Avant le second choc pétrolier, il était courant de laisser s'échapper le gaz des puits de pétrole, les majors l'estimant trop coûteux à exploiter en comparaison avec son frère géologique le pétrole. Dans un double contexte d'enchérissement du pétrole (plus de 130 dollars fin mai 2008) et de développement des politiques publiques visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le gaz naturel, moins cher et moins polluant, fait l'objet d'un regain d'intérêt, des Etats comme des marchés.
Ce que l'on qualifie désormais de nouvel « or bleu » est ainsi devenu un outil stratégique utilisé, au même titre que le pétrole, comme une arme politique. Qui sont les acteurs de ce nouveau jeu mondial qui met aux prises le gaz naturel ? Quels sont les enjeux qui motivent leur intervention ? Et par quels moyens, concrètement, usent-ils du gaz pour transformer le rapport de force ?
[...] Les stratégies de riposte des pays défavorisés dans le rapport de force Les pays importateurs de gaz, défavorisés dans le rapport de force, ont mis en place des stratégies de riposte pour limiter la portée de l'utilisation du gaz comme arme politique. Ces stratégies passent d'abord par des initiatives visant à diversifier les sources d'approvisionnement en gaz. L'Union Européenne se tourne ainsi de plus en plus vers l'Algérie, possédant on l'a vu de grandes réserves prouvées de gaz, mais incite aussi les Etats membres à développer leurs infrastructures permettant d'accueillir des méthaniers transportant du Gaz Naturel Liquéfié, autre alternative au gaz russe. [...]
[...] Le Moyen-Orient L'utilisation politique du gaz par les grands producteurs traditionnels d'hydrocarbures est relative. En revanche, l'Iran devient un point nodal de la confrontation des intérêts de la Chine, de la Russie et de l'Union européenne. Le champ gazier de South Pars, situé au large du Qatar en eaux iraniennes est par exemple l'objet de toutes les attentions. Si l'Union européenne souhaite assurer la pérennité du projet Nabucco, dont la première phase de construction débutera en 2010, elle doit s'assurer un accès au gaz iranien, par le biais d'un gazoduc traversant, à terme, la mer Caspienne. [...]
[...] Dans un double contexte d'enchérissement du pétrole (plus de 130 dollars fin mai 2008) et de développement des politiques publiques visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le gaz naturel, moins cher et moins polluant, fait l'objet d'un regain d'intérêt, des États comme des marchés. Ce que l'on qualifie désormais de nouvel or bleu est ainsi devenu un outil stratégique utilisé, au même titre que le pétrole, comme une arme politique. Qui sont les acteurs de ce nouveau jeu mondial qui met aux prises le gaz naturel ? Quels sont les enjeux qui motivent leur intervention ? Et par quels moyens, concrètement, usent-ils du gaz pour transformer le rapport de force ? I. [...]
[...] La Chine La Chine, en pleine croissance consomme surtout du charbon pour ses centrales thermiques, mais sera à terme l'un des principaux clients du marché du gaz. C'est la raison pour laquelle elle tente de nouer des contacts avec la Russie et avec l'Iran sur ces questions. Les Etats-Unis Les enjeux pour les Etats-Unis sont différents. Les importations des Américains proviennent essentiellement du Canada, pays allié et frontalier. En revanche, les Etats-Unis utilisent le gaz naturel comme une arme pour faire reculer l'importance stratégique de la Russie en Europe. Cela se traduit notamment par leur participation active au projet Nabucco. [...]
[...] La Russie imagine pouvoir garantir aux membres d'un cartel gazier des prix de vente élevés. Cet axe Téhéran Caracas Moscou pourrait sensiblement changer la donne stratégique du gaz dans les années à venir. II. Le gaz : une arme qui offre plusieurs moyens de pression dont la portée varie A. Les différents leviers d'action des pays usant du gaz comme arme politique La rupture d'approvisionnement Le premier levier d'action à disposition des pays producteurs de gaz est la rupture d'approvisionnement, procédé qui trouve son illustration la plus manifeste dans les crises ukrainienne (janvier 2006) et biélorusse (janvier 2007). [...]
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