L'Etat de la Cité du Vatican est un Etat indépendant de 0,44 km2 de superficie, de 890 habitants en 2000 crée au terme des accords de Latran signés par le cardinal Gasparri et Mussolini le 11 février 1929.
Seule confession religieuse qui revendique la personnalité internationale et la reconnaissance de sa souveraineté, l'Eglise catholique se distingue également par la distinction entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel : selon le code de droit canonique, c'est le Saint- Siège qui a des prérogatives et des droits comme titulaire du pouvoir suprême universel dans l'Eglise catholique, et l'Etat de la Cité du Vatican en est le support matériel.
Comme le soulignait le pape Boniface VIII en 1302, « l'Eglise possède un corps et une tête, le Christ et son vicaire, Pierre et son successeur (…) Son pouvoir comporte deux glaives, le glaive spirituel et le glaive temporel (…) Ces deux types de pouvoir se retrouvent dans les mains du pontife de Rome ».
La notion de « puissance » apparaît dans les conventions de La Haye de 1899 et de 1907 ainsi que dans la convention sur le règlement pacifique des différends, et se réfère aux questions et aux rapports politiques entre Etats capables de conditionner et imposer des règles à la communauté internationale. Divers éléments participent de la définition réaliste de la « puissance », comme la géographie, le contrôle des ressources naturelles, la capacité industrielle, technologique et militaire, la population, l'histoire, et la qualité du gouvernement. Quant à l'Etat, on peut le définir comme un ensemble d'individus organisé d'institutions politiques, juridiques, administratives, économiques et policières regroupées au sein d'un gouvernement et sur un territoire indépendant. Tel que définit par les traités de Westphalie de 1648, l'Etat est considéré comme le seul sujet capable d'action politique.
Ainsi, compte tenu du statut particulier dont jouit le Vatican, l'on peut se demander si celui-ci peut être considéré comme un Etat et comme une puissance géopolitique au sein de la communauté internationale contemporaine.
[...] Une diplomatie vaticane active défendant des valeurs religieuses et humanitaires La défense de valeurs religieuses et morales Selon le canon 747.2 du code canonique, il appartient à l'Eglise d'annoncer en tout temps et en tout lieu les principes de la morale, même en ce qui concerne l'ordre social, ainsi que de porter un jugement sur toute réalité humaine, dans la mesure où l'exigent les droits fondamentaux de la personne humaine ou le salut des âmes Ainsi, depuis le pontificat de Pie XII (1939-1958), et surtout de Paul VI (1963-1978) et Jean-Paul II (1978-2005), la prise de position sur des questions ayant attrait aux droits des personnes, de la famille, des groupes sociaux, des peuples et des nations provient d'une extension du concept d'intérêt commun comme le démontrent les messages du pape pour les Journées mondiales de la jeunesse, en particulier celles de et Profondément attaché aux valeurs religieuses de l'Eglise, Jean-Paul II a pu s'exprimer sur des sujets aussi divers que la dette des pays les plus pauvres, le commerce des armes, les décalages de développement entre les différentes régions du monde, le terrorisme, la faim, ou encore les urgences humanitaires. De même, Jean-Paul II n'a pas hésité à inviter expressément les chefs d'Etat et responsables politiques à intervenir, comme le veut leur statut, dans la lutte contre les conflits armés et contre l'armement. [...]
[...] Les institutions centrales de l'Eglise catholique bénéficient de l'exemption d'une ingérence de l'Etat italien (article disposition qui est d'ailleurs source de questionnement quant à la définition stricte des institutions bénéficiant de ce statut (cf. débat sur l'Istituto per le opere di religione, banque du Vatican). Les particularités de l'Etat de la Cité du Vatican Le paragraphe 2 du préambule du traité du Latran précise qu'est apparue la nécessité de constituer avec des modalités particulières la Cité du Vatican en lui reconnaissant la pleine propriété, le pouvoir exclusif et absolu et la juridiction souveraine assurant au Saint-Siège l'absolue et visible indépendance ( ) et une souveraineté indiscutable y compris dans le domaine international Selon la doctrine juridique, l'Etat de la Cité du Vatican, un Etat différent du type commun est un Etat hiérocratique, et son rapport au Saint-Siège est qualifié d'union personnelle, d'union organique en raison de la subordination naturelle existant entre le Saint-Siège et l'Etat. [...]
[...] Conformément aux normes du droit international et en vertu de l'article 7.2 du traité du Latran, le survol de l'espace aérien du territoire du Vatican par des forces étrangères est interdit. L'inscription dans le registre des biens culturels sous protection spéciale auprès de l'Unesco à la demande du Saint-Siège le 15 février 1959 a confirmé cette finalité du Vatican. L'Eglise, societas iuridice perfecta Selon la doctrine traditionnelle, l'Eglise catholique romaine est une société juridiquement parfaite, fondée par le Christ, et occupant, en vertu du droit divin, une position de prééminence et de supériorité au sein de la communauté internationale en revêtant un caractère supra-national. [...]
[...] Par l'article le traité reconnaît la pleine propriété, le pouvoir exclusif et absolu de la juridiction souveraine du Saint-Siège sur la Cité du Vatican. En tant qu'Etat indépendant, le traité reconnaît au Saint-Siège les prérogatives et l'immunité des représentants des gouvernements étrangers et des résidences diplomatiques étrangères, ainsi que la liberté de correspondance entre le Saint-Siège et les Etats. De même, les personnes disposant de la qualité de citoyens de la Cité du Vatican (liée au rapport d'affinité, de consanguinité ou au rapport de travail) sont assujetties à la souveraineté du Saint-Siège. [...]
[...] La Vatican, par l'intermédiaire du pontife romain, s'est peu à peu impliqué dans un nombre grandissant de thématiques liées aux conflits majeurs de la deuxième moitié du XXème siècle. A titre d'exemple, sur le rôle de la communauté internationales dans la gestion des guerres civiles, notamment dans les Balkans, en Irak, en Somalie ou encore au Rwanda, Jean-Paul II a demandé, dès 1992[3] à ce que soit rendue obligatoire l'ingérence humanitaire dans les situations qui compromettent gravement la survie des peuples Enfin, autre sujet majeur, la question du statut de Jérusalem. [...]
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