Depuis sa création par le traité de Maastricht en 1992, l'Union européenne, l'UE, se serait beaucoup élargie mais peu approfondie.
L'UE semble arrivée à un stade où elle ne peut continuer à s'élargir sans être réformée, sous peine de voir ses institutions courir à la faillite. De Conférence Intergouvernementale en Conférence Intergouvernementale, du traité d'Amsterdam (1997) à celui de Nice (2000), on a tenté de colmater les brèches afin que l'UE ne prenne pas l'eau. Quelle est donc la voie suivie par l'UE depuis sa création en 1992 ? L'Union peut-elle continuer à s'élargir ou bien doit-elle faire une pause dans l'élargissement et privilégier son approfondissement ?
[...] Cet élargissement signifie pour l'UE quelques 75 millions d'habitants et supplémentaires. Enfin, depuis le premier janvier 2007, la Bulgarie et la Roumanie sont, elles aussi, venues rejoindre les Etats membres de l'Union, désormais au nombre de Et rien à ce jour ne semble vouloir freiner la dynamique d'élargissement. Outre la Turquie, candidate depuis 1963 et dont le gel partiel des négociations a été voté par la Commission le 10 décembre 2006 (décision réaffirmée par le sommet européen de Bruxelles quelques jours plus tard), les candidats à des adhésions futures sont nombreux. [...]
[...] Les procédures d'avis conforme et surtout celle de coopération se sont étendues ; le Parlement obtient aussi la possibilité pour certains domaines de codécider avec le Conseil et de nommer le Président de la Commission. Avec le traité d'Amsterdam, le pouvoir non plus seulement d'émettre un avis, mais surtout celui de voter la composition de la Commission est attribué au Parlement. Ainsi, le Parlement a petit à petit vu ses pouvoirs augmentés et la Commission sa légitimité et son rôle politique accrus. Enfin, l'Union s'est rapprochée des citoyens en renforçant le respect de leurs droits : le Traité d'Amsterdam institue un mécanisme de sanction politique pour les Etats membres qui ne les respecteraient pas. [...]
[...] Alexander Stubb, eurodéputé finlandais, a écrit un rapport relatif à la capacité de l'Union européenne d'intégrer de nouveaux Etats membres. Il propose ensuite diverses pistes de réflexion : Premièrement, la plus grande implication des Parlements nationaux (plus de pouvoir à la COSAC) ainsi que l'accroissement du rôle du Parlement européen pour plus de transparence dans la prise de décision européenne. Un rééquilibrage du système de vote au sein du Conseil La modification du système de rotation de la présidence de l'UE et la création d'un poste de ministre des Affaires Etrangères. [...]
[...] D'autre part, l'élargissement a provoqué une grande hétérogénéité en Europe, surtout au niveau des revenus (la moyenne des quinze est de par tête et par an, le PIB moyen d'un pays comme la Pologne ou la Lettonie est inférieur à A lui seul, rien qu'en 2004-2005, l'élargissement de 2004 a coûté 33 milliards d'euros Quelles frontières pour l'Union ? L'élargissement soulève nécessairement la question des frontières. L'intégration européenne est en effet confrontée à une tension entre deux dimensions : une dimension culturelle et historique et une dimension morale et idéologique. [...]
[...] L'Europe doit donc faire une pause dans l'élargissement et repenser son approfondissement 1. L'approfondissement, mais comment ? Si la plupart des pays sont d'accord sur la nécessité d'approfondir l'Union européenne, très peu en revanche s'accordent sur la manière de poursuivre un tel processus. Quelle direction donner à l'Europe ? L'intégration économique et monétaire est déjà bien présente, mais l'on ne saurait en dire autant du domaine politique et militaire (il n'y a pas d'armée européenne et les Etats membres peinent à trouver des positions communes lorsque des conflits externes se produisent, comme cela a été le cas notamment par rapport à la guerre en Irak). [...]
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