La révolution française et la révolution industrielle vont placer l'Eglise et les catholiques dans une position délicate dès le début du XIXème siècle.
La révolution française a introduit le libéralisme politique dans les pays catholique et à délégitimé les monarchies traditionnellement liées à la papauté.
Et la révolution industrielle génère des transformations sociales importantes, qui modifie les modes de vie en détournant une partie des croyants de la pratique religieuse (par l'urbanisation, les rythmes de vie (pas de repos dominical), perméabilité au socialisme anticlérical). La démocratie-chrétienne est issue des réponses que les catholiques européens ont voulu apporter à ce double défi. Les démocrates chrétiens entendent réconcilier l'Eglise catholique avec la modernité politique. La démocratie chrétienne cherche à promouvoir, au sein d'une société démocratique et pluraliste, une politique conforme au message qu'expriment l'Évangile, la doctrine sociale des Églises et les travaux de penseurs chrétiens.
Si cette définition sommaire des valeurs de la DC permet d'en comprendre les grandes lignes, la DC se caractérise en fait par la complexité de l'interprétation de cette valeur. L'histoire des mouvements démocrates chrétiens illustrent un mouvement hétérogène et éclaté, à la fois par ses divisions idéologiques interne, et par la différence d'interprétation selon les époques et selon les pays. Si l'on entend par valeur, un idéal social duquel dépendent des buts et des actions politiques, on s'aperçoit que les valeurs de la démocratie chrétiennes, si elle semble partir d'un idéal commun, ont en réalité des définitions difficiles, et desquelles dépendent des actions politiques différentes. Par conséquent, la question suivante mérite d'être posée : Peut-on parler d'un mouvement européen uniforme de démocratie chrétienne caractérisé par des valeurs communes ?
[...] Je cite Pierre Letamendia : la frontière entre démocratie chrétienne, catholicisme libéral et catholicisme social n'est pas toujours très nette. Des Hommes et des publications peuvent être revendiqués par les 3 courants. Cependant malgré la diversité des sources doctrinales de la DC, il existe un relatif consensus pour dire que la DC est avant tout l'héritière de l'intransigeantisme. Comme le démontre Jean-Marie Mayeur, dont deux ouvrages sont cités en bibliographie, le catholicisme social et la démocratie chrétienne sont essentiellement issus de la tradition intransigeante et non de la mouvance libérale. [...]
[...] Refus de l'atomisation de la société. Proposent au contraire une conception organiciste de la société, ou les différents corps sociaux doivent jouer leur rôle en harmonie. Cet organicisme passe par la défense des corps intermédiaires traditionnels comme la famille ou la paroisse. Refus du capitalisme sauvage ou de ce que Bonald appelle l'économie anglaise : en fait, les DC dénoncent le libéralisme économique. Cette posture économique se caractérise aussi par une nostalgie de la société rurale. En général les DC restent favorables au capitalisme, car ils croient en la propriété qui garantit l'ordre, mais ils recherchent une troisième voie entre libéralisme et socialisme. [...]
[...] Les années 1945-1960 sont l'âge d'or de la DC, avec le MRP en France et la démocratie chrétienne de Gasperi dès 1943. Durant cette période, les différents partis européens acceptent de plus en plus le pluralisme social, et on assiste à une ouverture du mouvement démocrate-chrétien aux agnostiques et surtout aux protestants en Allemagne et dans les pays scandinaves. Par ailleurs, durant cette même période, les grands démocrates-chrétiens européens donnent l'impulsion de la construction européenne, à travers Robert Schuman, ou K. [...]
[...] Conclusion La démocratie chrétienne est un mouvement complexe à étudier à travers le prisme des valeurs. Sa ligne politique est la vision chrétienne (historiquement catholique) de la société. De cette conception peuvent découler de nombreuses interprétations. Par ailleurs, cette idéologie si elle donne des éléments doctrinaires et peu précise sur l'action politique à adopter. Et on assiste à des divisions très importantes au sein d'un même parti à une époque donnée. En outre, la formation historique de cette idéologie, ainsi que la place accordée aux partis DC dans les différents pays d'Europe mettent en lumière les ambiguïtés des valeurs de ce que recouvre le terme de DC. [...]
[...] Il ajoute On trouve dans l'étude des partis de démocratie chrétienne presque tous les cas de figure que l'étude systématique des partis politiques nous a appris à distinguer La démocratie chrétienne n'est donc pas un bloc européen, mais selon l'expression de Karl Josef Hahn une famille de partis Le MRP par exemple est allé jusqu'à refuser d'adhérer en tant que parti aux nouvelles équipes internationales fondé pour réunir les différents partis d'inspiration chrétienne. Et la conscience par les partis démocrates-chrétiens de leur diversité a considérablement gêné le développement de RI. On remarque également une variété des appellations des partis qui se réclament de la DC, qui souvent, sont révélatrices de l'organisation (parti, union, mouvement ) du parti et de son positionnement politique. Ex : Le parti populaire italien, fondé en 1919 par Luigi Sturzo témoigne du popularisme de la DC italienne. [...]
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