Au sortir du second conflit mondial, les Etats européens sont politiquement divisés et économiquement dévastés. Les économies européennes sont en effet exsangues. Tout est à reconstruire : agriculture, industrie, logement, services.
Les divisions politiques n'ont jamais été aussi grandes et les lignes de fracture sont multiples : entre vainqueurs et vaincus, mais aussi parmi les puissances victorieuses, entre les Etats occidentaux, d'une part, et l'URSS, d'autre part, qui a étendu son emprise sur les Etats d'Europe centrale « libérés du joug allemand ».
Quant à l'Allemagne, elle est partagée : les alliés occidentaux à l'Ouest, l'Union soviétique à l'Est ; la capitale, Berlin, enclavée dans le secteur soviétique, est pareillement divisée en secteurs d'occupation comme le reste du pays.
Pour relever les défis qui leur sont lancés, les Etats européens prennent conscience de la nécessité de s'organiser. Confrontés à une menace qui vient de l'Est et condamnés à solliciter une aide à l'Ouest, c'est-à-dire outre-atlantique, les Etats européens sont conduits à jeter les bases d'une coopération inédite.
C'est dans ce contexte que les premières organisations européennes vont naître, parmi elles l'Union européenne occidentale.
En dépit tant de son appellation que de son extension contemporaine à un nombre d'Etats beaucoup plus significatif, ce regroupement ne constitue une véritable «Union de l'Europe » qu'en apparence.
S'il faut parler d'apparence à ce propos, c'est à un double titre. D'une part, telle qu'elle naît du traité de Bruxelles de 1948, l'UEO n'est que l'embryon d'une organisation internationale, l'esquisse d'une structure de coopération embrassant tous les domaines d'activités, et l'ébauche de ce qui paraît souhaitable de faire à l'avenir entre les Etats européens. D'autre part, telle qu'elle est à sa naissance, cette union ne regroupe initialement que cinq Etats (Belgique, France, Grande-Bretagne, Luxembourg, Pays-Bas) et dispose d'une assise géographique beaucoup trop étriquée pour pouvoir s'identifier à toute l'Europe occidentale.
Ce qu'elle est devenue aujourd'hui ne lui donne guère plus de réalité en dépit de son extension à de nouveaux Etats (vingt huit) aux statuts variables, dès lors qu'elle souffre du développement parallèle de l'Union européenne et de sa lente absorption par celle-ci d'une part, et de sa subordination de fait à l'OTAN, d'autre part.
Ce que fut et ce qu'est devenue l'UEO éclaire ainsi la difficulté de faire émerger une organisation structurée et, plus encore, indépendante, comme le montrent tout à la fois la création, l'évolution (I) et les institutions de l'UEO (II).
[...] L'UEO sera par la suite insérée dans l'Union européenne, qui comporte un volet relatif à la défense et à la sécurité commune. Cultivant le paradoxe, la Déclaration de Rome affirmait la nécessité constante de renforcer non pas tant la sécurité européenne mais plus largement la sécurité occidentale, alors qu'il était pourtant question de définir une Identité de sécurité européenne distincte. Les signataires affichaient de même leur intention de favoriser une meilleure utilisation de l'UEO afin de contribuer non seulement à la sécurité de l'Europe occidentale mais aussi à l'amélioration de la défense commune de l'ensemble des pays de l'Alliance atlantique Cette dernière mention, lourde de signification, révélait sans ambiguïté l'impossibilité dans laquelle demeuraient les gouvernements européens de penser une défense européenne affranchie des Etats-Unis. [...]
[...] Hills, Alice. «Strategies for Operations in Cities.» British Army Review, no (2000/2001). Huysmans, Jef. Foucaultian View on Spill-Over: Freedom and Security in the EU.» Journal of International Relations and Development no (2004): 294-318. [...]
[...] Diken, and C. Bagge Laustsen. «Zones of Indistinction. Security, Terror and Bare Life.» Space & Culture, no (2002): 290-307. Farrel, William R. «Military Involvement in Domestic Terror Incidents.» Naval War College Review (1998): 53-66. Fekete, L. «Anti-Muslim Racism and the European Security State.» Race & Class 46, no (2004): 3-29. Garland, David, and Jean-Paul Brodeur. «Contrôle de la criminalité et ordre social.» Les cahiers de la sécurité intérieure, no (2004): 181-204. [...]
[...] Bibliographie Dumoulin et Ramade L'Union de l'Europe occidentale, phénix de la défense européenne, Bruxelles, Bruylant Adam et al., La nouvelle architecture de sécurité en Europe, Bruxelles, GRIP Agathangelou, Anna M., and L.H.M. Ling. «Power, Borders, Security, Wealth: Lessons of Violence and Desire from September 11.» International Studies Quarterly 48, no (2004): 517-38. Apap, Joanna, and Sergio Carrera. «Maintaining Security within Borders: Towards a Permanent States of Emergency in the Policy Brief. Thinking ahead for Europe, no (2003): 1-19. Aradau, Claudia. [...]
[...] La tension internationale s'accroît. L'offre américaine d'aide à la reconstruction européenne est déclinée en mai par les pays de l'Europe de l'Est. À l'initiative des ministres français et britanniques des affaires étrangères, un premier traité bilatéral et conclu à Dunkerque, le 4/03/1947 : il prévoit une assistance militaire en cas d'agression ou de menace d'agression de la part de la seule Allemagne dont le sort en tant que futur Etat n'est toujours pas réglé. Sur cette base, les deux partenaires proposent d'élargir cette alliance défensive à la Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg. [...]
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