Depuis le premier janvier 2002, l'euro est une réalité dans les douze pays européens signataires du traité de Maastricht qui ont choisi d'abandonner leur monnaie nationale pour une monnaie unique. Les pays engagés dans ce processus ont atteint le troisième et ultime stade de l'Union Économique et Monétaire qui se caractérise par la mise en place d'une banque centrale commune et l'introduction d'une monnaie unique pour les opérations interbancaires, boursières et monétaires.
Ces pays ont donc suivi les différentes étapes qui étaient prévues par le traité de Maastricht pour la mise en place de l'UEM.
La première de ces phases s'est ouverte le 1er juillet 1990. Elle comprenait :
la liberté totale de circulation des capitaux dans l'Union (fin du contrôle des changes);
l'augmentation des moyens destinés à corriger les déséquilibres entre les régions européennes (Fonds structurels);
la convergence économique, à travers la surveillance multilatérale des politiques économiques des États.
La deuxième phase, elle, a débuté le 1er janvier 1994. Elle consistait:
à mettre en place l'Institut monétaire européen à Francfort, composé des gouverneurs des banques centrales de l'Union;
à rendre indépendantes les banques centrales nationales;
à adopter une réglementation sur la réduction des déficits budgétaires.
La mise en place de l'UEM s'est conclue avec la troisième phase, à savoir la naissance de l'euro, le 1er janvier 1999. À cette occasion, l'IME a été remplacé par la Banque centrale européenne qui est désormais responsable de la politique monétaire, définie et exécutée en euros.
L'instauration d'une monnaie commune à douze pays occidentaux (et envisagée par une dizaine d'autres pays européens) a relancé l'intérêt des économistes pour la construction européenne. La création de l'Union Economique et Monétaire a été notamment l'occasion de mettre à l'épreuve concrètement une théorie née bien avant, dite de la « zone monétaire optimale » , forgée par l'économiste Mundell dans les années 60, avant d'être prolongée par l'Américain Mc Kinnon,
La « zone monétaire optimale » est une zone monétaire où il existe des mécanismes d'ajustements internes qui permettent d'enrayer les chocs asymétriques, c'est-à-dire des crises de l'offre ou de la demande n'affectant pas de la même façon les différents pays de la zone envisagée.
La zone monétaire décrite par Mundell et ses successeurs est considérée « optimale ». Comparer l'UEM et la théorie de Mundell permet donc aux économistes d'évaluer, a priori du moins, le degré d'efficacité de l'UEM (d'où l'intérêt de la question qui nous intéresse aujourd'hui). Cependant, pour que cette évaluation ait un sens, encore faut-il que le contexte européen ne présente pas d'emblée de spécificité qui rende difficile toute réalisation d'une « zone monétaire optimale ».
Dans une première partie, nous verrons donc que l'Union Economique et Monétaire est une expérience de « zone monétaire optimale », mais que (II) elle n'en a pas les résultats escomptés, car la réalité européenne diverge sensiblement des exigences de la théorie.
[...] Il reste la politique budgétaire qui pourrait empêcher les chocs asymétriques. Mais là aussi, il y a un problème. D'une part, le Pacte de stabilité empêche les dérives budgétaires nationales et des politiques de stop and go (oscillateur de samuelson, cycle nocifs, il faut établir un lissage des cycles, stop and go relancé éco ou diminuer croissance si trop vigoureuse) adaptées, d'autre part, le budget communautaire ne représentant que du PIB total des pays d'Europe, les transferts budgétaires massifs pour résoudre des crises conjoncturelles sont quasiment impossibles à l'intérieur de la zone euro Immobilité factorielle entre les pays de l'UEM La mobilité du facteur travail, est d'après Mundell, un critère permettant de résorber un choc asymétrique. [...]
[...] La deuxième phase, elle, a débuté le 1er janvier 1994. Elle consistait: à mettre en place l'Institut monétaire européen à Francfort, composé des gouverneurs des banques centrales de l'Union; à rendre indépendantes les banques centrales nationales; à adopter une réglementation sur la réduction des déficits budgétaires. La mise en place de l'UEM s'est conclue avec la troisième phase, à savoir la naissance de l'euro, le 1er janvier 1999. À cette occasion, l'IME a été remplacé par la Banque centrale européenne qui est désormais responsable de la politique monétaire, définie et exécutée en euros. [...]
[...] Pour mémoire : stabilité des prix: le taux d'inflation ne peut dépasser de plus de la moyenne des trois États ayant la plus faible inflation; taux d'intérêt: les taux d'intérêt à long terme ne peuvent varier de plus de par rapport à la moyenne des taux des trois États ayant l'inflation la plus basse; déficits: le déficit public national doit être inférieur à du PIB; la dette publique ne peut excéder du PIB; stabilité des cours: les taux de change devront rester dans la marge de fluctuation autorisée durant les années précédentes. - Le degré d'ouverture des économies est d'après Mac Kennon une condition d'optimalité pour une zone monétaire. Il repose sur l'idée que dans une économie ouverte, la création d'une zone monétaire avec taux de change fixes permet la stabilité des prix intérieurs, très sensibles aux variations de change. [...]
[...] - La nécessité d'instaurer une monnaie unique pour créer une zone monétaire optimale n'est pas explicite dans la théorie de Mundell. Son analyse se limite à préconiser des taux de changes fixes. Sans parler de monnaie unique, Mundell conseille donc aux pays qui le peuvent de renoncer aux changes flottants. C'est en se fondant notamment sur ses travaux que l'UEM a été mise en place. - Le deuxième outil qui, théoriquement, conduit à la zone monétaire optimale c'est, d'après Mundell, une institution veillant à la cohérence monétaire de la zone. [...]
[...] Les conséquences d'un choc de la demande d'un produit sur l'emploi sont moins graves si le pays présente une économie diversifiée : la mobilité intersectorielle permet de compenser la perte d'emploi dans telle ou telle production. L'Europe est un ensemble d'économie diversifiée, observable au niveau régional, comme en France avec les régions agricoles de l'Ouest, et les vieilles régions industrielles de l'Est. - D'après Ingram, une zone économique optimale est aussi une zone financière intégrée. L'UEM est un exemple d'intégration financière : les capitaux et les services financiers y circulent librement (espace Schengen), les marchés financiers sont interdépendants (Euronext, axe Paris- Amsterdam-Bruxelles), etc. [...]
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