Les différentes révolutions industrielles que connait la France, comme l'Angleterre ou l'Allemagne, durant la période concernée intensifient et diversifient la production et accentuent fortement le sentiment de concurrence entre les pays européens. D'autre part, le sentiment national sur le devant de la scène depuis la Révolution de 1789 bat son plein arrivé au milieu du XIXe. Ces phénomènes expliquent la naissance d'une notion, celle de travail national, qui a pu être mise en avant par le monde du travail, (que ce soit les artisans, ouvriers ou patrons) lors de crises, d'ordre économiques ou sociales.
[...] D'autre part, le sentiment national sur le devant de la scène depuis la Révolution de 1789 bat son plein arrivé au milieu du XIXe. Ces phénomènes expliquent la naissance d'une notion, celle de travail national, qui a pu être mise en avant par le monde du travail, (que ce soit les artisans, ouvriers ou patrons) lors de crises, d'ordre économiques ou sociales. L'idée qu'il existerait un travail national à protéger en priorité soulève des questions à deux niveaux : l'ouverture des frontières aux produits étrangers qui peut engendrer le chômage par la concurrence déloyale d'une part, la présence de travailleurs étrangers soupçonnés de voler le travail au français dits « de souche » d'autre part. [...]
[...] F.Bastiat dans un de ses ouvrages qui démonte les sophismes économiques intitule un de ceux-ci « travail national, travail humain » : si l'on est pour la prohibition des produits étrangers, on devrait être de la même façon pour le renoncement au progrès technique. En effet, l'importation étrangère à bas prix rend superflue une quantité de travailleurs dans le pays importateur, de même que la machine qui effectue une tâche 10 fois plus rapidement que la main de l'homme a pour conséquence immédiate une baisse de l'emploi. Donc, les défenseurs du travail national, contre le libre-échange devraient être aussi défenseur du travail humain, contre la machinisation. Ainsi, vouloir protéger un travail national revient à renoncer au progrès. [...]
[...] II/ Le travailleur étranger : danger pour le travailleur national ? Les serruriers de l'Union, comme nombre d'autres ouvriers, distinguent dans le débat sur la protection nationale, "l'homme" du "produit". Mais de la lutte contre " l'invasion des produits étrangers" à la lutte contre l'invasion des " ouvriers étrangers", le pas pouvait être vite franchi. Il le fut par la suite, surtout sous la IIIe rép. Le travailleur étranger, danger pour le travailleur français ? La présence de nombreux étrangers million au début des années 1880) a suscité un peu partout en France l'hostilité des ouvriers. [...]
[...] Exemple de secteur favorable au libre-échange : Certains secteurs de l'industrie textile, la soierie lyonnaise ou les tissus de laine fins du Nord, qui proposent des articles de qualité n'ont pas d'inquiétude vis à vis d'une ouverture des frontières. Donc, au final, les divergences sont peut-être bien d'origine idéologique, entre ceux qui au nom du libéralisme sont prêt à sacrifier des industries nationales trop faibles par rapport à l'étranger. Les lois Louis Napoléon Bonaparte sous le IInd Empire effectue une véritable révolution en instaurant le libre-échange en France en 1860, sur les conseils de Michel Chevalier et de son correspondant anglais Richard Cobden. Cependant ce régime n'a pas une durée de vie conséquente, la IIIe République l'abroge rapidement. [...]
[...] La thématique du travail national renvoie à des problèmes divers. Le rejet du commerce extérieur ou des travailleurs étrangers a nourri de nombreux débats tout au long de la période et nous éclairent sur de nombreux points. D'une part, la xénophobie trouve son origine dans les périodes de crise, elle est surtout conjoncturelle. D'autre part, c'est par les mondes du travail que les législations sur le droit à la nationalité française ont évolué. Le droit du sol a progressivement été réintroduit par des lois en 1851 puis 1889, pour répondre à des besoins croissants en travailleurs (1851) ou en futurs soldats (1889). [...]
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