God of our fathers, known of old,
Lord of our far-flung batle-line,
Beneath whose awful Hand we hold
Dominion over palm and pine -
Lord God of Hosts, be with us yet,
Lest we forget - lest we forget!
Ceci est un poème de Rudyard Kipling, écrit en 1897 pour célébrer le second jubilé de la reine Victoria. Un hymne à la gloire de l'Empire entre autres, ce poème est un manifeste de la Belle Epoque à l'anglaise, la véritable ère de l'hégémonie britannique. Certes, à la fin du XIX siècle le Royaume Uni « vit encore au temps de la grandeur, mais sa puissance est contestée alors qu'apparaissent les signes d'un déclin irréversible. La dépression économique, la montée des forces de contestation, la concurrence et la crainte…renvoient les Britanniques à la réalité du temps. » (BONNET). La violence politique, qu'on pourrait définir comme « la violence d'Etat et violence contre Etat » (BRAUD), acte pacifique ou brutal violant la règle, est en montée en 1880-1914. En rupture avec la démocratisation, réformes sociales et tradition parlementaire d'une part, inaboutie car intense mais non-révolutionnaire, cette violence semble quelque part paradoxale.
Dans ce contexte de paradoxe on doit donc s'interroger sur les formes, la fréquence, et la nature exacte de la violence; sur sa causalité multiple et sur le rôle de l'unité de base y assistant. On se demandera donc, en tenant compte des paradoxes évoqués, pourquoi la violence politique n'atteint-elle pas une forme révolutionnaire et persiste dans les degrés contestataires et répressifs ?
La période de 1880-1914 constitue sans doute une période de la violence politique redoutable: malgré un certain rejet dès ses débuts, elle s'intensifie au fil de temps (I). Toutefois, cette violence doit être complétée par le rôle de l'Etat qui constitue indiscutablement sa nature paradoxale : d'une part punitif, l'Etat fait partie de la violence même, et d'autre part réformateur, il la rend non-révolutionnaire. (II) L'environnement externe et interne dans lequel se déroulent les manifestations de la violence politique joue aussi un rôle central : un catalyseur de la contestation, il est aussi un frein au développement du mouvement véritablement révolutionnaire.
[...] Les grandes réformes électorales conduisent donc à un processus accéléré de réformes politiques et sociales mise en place par deux grand partis alternants dès 1832, conservateurs (particulièrement Disraeli en 1867) et libéraux (particulièrement Gladstone). Ces nouveaux instruments politiques de progrès mettent en lumière le rôle de la démocratisation et son âge d'or selon BERSTEIN. Même si le suffrage universel n'est acquis qu'en 1918 (femmes de plus de 30 ans inclus), les contestataires mettent leurs espoirs et privilégient le cadre légal auquel ils peuvent d'ores et déjà assistent dans leur majorité, le cadre parlementaire à la violence politique dans ses formes révolutionnaires. Ainsi, comme l'assure Marx, l'emprise des doctrines de la violence reste faible. [...]
[...] Italie, Espagne, Irlande, Paris, SEDES Ouvrages spécifiques BEDARIDA, François, La société anglaise de milieu de XIX siècle à nos jours, Editions de Seuil BERSTEIN Serge, MILZA, Pierre (collection dirigé par), Paris, Histoire du Royaume Uni, Hatier BONIFAS, Gilbert, FARAUT, Martine, Pouvoir, classes et nation en Grande- Bretagne au XIX siècle, Paris Masson BONNET, Christian, Le Royaume Uni de 1837 à 1914 De l'époque victorienne à la Grande Guerre, Paris, Nathan Université ENSOR, R.C.K., England 1870-1914, London, Oxford at the Clarendon press FEUCHTWAGER, E.J., Democracy and Empire Britain 1865-1914, London, Edward Arnold MARX, Roland, L'Angleterre des Révolutions, Paris, Librairie Armand Colin MARX, Roland, Histoire de la Grande Bretagne, Paris Armand Colin Sites Internet (http://www.unionhistory.info/) The Union Makes Us Strong: TUC History Online (http://www.toudi.org/natmond/insurirl.htm) L'insurrection irlandaise de Pâques 1916 Revues Comparative Politics, Patterns of Political Violence in Comparative Historical Perspective Vol No Oct The Journal of British Studies, Laura E. [...]
[...] Conclusion Ainsi, nous pouvons noter que la période de 1880-1914 est indiscutablement une période de la violence politique, inédite et paradoxale. Très diverse dans ses formes, la violence est étroitement liée à l'Etat qui se forme au XIX siècle et dont la nature s'explique par de nombreuses causes, internes et externes. Ce cheminent explique donc le rejet de la violence révolutionnaire : malgré son intensification, elle se heurte au rôle prépondérant de l'Etat et l'insuffisance des causes dans son environnement. [...]
[...] La violence politique inédite du Royaume Uni des années 1880-1914 Introduction God of our fathers, known of old, Lord of our far-flung batle-line, Beneath whose awful Hand we hold Dominion over palm and pine Lord God of Hosts, be with us yet, Lest we forget - lest we forget! Ceci est un poème de Rudyard Kipling, écrit en 1897 pour célébrer le second jubilé de la reine Victoria. Un hymne à la gloire de l'Empire entre autres, ce poème est un manifeste de la Belle Epoque à l'anglaise, la véritable ère de l'hégémonie britannique. [...]
[...] Grâce à la police et la justice, l'Etat joue son rôle indéniable dans la violence politique, contribuant au cercle vicieux de la répression-contestation. C'est ainsi que nous constatons les trois morts lors de Bloody Sunday ou bien deux morts lors de la grève de 1893 à Yorkshire : certainement des accidents, ce sont néanmoins les causes d'une violence croissante en réponse à ces actions gouvernementales. En même temps, la justice, dans le cadré de la légalité exerce un moyen de suppression sur les violences politiques, ne permettant pas la violence politique du période d'acquérir les airs révolutionnaires. [...]
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