Les "trois I" désignent les "trois séries d'éléments d'analyse des politiques publiques", à savoir, les intérêts, les idées et les institutions. Si ces notions sont maniées par la sociologie depuis ses débuts, la formulation du "modèle des trois I" revient à des auteurs comme Peter A. Hall, Hugh Heclo et Yves Surel.
Ce terme désigne une méthode analytique des politiques publiques articulant les trois variables que sont les "idées", les "intérêts" et les "institutions". Cette démarche vise à dépasser les limites des trois courants classiques de la discipline (...)
[...] Surel, Pierre Muller, Paul Sabatier ou P. Hall. Le terme idée désigne dans ce cadre un système de croyances, entendu dans sa dimension collective comme tout ce qui a trait aux représentations sociales et s'impose de fait aux individus. L'objet de cette analyse consiste à comprendre comment sont créés et formulés les modèles de pensée au sein de la société et comment s'exerce leur influence sur les comportements et résultats politiques. Il s'agit d'étudier les politiques publiques du point de vue des structures de représentation d'une société par rapport à elle-même. [...]
[...] La phase d'adoption des mesures rassemble des intérêts divergents autour d'un même projet. Enfin, la mise en œuvre traduit l'implémentation du système d'idées différent. Cette analyse méthodique, renouvelée pour chaque séquence, permet une réelle articulation des trois variables. Un seconde application repose sur un découpage coïncidant avec les différentes périodes du cycle de vie des politiques publiques, affirmation implicite de leur terminaison. Il s'agirait de comprendre comment se conjuguent les variables au cours des phases successives d'une politique (émergence, institutionnalisation, remise en cause, réforme, disparition). [...]
[...] De fait, encore peu de travaux ont été développés sur cette combinatoire des trois variables. Des précisions sur le plan méthodologique semblent devoir être apportées quant à la combinaison des tendances et aux modes de séquençages choisis. En outre, cette approche, qui met en exergue les limites des courants institutionnalisés, se heurte à une certaine réticence de ces derniers face à cette entreprise de synthèse Enfin, cette méthode s'avère à l'heure actuelle peu testée empiriquement, ce qui empêche d'accréditer avec force certitude toute la pertinence de cet objet analytique. [...]
[...] La prédominance d'une variable n'est pas supposée a priori comme devant à elle seule faire l'objet d'analyse. Au contraire, chaque objet politique est étudié à travers trois entrées analytiques, trois outils, l'importance des trois variables étant postulée. Mobiliser le modèle des trois I pour l'UEM supposerait de centrer l'analyse dans un premier temps sur les intérêts des Etats dans le processus de négociation, les stratégies mises en œuvre par le Commission Européenne. Ensuite, serait analysée l'importance des logiques d'héritage (existence du Serpent monétaire) et le poids des contraintes institutionnelles. [...]
[...] Disposant d'une large marge de manœuvre, les acteurs, cherchent à effectuer les choix optimaux tout en prenant en considération les décisions probables des autres agents. Le néo-institutionnalisme historique analyse les politiques publiques à travers le prisme des institutions, c'est-à-dire l'ensemble des pratiques sociales, des règles, des organes suffisamment implantés, sédimentés dans la société. Ces règles sont un cadre structurant les comportements, expliquant les événements, discours et résultats politiques. Elles pèsent sur les acteurs dans la mise en œuvre des politiques, d'où le terme de path dependance qui traduit l'affirmation que les choix des politiques publiques dépendent des choix effectués dans le passé et par conséquent du cadre institutionnel existant, facteur de contrainte. [...]
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