Le 13 mai 1958, à la suite d'une manifestation qui tourne à l'insurrection à Alger, le général de Gaulle est appelé au pouvoir pour régler la crise algérienne et fonder un nouveau régime. D'abord président du Conseil, il rédige, avec des juristes rassemblés autour de Michel Debré, la Constitution de la Vème République, qui est acceptée par le gouvernement puis par la nation par referendum le 28 septembre 1958. De Gaulle est ensuite élu président en décembre. Il entreprend alors d'appliquer une constitution qui modifie profondément les institutions françaises.
Comment ces institutions ont-elles évoluées durant les mandats successifs des présidents de la Vème République ? De quelle manière la présidentialisation du pouvoir s'est-elle affirmée ?
Nous étudierons d'abord les caractéristiques institutionnelles de la république gaullienne entre 1958 et 1969 puis nous analyserons la République face aux différentes crises entre 1969 et 1981 et enfin nous verrons l'instabilité institutionnelle de la Vème République à parti de 1981.
[...] Cette réforme vise à donner au Président une majorité de la même sensibilité politique que lui (ce qui aura bien lieu par la suite) et éviter ainsi la reproduction des cohabitations qui ont marqué la fin du XXème siècle. Cette mesure est également complétée par une décision qui fixe la date de l'élection présidentielle avant celle des députés. L'élection présidentielle devient bien le scrutin majeur du système politique français ce qui va dans la continuité de la primauté présidentielle. De plus, le Président, disposant d'une majorité, peut choisir un premier ministre qui appliquera la politique définie par ses soins, et devient donc le véritable chef du gouvernement. [...]
[...] Les élections législatives qui se déroulent en novembre 1958 ne se déroulent plus à la proportionnelle comme soul la IVème république mais au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Ce mode de scrutin favorise les grandes formations tandis que les autres partis sont réduits à un rang secondaire. Il permet au rassemblement des partis gaullistes (Union pour la Nouvelle République) d'obtenir la majorité des sièges. Le Conseil Constitutionnel, garant de la constitutionnalité des lois est également crée. Il est formé de neuf membres désignés pour neuf ans : trois par le chef de l'Etat, trois par le président du Sénat et trois par le président de l'Assemblée. [...]
[...] Cependant le rôle de ces institutions reste limité. L'ouverture se tourne également vers la gauche politique et syndicale avec l'établissement du SMIC, la modernisation des structures économiques et industrielles, des réformes régionales et un nouveau régime de conventions collectives : c'est le projet de nouvelle société Mais l'ouverture à gauche est mal perçue par la majorité et le vaste programme proposé par le premier ministre dérange le Président qui considère que c'est là son rôle et finit par le renvoyer. [...]
[...] En conclusion, le régime de la Vème République est rythmé par de nombreuses évolutions institutionnelles au fil des mandats et des présidents qui font son histoire. Elle met fin à l'instabilité gouvernementale qui caractérisait les IIIème et IVème républiques grâce au parlementarisme rationalisé et affirme la prééminence présidentielle. La république gaullienne installe ces deux caractéristiques à travers un président populaire et puissant mais qui subit des crises et finit par se retirer. Alors que la présidence de George Pompidou s'affirme dans la continuité de la politique gaulliste, Valérie Giscard d'Estaing marque une rupture avec le schéma présidentiel et institutionnel classique : les deux présidents subissent la crise économique, sociale et politique. [...]
[...] On peut déjà distinguer les prémices d'une bipolarisation politique. Les élections législatives de 1967 sont marquées par une très courte victoire des gaullistes. Dès lors, une série d'initiatives du général de Gaulle est perçu comme une utilisation de plus en plus personnelle du pouvoir qui crée un malaise dans la majorité comme dans l'opposition (Valérie Giscard d'Estaing parle d'ailleurs de l'exercice solitaire du pouvoir La crise sociale de 1968 paralyse l'économie et conduit à une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale qui retrouve une large majorité gaulliste. [...]
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