Sciences politiques, Violence et pacification de la société, force et faiblesse sociale, dominés et des dominants, Hanna Arendt, affaiblissement du pouvoir, absence d'autorité, thèse marxiste, conflit de classes, progrès social, violence primitive, théorie de la frustration-agression
"La violence s'oppose si peu à la faiblesse que la faiblesse n'a souvent pas d'autres symptômes que la violence; faible et brutale, et brutale parce que faible précisément". Paradoxalement, la violence serait l'usage contradictoire de la force et son contraire d'après V. Jankélévitch dans "Le pur et l'impur", faisant de l'usage de la force un acte faible. En effet, l'impossibilité de faire reconnaître son intégrité pacifiquement entraîne une frustration productrice de force brutale, manifestant d'une impuissance évidente.
Pour H. Arendt, la violence témoigne effectivement de l'affaiblissement du pouvoir. Elle est le moyen du tyran révélant son absence d'autorité d'en haut, elle est l'arme des minorités pour se faire entendre d'en bas, elle est révélatrice de la défaillance de la démocratie et du dialogue dans le système. D'autre part, la brutalité peut également résulter moins de la méchanceté que de la "médiocrité" humaine, privant les hommes robotisés ou impulsifs de la faculté de penser, mettant la "banalité du mal" au cœur des rapports humains et sociaux.
[...] La violence est donc ensuite une réaction stimulée dans les failles humaines. Le renoncement pulsionnel de l'hostilité peut en effet s'abîmer et s'effacer derrière ce qui est vécu comme une atteinte à soi-même, réveillant la violence ou plutôt l'agressivité primaire. Elle est donc une réponse, un mécanisme défensif-offensif illustrant la maxime du grec Eschyle dans son Agamemnon, « la violence engendre la violence ». La diversité des formes de violence, action ou non-action portant atteinte à l'intégrité physique ou morale, fait de l'acte violent un acte répandu, diffus et contaminant. [...]
[...] Arendt, la violence témoigne effectivement de l'affaiblissement du pouvoir. Elle est le moyen du tyran révélant son absence d'autorité d'en haut, elle est l'arme des minorités pour se faire entendre d'en bas, elle est révélatrice de la défaillance de la démocratie et du dialogue dans le système. D'autre part, la brutalité peut également résulter moins de la méchanceté que de la « médiocrité » humaine, privant les hommes robotisés ou impulsifs de la faculté de penser, mettant la « banalité du mal » au cœur des rapports humains et sociaux. [...]
[...] La violence, force des dominés et « faible » des dominants en société a. L'acte violent comme moyen des dominés, banalisé La violence comme force faible : signe d'impulsivité et d'impuissance en société – H. Arendt : violence témoigne de l'affaiblissement du pouvoir en terme d'autorité « l'autorité exclut l'usage de moyens extérieurs de coercition; là où la force est employée, l'autorité proprement dite a échoué » cf coup d'état militaire et dictature en Thaïlande (2014) dans un contexte de crise politique – Dollard, Berkowitz : théorie de la frustration-agression où la violence est due à la frustration d'être exclu de l'égalité des droits et libertés Violence comme fin dans le cas du terrorisme, des émeutes urbaines, des crimes . [...]
[...] Cette violence peut donc être contrôlée mais également avoir une fonction canalisatrice. Pour R. Girard, la violence du désir mimétique entraîne une vendetta primitive qui peut être détournée sur un objet par le rite sacrificiel, constitutif du social. Dans les sociétés développées, c'est le sport, l'échange ou le système judiciaire qui tiennent ce rôle canalisateur en organisant, limitant et dissimulant la vengeance sous une apparente rationalité et impartialité. Dans ce dernier cas, la violence n'a pourtant pas disparue, elle est devenue judiciaire lors des mesures policières parfois musclées puis carcérale à la vue des conditions difficiles de détention, traduisant une violente dégradation de sa dignité humaine. [...]
[...] Le mot « violence » vient du terme latin vis qui signifie usage de la force mais aussi abondance. Ce terme s'oppose alors à la paix et à la mesure. Il signifie donc l'agressivité et la démesure humaine dans les moyens employés, dans les intentions adoptées, et dans le pouvoir acquis, notamment politique. Pouvant également être issue du pouvoir, la violence n'est alors pas seulement une faiblesse, mais aussi un instrument répressif, conservateur voire symbolique des dominants pour assurer leur position. [...]
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