Celle-ci serait donc devenue un instrument contrôlable dont l'utilisation servirait à prévenir ou arrêter la violence. La force serait ainsi un instrument principalement politique pour rejoindre le raisonnement de Clausewitz. On peut s'interroger sur la citation de Pierre Hassner pour qui la force ne doit pas être supprimée, mais « domestiquée pour la faire servir à sa propre négation ». On peut par conséquent se demander si l'on peut contrôler l'usage de la force et véritablement rationaliser son usage ? La force peut-elle ainsi être utilisée dans le but d'assurer la paix ? Mais le progrès de la civilisation qu'Hassner évoque implique-t-il que le recours à la force se fasse uniquement dans des intentions de paix ? Empêche-t-il les dérives inhérentes à la violence ? Le progrès n'amène-t-il pas au contraire une transformation de l'usage de la force ?
Nous verrons dans un premier temps que le progrès de la civilisation a permis la domestication de la force, pour voir ensuite que la force peut constituer un moyen d'assurer la paix, pour avancer enfin que le progrès n'a pas empêché les dérives et a amené de nouveaux usages de la force
[...] On aborde donc ici la notion d'intervention militaire extérieure à un conflit, dont le but est de rétablir ou d'assurer la paix. On peut ainsi citer les interventions en ex- Yougoslavie durant la dernière décennie qui ont eu pour but d'arrêter les combats et génocides. On peut aussi évoquer la première intervention en Irak en 1991, qui a d'ailleurs suscité un débat sur la légitimité des interventions : existe-t-il un droit d'ingérence ? Enfin, la guerre est un instrument politique puisqu'elle peut constituer un élément unificateur (Coser : 63) comme l'ont affirmés Lewis Coser et Hegel et comme l'ont montrées les unifications italiennes et allemandes. [...]
[...] Le conception clausewitzienne : la force comme instrument de la politique Pierre Hassner affirme qu'il ne faut pas supprimer la force mais plutôt la contrôler pour l'utiliser pour assurer la paix. La force apparaît donc comme un instrument de la politique. On remarque en effet qu'aucun Etat ne songe véritablement à renoncer à l'exercice de la force. Les budgets militaires ont certes tendance à diminuer fortement depuis la seconde Guerre Mondiale, sauf aux Etats-Unis, cependant, les forces étatiques demeurent puissantes, compte tenu du monopole des armes lourdes à l'armée, et de la possession d'armes à feu par la police (sauf dans les pays où le port d'armes est autorisé). [...]
[...] Bibliographie : Lewis Coser, Les fonctions du conflit social, Presses Universitaires de France Jean-Pierre Derriennic, Les guerres civiles, Presses de Science Po Norbert Elias, La civilisation des mœurs, Folio Francis F. Fukuyama, La fin de l'histoire et le dernier homme, Flammarion Pierre Hassner, La violence et la paix. De la bombe atomique au nettoyage ethnique, Seuil Thomas Hobbes, Le Léviathan, Folio Michael Howard, La guerre dans l'histoire de l'Occident, Fayard Max Weber, Le savant et le politique, Folio, 1919. [...]
[...] Nous faisons ici référence à la défunte Société des Nations qui n'a su imposer des règlements de conflits à cause de l'absence d'un pouvoir de sanction et l'absence des Etats-Unis. On peut également penser à l'Organisation des Nations Unies (ONU) qui peine à assurer la paix parce qu'elle n'a pas de pouvoirs de sanctions assez forts et a été minée pendant longtemps par la rivalité américano-soviétique au Conseil de Sécurité. L'ONU dépend trop des volontés politiques des Etats et ne peut agir seule pour assurer la paix. Elle doit mandater des Etats pour intervenir militairement comme en Irak en 1991. [...]
[...] Il est vrai que le nombre des conflits sociaux s'est considérablement accru au cours du XXème siècle. Ceux-ci sont devenus plus fréquents, mais aussi plus violents. Ils se caractérisent par une opposition physique avec les forces de l'ordre qui peuvent aboutir au décès de participants, mais aussi par une violence morale. On peut à cet égard citer un conflit tel que mai 1968 en France qui a créé des grands troubles dans la société française dont les effets se font toujours sentir. [...]
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