La Ve République face à la question de l'extrême-droite

Thèmes abordés

Ve République, question de l'extrême-droite, Front National, paysage politique, Marine Le Pen

Résumé du document

Lors du dernier scrutin présidentiel, s'étant tenu en avril et mai 2012, la candidate du Front National, Marine Le Pen, a obtenu le plus fort score qu'ai jamais obtenu un parti d'extrême-droite sous la Ve République. Certes, avec 17,90%, elle ne dépassait pas les 19,20% cumulés dix ans plus tôt par son père et Bruno Mégret. Mais, avec plus de 6,4 millions de voix, elle dépassait largement le nombre de suffrages remportés par Jean-Marie Le Pen au premier, comme au second tour de 2002.
Mais, contrairement à l'idée fréquemment répandue de nos jours, les premiers succès de l'extrême-droite remontent au milieu des années 1980. De plus, le Front National n'a pas toujours eu le quasi-monopole qu'on lui connaît actuellement sur la droite de la droite. Enfin, on ne peut affirmer catégoriquement qu'il existe une seule extrême-droite. Depuis 1965, l'électorat de l'extrême-droite a énormément évolué, rassemblant d'abord des commerçants, des artisans, ainsi qu'une certaine frange des couches supérieures, et conquérant au cours des années 80 et 90 les votes des ouvriers, des employés et des chômeurs.

Extraits

[...] La scission mégrétiste de 1998 emmène une nouvelle fois la frange droite du FN hors du parti. Et si cette frange politique se trouve toujours en dehors du FN, regroupée notamment au sein de l'Union de la Droite Nationale, qui unit la Nouvelle Droite Populaire, le MNR et le Parti de la France, la frange plus militante et groupusculaire est revenue en force au sein du parti des Le Pen, pour soutenir Bruno Gollnisch lors de la bataille l'opposant à Marine Le Pen en 2011. [...]

[...] On a donc vu qu'après une timide acceptation en 1958, l'extrême-droite s'est rapidement inscrite dans l'opposition à la Vè République. Ainsi, en 1994, Jean-Marie Le Pen plaidait pour une Viè République, permettant une autre politique via une refonte constitutionnelle Cependant, au sein de l'extrême-droite, c'est bien le Front National qui s'est le plus ancré, notamment par sa participation à pratiquement tous les scrutins depuis 1979, dans ce régime tant critiqué. Le Front National, ou l'extrême-droite dans la Vè République Le combat pour le maintien de l'Algérie française s'était fait dans la violence. [...]

[...] Parmi eux, Jean-Marie Le Pen et son numéro deux, Jean-Pierre Stirbois. Mais aussi Bernard Antony, représentant du national-catholicisme, Michel Collinot, fondateur de National Hebdo, ou Roland Gaucher, ancien du Rassemblement National-Populaire de Marcel Déat. A l'époque, le FN connaît une réelle montée en puissance, et les alliance locales avec la droite ne sont pas rares. Ainsi, en 1986, les conseillers régionaux frontistes permettent à la droite de remporter cinq régions où la gauche avait une majorité relative, en Aquitaine, Franche-Comté, Languedoc- Roussillon, Haute-Normandie, Picardie, et une région où gauche et droite étaient à égalité, en Midi-Pyrénées. [...]

[...] De plus, la menace soviétique ayant disparu au début des années 1990, une partie de l'extrême-droite estime que l'Union Europénne devrait légitimement disparaître, n'ayant plus de raison d'être. Enfin, l'idéologie d'extrême-droite ne peut se satisfaire de l'Union europénne de Schengen, ou de celle de la monnaie unique. Il faut toutefois noter que le premier succès national d'un parti d'extrême- droite, né en 1972, le Front National, le sera lors du deuxième scrutin européen, en 1984, et qui permettra au parti de Jean-Marie Le Pen d'envoyer dix députés européens à Strasbourg. [...]

[...] Je me pose un certain nombre de questions. Je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé. Je n'ai pas pu moi-même en voir. Je n'ai pas étudié spécialement la question, Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la deuxième guerre mondiale. Sans ces déclarations, qui ont fait véritablement scandale à l'époque, il est fort à parier que le score du FN aurait pu être plus élevé, dès 1988. Mais Jean-Marie Le Pen n'arrêtera pas ces provocations. [...]