L'ouvrage fondateur est la France de l'Ouest de 1913 de Siegfried. Il est considéré comme celui fondateur de la sociologie électorale. Réédité à plusieurs reprises. Intervient 65 ans après la naissance du suffrage universel, et surtout 38 ans après les débuts de la IIIème République et l'ère de l'élection concurrentielle et compétitive. Siegfried regarde alors si le vote obéit à des logiques. Siegfried (1875-1959) a reçu une formation plurielle : géographe, historien, sociologue. Professeur à L'Ecole Libre de Science.
[...] Elles ont un taux de pratique religieuse au-dessus de la moyenne. Et pourtant, remaniement démographique, économique de grande ampleur. Rien n'a pas changé, on a une implantation de l'idéologie républicaine dans certaines régions très à gauche avec l'exportation en Provence de beaucoup de vieux par exemple. Mais il reste une pertinence forte de l'approche d'André Siegfried. Cependant, lui-même a reconnu que son modèle ne s'appliquait pas partout : par exemple, il est inefficace au nord de la Bretagne L'explication historique. [...]
[...] Il ne s'intéresse pas à un seul facteur explicatif et ne fait pas de raccourcis depuis la géologie vers le vote. Il prend bien le temps d'expliquer toutes les étapes, tous les facteurs qui entrent en compte L'explication Son schéma est un schéma à plusieurs variables. - Il utilise le sol, la géologie, - le mode de peuplement sur le territoire, - le régime de la propriété foncière (grande propriété, type de contrat (fermage, métayage, petite propriété), - les facteurs religieux. [...]
[...] Deuxième conclusion de Lazarsfeld : effet limité des campagnes électorales, pourquoi ? La majorité des électeurs se décide bien avant l'ouverture des campagnes, en tout cas à l'époque. Deuxièmement, les préférences politiques remontent très souvent à l'enfance. Enfin, le vote se fait en conformité avec la norme politique dominante du groupe social d'appartenance. C'est là le modèle de Columbia Le paradigme de Michigan Second modèle, paradigme du Michigan, développé dans un modèle de critique du modèle de Columbia, dans the american voter (Campbell, Converse, Miller, Stokes, 1960). [...]
[...] Les fils de paysans étaient levés, et les fils de bourgeois y échappaient très souvent, car allaient dans la garde révolutionnaire. Les paysans y perdent des bras. Déception culturelle et sociale : les prêtres, qui faisaient l'union des différentes communautés en se déplaçant de l'une à l'autre, refusent de se soumettre à la république. Chasse aux prêtres réfractaires. Dernier point : les biens du clergé nationalisés sont vendus, et les paysans se disaient qu'ils allaient les acheter. Bois a regardé toutes les terres, et s'aperçoit qu'à 80, voire sont reprises par la bourgeoisie des villes. [...]
[...] Si église forte, habitat dispersé, structure sociale de domination, et granit, alors gros vote à droite. En revanche, vote à gauche dans le cas opposé. Voilà le schéma explicatif multifactoriel de Siegfried. Même quand tous ces facteurs poussent vers le vote de droite, le poids de l'État républicain (besoin d'être du côté du gouvernement, désir de faveurs officielles, pression sur les fonctionnaires ) peut entrainer une modification du tempérament électoral, mais variable adjacente et périphérique. Schéma fondateur de la sociologie électorale française qui aujourd'hui encore nous interpelle. [...]
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