U. Beck : l'Etat-Nation est devenu une notion zombie

Résumé du document

La création de l'Etat-Nation français peut être attribuée à Louis XI (1461-1483) qui, après la guerre de Cent ans, subordonna les seigneurs du royaume, plaçant ainsi un peuple et un territoire sous des règles et des valeurs communes. A l'échelle européenne, c'est le traité de Westphalie (1648), mettant fin à la guerre de Trente Ans, qui est le premier signe du développement international de l'Etat-Nation. L'Etat-Nation est ensuite devenu une norme internationale, véritable base des rapports entre les Etats. L'Etat-Nation se définit selon trois critères ; un critère ethnoculturel : l'Etat-Nation regroupe un ensemble d'individus partageant un passé et une culture proche ; un critère géopolitique : l'Etat-Nation est installé sur un territoire défini sur lequel il est le seul souverain ; et enfin un critère social : les individus se reconnaissent liés à une communauté. En affirmant que « l'Etat-Nation est une notion zombie », Ulrich Beck utilise le concept de « zombie », qualifiant une idéologie subsistante à la disparition de sa concrétisation. Ulrich Beck affirme donc la fin de l'Etat-Nation tel que nous le connaissons.
En deux siècles, les équilibres géopolitiques et socio-économiques ont été complètement bouleversés par les trois révolutions industrielles qui ont apportées avec elle, entre autre, les thèses libérales ainsi que de nouveaux moyens de communication
En nous attachant plus particulièrement aux conséquences de la troisième révolution industrielle, nous pouvons nous demander si le type d'organisation qu'est l'Etat-Nation n'a pas été dépassé par les évolutions des sociétés. Comment ont essayé de réagir les Etats-Nation face aux nouvelles contraintes qui les ont frappés ? Nous verrons dans une première partie comment les Etats-Nation ont essayé de s'adapter à ces bouleversements, puis nous nous demanderons dans une deuxième partie si la structure et l'idéologie fondatrice des Etats-Nation est toujours en adéquation avec les sociétés.

Les mutations des moyens de communications, le développement croissant des échanges entre les nations et la capacité pour chaque individu de prendre part à un réseau qui n'est plus national, mais mondial a provoqué un profond décalage entre les Etats-Nation et les sociétés. Nous analyserons dans cette première partie pourquoi et comment l'Etat-Nation a tenté de se moderniser, et de s'adapter.

Extraits

[...] Comment ont essayé de réagir les Etats-Nation face aux nouvelles contraintes qui les ont frappés ? Nous verrons dans une première partie comment les Etats-Nation ont essayé de s'adapter à ces bouleversements, puis nous nous demanderons dans une deuxième partie si la structure et l'idéologie fondatrice des Etats-Nation est toujours en adéquation avec les sociétés. Les mutations des moyens de communications, le développement croissant des échanges entre les nations et la capacité pour chaque individu de prendre part à un réseau qui n'est plus national, mais mondial a provoqué un profond décalage entre les Etats-Nation et les sociétés. [...]

[...] En affirmant que l'Etat-Nation est une notion zombie Ulrich Beck utilise le concept de zombie qualifiant une idéologie subsistante à la disparition de sa concrétisation. Ulrich Beck affirme donc la fin de l'Etat-Nation tel que nous le connaissons. En deux siècles, les équilibres géopolitiques et socio-économiques ont été complètement bouleversés par les trois révolutions industrielles qui ont apportées avec elle, entre autre, les thèses libérales ainsi que de nouveaux moyens de communication En nous attachant plus particulièrement aux conséquences de la troisième révolution industrielle, nous pouvons nous demander si le type d'organisation qu'est l'Etat-Nation n'a pas été dépassé par les évolutions des sociétés. [...]

[...] On peut dès lors penser à ce qui serait proche du principe des poupées russes : lorsque les Etats-Nation et leurs partenaires sont arrivés à un stade de maturité, ils finissent eux aussi par s'unir dans un nouvel ensemble ; et imaginer que dans quelques décennies, les pays européens auront acquis une véritable culture européenne et pourront former un groupe véritablement homogène, un Etat-Nation européen ? Bibliographie Histoire du siècle / tome 3. Serge Berstein et Pierre Milza. Hatier Une brève histoire de l'avenir. Jacques Attali. Fayard Relations internationales/ 2. Questions mondiales. Philippe Moreau Defarges Edition du Seuil Ramsès 2007, L'Europe et le monde. [...]

[...] Ce réseau d'ambassades gardent un rôle considérable dans l'implantation et le développement des échanges bilatéraux car elles sont le point d'ancrage dans les différents pays des organismes de coopération internationale et des différentes institutions, qui sous la tutelle du ministère des Finances, tendent à faciliter l'implantation des entreprises à l'étranger -DRCE[6]- L'Etat-Nation conserve aussi sa capacité d'engagement armée dans certaines parties du monde, comme dans les actions entreprises dans le cadre de l'ONU. A l'échelle nationale, l'Etat-Nation reste le référant principal des individus. En effet, il conserve la plupart de ces fonctions régaliennes. La justice, la législation mises en place par l'Etat sont effectives sur l'ensemble de son territoire. [...]

[...] Les lois selon leurs domaines d'application s'appliquent à tous et leur non respect implique une sanction. L'Etat est responsable de la sécurité de chaque individu, la police est sous le contrôle du ministère de l'Intérieur et est chargé de faire respecter l'ordre public. L'armée de profession en France est une force permettant d'assurer la protection du territoire. Si l'Etat français n'a plus le contrôle de la monnaie depuis qu'il s'est associé aux politiques monétaires communes de l'Union Européenne, et si la législation a évolué à la suite des décisions internationales ou européennes, il ne s'agit pas pour autant d'une perte de souveraineté de l'Etat dans ces domaines, mais d'un transfert qui a été accepté par les souverains, quand ils se sont exprimés que ce soit au travers de référendum ou via leurs représentants. [...]