Toutefois, l'évolution de la société a perturbé le vote de classe et on peut dès lors se demander dans quelle mesure les évolutions sociétales ont permis de remettre en cause le critère de classe si les changements qu'a connu le vote de classe écarte désormais la classe comme un élément vraiment explicatif des comportements électoraux. Si les grandes tendances du vote de classe ont été perturbées en proposant une autre perspective du vote de classe, il existe des incohérences dans le modèle même de classe pensé après 1945.
[...] De plus, on peut aussi analyser comme comportement électoral le taux de participation selon les classes. Alain Lancelot écrivait que l'abstentionnisme est un phénomène social conditionné par le système de rapports sociaux ; il traduit à la fois la relation de certaines catégories sociales à la politique et la réaction politique de certaines catégories d'électeurs en face d'une situation toujours renouvelée Si l'on regarde le panel électoral du CEVIPOF des élections législatives du 10juin, on peut voir un certain comportement abstentionniste en fonction de la classe. [...]
[...] Ces critères sont le secteur d'activité, secteur de production ou non, secteur primaire, secondaire ou tertiaire ; le statut et la situation hiérarchique, dirigeants ou subordonnés ; et enfin la nature du revenu. D'après des études de sociologie politique, la classe est un bon facteur de clivage et un bon indicateur des comportements électoraux. En effet, concernant l'électorat américain, dans The American Voter de Campbell, Converse et Miller, la profession est le critère le plus efficace pour prévoir les attitudes politiques De même, Lazarsfeld écrit que les gens pensent politiquement comme ils sont socialement. [...]
[...] Les différences se retrouvent par exemple dans la division de la classe ouvrière, dans la division entre employés de bureau et employés de commerce, professions libérales et professeurs. On peut donc critiquer l'efficacité de la division des classes sociales, car elles sont globales et effacent les différences que certaines professions ont connues depuis les décennies récentes et qui, ainsi, perturbent l'homogénéité de la classe pour en comprendre efficacement les comportements électoraux. En cela, le vote de classe doit être lié aussi aux autres déterminantes des comportements électoraux tels que l'âge, le niveau d'études, la religion, la région. [...]
[...] Toutefois, les classes ayant changé, le modèle devrait s'adapter à l'hétérogénéité au sein des classes, comme le cas des professeurs au sein de la classe des professions intellectuelles supérieures. Le modèle de classe pourrait de cette façon être plus efficace pour analyser les comportements électoraux. De plus, on pourrait insister sur la nécessité de lier les différents critères déterminants, la classe avec la religion, la situation géographique, le niveau d'études et l'âge pour penser une étude pluridimensionnelle des comportements électoraux. Bibliographie - Atlas électoral, qui vote quoi, où, comment ? [...]
[...] En outre, il faut s'intéresser au degré du sentiment d'appartenance à la classe, car celui-ci influe sur le comportement électoral. Guy Michelat et Michel Simon parlent d'« indice d'appartenance objective à la classe ouvrière Cet indice se calcule en fonction du nombre d'attributs ouvriers, c'est-à-dire d'attaches ouvrières : parents, conjoint par exemple. Plus cet indice est élevé, plus la probabilité de voter à gauche est élevée. En 1980, Goldthorpe, Eriksa et Portocarrero définissent sept classes : - Classes non manuelles parmi lesquelles les propriétaires, administrateurs et techniciens-cadres - Classes non manuelles : employés de bureau ou de commerce - Petite bourgeoisie : artisans, commerçants avec ou sans employés - Fermiers et agriculteurs - Classes manuelles diplômées : techniciens - Classes manuelles non diplômées : ouvriers Mais en réalité, il existe différentes divisions de classes en fonction des pays entre les années 1945 et 1970. [...]
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