Turquie, héritage impérialiste, poids de l'armée, Droits de l'Homme, laïcité, question kurde, Anatolie
La Turquie a une histoire remarquable ; d'abord espace de contact et tension entre le monde grec et perse, l'Anatolie est ensuite incorporée à l'empire romain puis le monde grec. Au XIe siècle, les Seldjoubyzantin Turcs convertis à l'islam font renaître l'empire perse, qui se désintègre en plusieurs sultanats eux mêmes balayés par l'invasion mogole du XIIIème siècle. L'Anatolie est alors divisée en beylicats et le plus puissants d'entre eux, le beylicat ottoman entreprend la conquête du monde grec après avoir annexé ses rivaux.
C'est le début de l'empire Ottoman qui a son apogée contrôlera le Maghreb, le pourtour de la Mer Noire et la péninsule balkanique.Il sera remplacé par la République Turque qu'avec le traité de Sèvres en 1920.
[...] L'affaire piétine toujours mais la thèse privilégiée est que des généraux auraient commandité ces assassinats dans le cadre du Plan Cage, un complot visant à déstabiliser le gouvernement afin d'opérer un putsch, ou tout au moins la démission du gouvernement et la formation d'un nouveau, selon les vues des généraux Ainsi, alors qu'on pourrait croire que la laïcité est la plus belle réussite de la Turquie démocratique, puisqu'elle constitue le fer de lance de la candidature à l'UE, des ONG comme Human Rights Watch et des organisations telles que le Conseil de l'Europe constatent de graves manquements à la liberté religieuse L'Express, La Turquie assouplit l'interdiction du voile en douceur octobre 2010 bibliomonde.com ; Turquie : L'Etat et la Religion 6 La Croix, Turquie ; Le Test de la Liberté Religieuse décembre Idem La question kurde Les Kurdes sont une minorité culturelle importante en Turquie ; bien que sunnites comme la majorité des Turcs, ils possèdent leur propre langue et leurs traditions ; localisés à l'Est du pays, ils sont environ 15 millions (sur 75 millions d'habitants en Turquie), mais sont également présents en Iran et en Irak, ainsi que dans une moindre mesure en Syrie. Dans les années 1960 et 1970, les Kurdes commencent à se politiser et à e trouver une conscience nationale, héritière de l'éphémère Kurdistan du traité de Sèvres. Le putsch de 1980 entraîna une violente répression de cette aspiration ainsi que d'une politique d'assimilation (interdiction de l'enseignement de la langue kurde, absence de représentation nationale ou d'existence légale). [...]
[...] Ainsi, les imams sont rémunérés par l'Etat (ce qui implique en retour un contrôle de l'Etat sur le contenu des prêches), depuis le putsch de 1980 les cours coraniques sont obligatoires à l'école et au collège, et la formation de partis politiques islamistes est tolérée (Refah Partisi)5, qui ont d'ailleurs participé à la formation de plusieurs gouvernements (Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre depuis 2003, appartient à l'AKP, issu de Refah Partisi interdit par la CEDH en 1997). D'autre part, les minorités religieuses, et particulièrement la minorité chrétienne, qui compte quelque fidèles et qui est en plein essor (le nombre de chrétiens de rites syriens a doublé en 30 ans), peinent à se faire une place au sein de la société. Le Conseil de l'Europe rappelle régulièrement à l'ordre la Turquie sur la question de la liberté de culte, ainsi que l'Union Européenne qui considère ce principe comme un préalable à l'adhésion. [...]
[...] Il est vrai que la majorité des Kurdes ne se satisfont pas des progrès récents et réclament à terme la création d'un nouveau Kurdistan, ce que la République une et indivisible Turque, dans la plus pure tradition de la révolution française, n'est pas prête à accepter Bibliographie : - BOZDEMIR M., Autoritarisme militaire et démocratie en Turquie Esprit, p. 110-122 - DERE, Ahmet et FIRAT, Ümit ; L'Union Européenne, la Turquie et les Kurdes OutreTerre p. 349-356 - ÜNSALDI Levent, Du rôle politique de l'armée en Turquie Revue Tiers Monde, 2008/2 194, p. [...]
[...] Mais ce qui est troublant à l'analyse de ces coups d'état, c'est que l'armée n'apparaît pas comme un corps monolithique ; ainsi, les généraux putschistes socialisants de 1960 et ceux de 1971 et 1980, fascisants, sont dans l'ensemble les mêmes. D'autre part, en 1980 l'armée souhaite réhabiliter la religion dans le but de contrer les courants gauchisants, alors qu'en 1997, elle met l'accent sur la laïcité dans le but de contrer l'islam intégriste. L'armée n'est ainsi, en tant que telle, ni modernisatrice, ni conservatrice, ni progressiste L'autre élément qui ressort de ces coups d'état est qu'ils sont, à la fois dans l'esprit du peuple et dans l'esprit des généraux, provisoires. [...]
[...] Les tensions s'aggravant entre les deux communautés, la Turquie oppose à l'Enosis (rattachement) de la Grande Idée le Taksim (partition). Lorsqu'en 1974, les colonels grecs tentent un coup d'état à Chypre, la Turquie lance l'opération Attila Si, au premier abord, il apparaît que la Turquie a agi selon la lettre du traité de garantie, son opération n'avait pas comme but, comme cela est la règle à l'intérieur du pays, de sauver et maintenir l'ordre constitutionnel ; c'était une action participant d'une politique extérieure, le Taksim. [...]
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